Test 4K Ultra HD Blu-ray : Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Pour échapper à la prison, le détenu du droit commun Randall P. McMurphy se fait interner en simulant la folie. Dès son arrivée à l'hôpital psychiatrique, il assiste aux traitements thérapeutiques dispensés par miss Ratched, l'autoritaire et tyrannique infirmière en chef dont il cherche à bouleverser les méthodes.

 

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Qualité Vidéo

Classique absolu du cinéma américain et l’un des rares films à avoir remporté les « Big Five » aux Oscars, Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975) méritait une transition exemplaire vers l’Ultra Haute Définition. Tournée sur pellicule 35 mm sous la supervision complexe de différents directeurs de la photographie — Haskell Wexler, Bill Butler —, l'œuvre de Miloš Forman nous revient dans une édition UHD issue d'un nouveau scan  du négatif original. Une restauration 4K prestigieuse impliquant l'Academy Film Archive. Cette édition 4K Ultra HD Blu-ray, proposée sur un disque BD-100 en 2160p, ratio 1.85:1, avec compression HEVC et HDR10, porte clairement l’empreinte d’un travail rigoureux.

Face à elle, le Blu-ray de 2008 apparaît comme le témoin d’une époque révolue, handicapé par un encodage VC-1 désormais daté et incapable de retranscrire le réalisme cru souhaité par Miloš Forman — un réalisme presque clinique, ancré dans les murs de l’hôpital de Salem. Cette édition 4K corrige le tir de manière magistrale. L'amélioration la plus immédiate réside dans la restitution du grain photochimique. Là où il était autrefois écrasé et inconsistant, il apparaît désormais fin, serré et parfaitement organique. La compression HEVC, profitant d'un bitrate confortable de 66 Mb/s, gère cette structure complexe sans artefact de type fourmillement ou grain figé. Et c’est une compression vidéo globalement exemplaire.

Le gain en définition est indéniable. Sans transformer radicalement la physionomie des gros plans, il en améliore suffisamment la restitution pour apporter le sentiment d’une plus-value à l'écran : les expressions maniaques de Jack Nicholson, les pores de la peau, la barbe naissante ou encore la texture de laine du célèbre bonnet de McMurphy lors de son entretien avec le Dr Spivey s'affichent avec une présence et une immédiateté inédites. Les uniformes blancs et les murs stériles de l'institution retrouvent également texture et matérialité. Ce sont des apports appréciables.

Concernant l'étalonnage HDR, cette présentation opte pour un mélange de subtilité et de retenue. La plage dynamique étendue sert avant tout à éclaircir les zones d’ombre et à donner davantage de profondeur aux contrastes, tout en intensifiant subtilement les éclairages pratiques mobilisés à l'intérieur du fameux établissement. Tout cela en conservant cette atmosphère sourde et étouffée propre à un lieu où l’on ressent instinctivement… un vrai désir d’évasion. Avec des blancs un peu plus chauds que précédemment (la salle commune), la palette colorimétrique reste fidèle à cette ambition : des verts sourds, des blancs médicinaux et des tons terreux qui gagnent en nuances sans jamais basculer dans une saturation moderne artificielle. Le recours au Wide Color Gamut reste globalement anecdotique.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975)

 

Qualité Audio

Sans grande surprise, pas de remixage Dolby Atmos. Mais, objectivement, en fallait-il un ? L’option par défaut repose sur une piste DTS-HD Master Audio 5.1 (3678 kbps) qui mérite quelques précisions. Les éléments sonores originaux n’ayant pu être retrouvés, l’éditeur s’est appuyé sur un précédent master 5.1 réalisé en 2001, alors approuvé par le regretté Miloš Forman.

Le cœur de l’expérience réside, sans surprise, dans la restitution des dialogues. Véritable moteur du récit, les joutes verbales entre McMurphy et l'infirmière Ratched sont ancrées avec une solidité imperturbable sur le canal central. La musique de Jack Nitzsche a de l'espace pour respirer à travers la paire stéréo frontale. Elle déborde doucement dans les surrounds (à quelques occasions), créant une expérience musicale plus enveloppante. Ces canaux surround sont sollicités avec une franche parcimonie. Souvent inactifs, ils servent à épaissir très discrètement l'atmosphère clinique et oppressante de l'établissement, ici et là. Une vraie retenue... mais qui rend l'ouverture spatiale de la séquence de pêche de la mi-film encore plus appréciable. Dès la sortie en mer, la scène sonore s'élargit agréablement, laissant les bruits de l'océan et du vent investir les canaux surround pour offrir à l'auditeur (comme aux protagonistes) une véritable bouffée d'air frais. Une lecture rapide du waveform le confirme.

Sans évoquer la source mobilisée pour la restauration mono, Warner a inclus une piste VO DTS-HD Master Audio 2.0 (Mono) qui préserve davantage la scène sonore monaurale originale. Libre à chacun d’opter pour la version qui lui conviendra le mieux. La VF Dolby Digital 1.0 (192 kbps) reste inchangée.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975)

 
 

Bonus

- Conversations sur le nid de coucou (Thérapie de groupe & Souvenirs de tournage)
- Complètement fou : Making of (1997)
- 5 scènes coupées
- Bande-annonce

Conclusion

Une restauration 4K discrète mais d’une grande rigueur, épurant les défauts d’autrefois et restituant pleinement l’atmosphère oppressante du film. À ce jour, c’est indéniablement la présentation la plus aboutie de ce chef-d’œuvre.