Test 4K Ultra HD Blu-ray : Edward aux mains d'argent (1990)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Dans un château niché au sommet d'une colline vivait un génial inventeur qui créa Edward. Bien que gratifié d'un charme irrésistible, ce dernier n'était pas tout à fait parfait. La mort soudaine de l'inventeur l'avait laissé pourvu de ciseaux acérés en guise de mains. Edward vivait reclus dans l'obscurité jusqu'au jour où la douce demoiselle Avon lui fit goûter aux joies d'un véritable foyer.
.jpg)
.jpg)
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
.jpg)
Qualité Vidéo
Il y a toujours un plaisir familier, presque une fébrilité, à redécouvrir un film aussi culte qu’Edward aux Mains d'Argent (1990) dans un nouveau support. L’œuvre séminale de Tim Burton, véritable conte gothique moderne, n’en est pas à sa première édition vidéo disque. Pour ce test comparatif, nous sommes repartis de l’édition de référence à date : le Blu-ray de 2015, déjà tiré à l’époque d’un remaster, pour apprécier objectivement les gains escomptés. Sur le plan technique, le film, tourné en 35mm (Panavision Panaflex Gold II et Platinum), nous est présenté sur un disque BD-66, avec une présentation 2160p, compression HEVC et un étalonnage HDR (avec les métadonnées Dolby Vision, DV-FEL sous 12-bit).
D'emblée, que les attentes soient légèrement tempérées. Ceux et celles qui s’attendaient à une amélioration spectaculaire ou radicale devront revoir leurs ambitions à la baisse. L’éditeur est reparti sur une base de départ similaire au précédent Blu-ray de 2015, un même scan vraisemblable, sur laquelle a été greffé un nouvel étalonnage HDR et une compression vidéo plus robuste. La fenêtre de scan est proche mais non similaire. Avec un léger décalage horizontal observé.
Les images restent propres, sans poussière ostensible et avec un défilement stable. Le gain en définition est réel mais timide : davantage du registre du raffinement que de la révélation. Sur les plans larges de la banlieue de Peg Boggs, l’acuité progresse : façades pastel, pelouses minutieusement taillées, détails architecturaux… tout gagne en lisibilité, mais subtilement. En revanche, sur les gros plans iconiques du visage d’Edward, le passage en UHD expose sans détour les artifices du maquillage de Stan Winston. Sublime, certes, mais désormais sans illusion : latex, raccords et cicatrices se devinent clairement.
La compression HEVC constitue une amélioration notable face au Blu-ray 2015. Nettement plus serré, le grain 35mm respire mieux, avec bien moins d’irrégularités et un rendu plus organique à l'écran. Mais on reste encore loin d’une présentation idyllique. Le bitrate fluctue encore et des amas de grain persistent sur certains arrière-plan (dont les ciels sur les plans en extérieur). Le choix d’un BD-66 pour une édition 35e anniversaire laisse toujours perplexe pour un titre patrimonial de cette importance.
Quant au HDR, son apport doit être relativisé. La dynamique reste étonnamment prudente, avec des pics lumineux plafonnant à une moyenne de 144 nits. Les contrastes ont été ajustés et sont plus enchanteurs. Mais l’approche reste clairement conservatrice sans véritable intensification des reflets (les ciseaux d’argent), ni de mise en valeur lumineuse significative. La vraie plus-value se situe ailleurs : dans le Wide Color Gamut (ici en BT.2020). C’est là que le disque prend davantage vie. Le film, fondé sur les contrastes de couleurs entre la banlieue acidulée et le manoir gothique, s’exprime plus librement, en s'aventurant bien au-delà du gamut REC.709 de la version SDR. Les façades pastel (bleu, vert, jaune) et les tenues flamboyantes des voisines comptent parmi les exemples les plus évidents à mentionner.
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
Qualité Audio
L'arrivée d'Edward aux Mains d'Argent (1990) en 4K s'accompagne d'un nouveau mixage en version originale Dolby Atmos. Une piste qui privilégie de manière frappante les canaux frontaux et qui reste très traditionnelle à l’écoute. Pour ne pas dire peu inspirée... L'essentiel de l'expérience, des dialogues à la musique, est projeté directement face au spectateur. L'activité surround se cantonne à un rôle d'ambiance environnementale d'une grande discrétion : quelques aboiements de chiens au loin, des chants d'oiseaux, ou de légers échos venant habiller l'acoustique des lieux traversés.
La scène verticale est totalement sous-exploitée. Elle se contente tout du long à relayer les notes de bande-originale d’une façon très timide. Et elle ne laisse s'échapper aucun effet discret à proprement parler. A une exception près : la scène de l'alarme durant le cambriolage. C'est le seul moment où le mixage Atmos fait preuve d’originalité, activant les canaux supérieurs pour un effet immersif soudain et apprécié. Cet exemple est présent dans notre vidéo en reproduction binaurale et constitue le seul effet Atmos vraiment intéressant que vous pourrez expérimenter sur ce titre. La véritable star de ce mixage reste, sans conteste, la partition inoubliable de Danny Elfman. Sa musique bénéficie d'une scène sonore que l'on peut décrire comme grande et spacieuse. C’est elle qui devrait retenir à l’écoute votre attention.
Sur cette édition 4K Ultra HD Blu-ray, la version originale est présentée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 4919 kbp, sous 24-bit) avec une valeur de Loudness Range mesurée à 21.3 LU. La VF est restituée en DTS 5.1 (768 kbps).
.jpg)
.jpg)
.jpg)
Bonus
- Commentaire audio du réalisateur Tim Burton
- Commentaire audio du compositeur Danny Elfman
- Featurette d’époque
Conclusion
Même si le recours au précédent scan ne fait guère de doute, cette édition demeure à ce jour la plus solide présentation disponible de l’œuvre culte de Tim Burton. Les apports en matière de compression vidéo et de Wide Color Gamut sont bien présents face au précédent Blu-ray de 2015. Mais le tableau n’est pas irréprochable pour autant : compression encore perfectible, Atmos sans réelle plus-value, et un HDR étonnamment frileux dans son traitement des intensités lumineuses.



