Test 4K Ultra HD Blu-ray : Orange Mécanique

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Réunis au Korova Milk-Bar, Alex et sa bande s'abreuvent de drogues avant de partir pour une virée ultraviolente. Après avoir battu à mort un clochard ivre, ils pénètrent dans une maison, violent la femme et blessent gravement le mari. Le lendemain, Alex est capturé par la police après avoir tué, sans le vouloir, une nouvelle victime.

Notez que la sortie de l'édition française (Steelbook Titans of Cult) est reportée au 10 novembre 2021. Les plus impatients peuvent se tourner vers l'import (Benelux, USA ou UK) disponible depuis cette fin septembre avec VF et sous-titres français.

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Qualité Vidéo

Orange Mécanique a été filmé en analogique. Deux modèles de caméras 35mm ont été utilisés : Mitchell BNC et Arriflex 35 IIC. A compression VC-1, le précédent Blu-ray (2008) ne date pas d'hier. Il était grand temps qu'une mise à jour intervienne. L'occasion de la célébration en 2021 du 50ème anniversaire de l'œuvre distopique de Stanley Kubrick a bien été saisie. Une remasterisation 4K a été réalisée par la Warner Bros. Motion Picture Imaging. Le tout a été supervisé en étroite collaboration avec l'ancien bras droit du metteur en scène, Leon Vitali. Sur cette édition Ultra HD Blu-ray, il est question d'une présentation en 2160p, ratio 1.66, et de la technologie HDR10.

Contrairement à Shining du même éditeur, pas de zoom-avant destructeur à déplorer. Malgré une géométrie quelque peu corrigée, le cadrage reste assez proche du précédent vidéo disque. En revanche, l'apport de définition apparaît immédiatement perceptible. Cela fait très plaisir à voir. La dimension mollassonne des images issues du précèdent master a disparu. Cela se traduit par plus de netteté, plus de profondeur. L'affinement est perceptible aussi bien sur les gros plans iconiques portés sur Alex (avec ses faux cils en pattes d'araignée), que sur les différentes œuvres d'art érotique collectées par la "femme aux chats". Les visages s'affinent : l'infirmière dans la clinique Ludovico, les différents gardiens de la prison... Le grain 35mm retrouve aussi une densité plus authentique.

Sous le passage souterrain, lors de l'attaque controversée du clochard, un magnifique bleu-nocturne illustre les qualités du nouvel étalonnage des couleurs HDR. Orange Mécanique laisse s'exprimer des dégradés de couleurs moins pâles, moins jaunes/verdâtres. Les contrastes sont bien plus forts avec un pic de luminosité atteint à plus de 5000 nits. La température des couleurs varie suivant les séquences et la dimension émotionnelle des scènes. Froide par exemple lorsqu'Alex se rend à l'hopîtal et subit sa fameuse thérapie. Toujours est-il que des teintes magenta ont été accentuées. Cela affecte quelque peu la neutralité des blancs sur certaines séquences, il faut le reconnaître. Et les tons chair détiennent des notes légèrement rosées. Mention spéciale au rendu des couleurs vives qui s'expriment en Wide Color Gamut sous un jour nouveau (les couleurs arc-en-ciel aperçues dans le magasin de disque, les glaces goûteuses des deux jeunes filles).

 

En HDR10, le niveau de luminosité du pixel le plus lumineux de l'ensemble du flux (MaxCLL) s'élève à 5064 nits avec quelques pics mesurés au dessus des 4000 nits. Une valeur moyenne des pics de luminosité a été mesurée à 1080 nits. De même, sur la globalité du long-métrage, 99.26% des plans sont composés de hautes lumières (avec une médiane de 213 nits). Concernant la compression vidéo HEVC, le bitrate moyen a été mesuré à 49755 kbps.

 

Qualité Audio

Pas de remixage malheureusement à se mettre sous la dent avec cette édition 4K Ultra HD Blu-ray. Ceci dit : Warner propose désormais le mixage 5.1 de la version originale sous 24-bit contre du 16-bit sur le Blu-ray 2008. C'est donc une légère avancée. Cette VO semble mixée à plus haut niveau qu'autrefois avec une scène frontale qui reste dominante. Les canaux surround sont peu mobilisés à l'exception d'une légère sollicitation musicale. On signale la présence du mixage monophonique original qui est parfois plébiscité par les puristes. Warner aurait totalement comblés ces fans si cette piste avait été présentée au format lossless, ce qui n'est pas le cas malheureusement. On retrouve ce mixage monophonique en Dolby Digital, 192 kbps.

Aucun changement côté VF. Une identique piste Dolby Digital 5.1 (640 kbps) est disponible sur ce disque 4K Ultra HD Blu-ray.

Bonus

- Commentaires audio de Malcolm MacDowell et de Nick Redman
- Le making of d’Orange Mécanique
- Le retour d’Orange Mécanique : documentaire de Channel Four
- « O Lucky Malcolm » : documentaire sur la carrière de Malcolm McDowell - Bande-annonce

Conclusion

Certes, la section sonore n'a pas fait l'objet d'une mise à niveau, ni celle consacrée aux suppléments bonus. Mais redécouvrir Orange Mécanique dans ces conditions visuelles restaurées (master 4K 2021, nouvel étalonnage couleurs) fait globalement plaisir à voir. En comparaison au Blu-ray de 2008, c'est une mise à jour visuelle authentique. Hautement recommandé pour les fans de cet immense cinéaste que fut Stanley Kubrick !