Test 4K Ultra HD Blu-ray : 28 ans plus tard (2025)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Près de trente ans se sont écoulés depuis que le virus de la rage s'est échappé d'un laboratoire d'armes biologiques. Malgré une quarantaine impitoyable, certains ont trouvé le moyen de survivre parmi les infectés. L'un de ces groupes de survivants vit sur une petite île reliée au continent par une chaussée unique. Lorsque l'un d'entre eux décide de s'aventurer dans le coeur du continent, il découvre une mutation qui s'est propagée non seulement aux infectés, mais aussi aux autres survivants.

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Qualité Vidéo

En retrouvant l’immédiateté brute et l’énergie viscérale qui avaient défini 28 jours plus tard (2002), Danny Boyle, accompagné de son chef-opérateur Anthony Dod Mantle, opte pour un pari audacieux avec 28 ans plus tard (2025) : tourner en grande partie à l’iPhone 15 Pro et iPhone Pro Max. Loin d'être un simple gadget sur ce titre, il s'agit davantage d'une déclaration d'intention. La légèreté du dispositif, renforcée par l’usage de GoPro, de drones et de rigs multi-angles (de type “bullet time”) spécialement conçus pour l’occasion, sert une esthétique du chaos et du réalisme. Des optiques cinéma professionnelles et un travail poussé en post-production viennent néanmoins canaliser cette approche “guérilla” dans une rigueur visuelle parfaitement maîtrisée.

Le film nous parvient sur cette édition 4K Ultra HD Blu-ray dans une présentation 2160p, soutenue par un étalonnage HDR avec les métadonnées Dolby Vision (DV-MEL, 10 bit). L'approche de Danny Boyle reste inchangée : un montage nerveux où l'énergie brute et la vérité de l'instant priment sur la beauté formelle ou la perfection clinique. L'utilisation d'un ratio 2.76:1, rare pour le genre, est une décision clé. Ce format ultra-large impose un balayage latéral constant, mettant le spectateur dans une position inconfortable d'hyper-vigilance.

Sur le plan de la définition, la captation en iPhone — aussi performante soit-elle — recompose certainement les attentes. Certains plans se distinguent par une netteté très appréciable, d’autres adoptent au contraire un flou plus ou moins volontaire, fruit des jeux de focus et du tremblement inhérent à une mise en scène chaotique. L’écart avec le Blu-ray est loin d'être systématique et varie en fonction des plans. La version UHD gagne tout de même en assise et en respiration, portée par un encodage HEVC solidifié. Et quelques prises de vue en drone se démarquent par une définition bien plus léchée.

L'étalonnage HDR épouse lui-même cette instabilité, mais c'est bien sur le registre du Wide Color Gamut (WCG) que cette édition se montre la plus outrancière. La palette oscille délibérément, juxtaposant violemment les teintes brunes et désaturées des paysages désolés à des fulgurances extrêmes : les zones forestières d'un vert criard, les rouges écarlates des effusions lors des meurtres sanglants.

En revanche, l’apport de la plage dynamique étendue reste, lui, bien plus contenu. Avec une moyenne de pics lumineux relevée  à seulement 173 nits et un maxCLL de 344 nits, il est clair que l'approche n'est que peu démonstrative sur ce registre. Ce parti-pris s'explique sans doute par une combinaison entre les limitations techniques des capteurs mobilisés et l'esthétique "vérité" pleinement assumée par Danny Boyle. Ce qui serait d’ailleurs perçu comme un défaut — le bruit foisonnant dans les basses lumières ou les zones de hautes lumières "brûlées" — s'impose ici comme la signature d'une saga quelque peu inclassable.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : 28 ans plus tard (2025)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : 28 ans plus tard (2025)

 

Qualité Audio

28 Ans Plus Tard (2025) déboule sur le support 4K Ultra HD Blu-ray armé d'une piste en version originale Dolby Atmos. L'ambition, dictée par Danny Boyle, était claire : s'affranchir des sons hérités de la franchise pour forger une expérience radicalement subjective, perçue à travers le prisme auditif du jeune Spike. Le mixage repose sur une base naturaliste dense, fondée sur des enregistrements captés dans des zones rurales reculées. Chants d'oiseaux, appels de cerfs, bruissements d'insectes et vents dans les prairies composent un paysage sonore d'une densité presque surréaliste. Le sound design joue magnifiquement sur l'ambiguïté : l'auditeur ne sait jamais si le son perçu est un simple élément naturel ou une menace tapie dans l'ombre.

Lorsque la fureur explose, la spatialisation devient un pur instrument de terreur. Le mixage lâche alors la bride. Les canaux surround et de hauteur sont mobilisés avec une belle générosité. Les Infectés hurlent et vocifèrent depuis des angles multiples, tandis que les bruits de pas frénétiques traversent la zone d'écoute avec une férocité tétanisante, exploitant les axes latéraux et arrière. Les jump scares sont assumés : forts, puissants, à la limite du caricatural.

L'axe vertical, en particulier, n'est pas en reste et sert plusieurs moments de bravoure. Quelques scènes ont particulièrement retenu notre attention : la confrontation angoissante de Spike avec une créature ligotée ; la séquence où Jamie et Spike s'abritent dans le grenier d'un cottage délabré ; l'envol des chauves-souris lors de la course-poursuite avec l'alpha [à 38mn20] ; ou encore la survie de Spike et sa mère lors de l'explosion de la station-service, vécue depuis l'intérieur. Quelques exemples en reproduction binaurale sont à retrouver dans notre vidéo.

La version originale est restituée  en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 24-bit, 4668 kbps) avec une valeur de Loudness Range mesurée à un solide 23.4 LU. La VF est à retrouver en DTS-HD Master Audio 5.1.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : 28 ans plus tard (2025)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : 28 ans plus tard (2025)

 
 

Bonus

- Des jours en années
- Capturer le chaos
- Les survivants
- Dans la peau d’un infecté
- Les coulisses du film

Conclusion

Définitivement une œuvre à part, tant par son approche esthétique que par sa mise en scène. Cette édition 4K Ultra HD Blu-ray se démarque avant tout par l’exploitation audacieuse du Wide Color Gamut et la présence d’une version originale Dolby Atmos (lossless), exclusive au support 4K.