Test 4K Ultra HD Blu-ray : Évanouis (2025)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
En plein coeur de la nuit, les 17 enfants d'une classe de l'école primaire de Maybrook aux États-Unis se réveillent à une heure précise et s'enfuient de leurs foyers. Mus par une force inébranlable, ils sont partis à la course et personne ne sait où ils s'en sont allés. Tous ont disparu, sauf un. Alex est le seul élève restant. Paniqués et inquiets, les parents soupçonnent l'enseignante Justine Gandy d'avoir manigancé quelque chose.
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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
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Qualité Vidéo
Confirmation éclatante du talent de Zach Cregger, Évanouis (2025) s’impose comme un thriller atmosphérique où la tension narrative se nourrit d’une esthétique visuelle oppressante. Pour capturer cette descente aux enfers au cœur de la ville fictive de Maybrook, la production a fait appel à la précision du numérique : des caméras Arri Alexa 35 couplées à des optiques anamorphiques Zeiss Master. Warner nous livre ici le fruit d’un master 4K natif (issu d’une captation 4.6K) sur un disque BD-100. La présentation s’effectue en 2160p, respectant le ratio 2.39:1, avec un encodage HEVC et la présence confirmée du Dolby Vision (profil DV-MEL, sous 10 bits).
Visuellement, l’influence de Prisoners et de la photographie de Roger Deakins est palpable, mais Évanouis (2025) parvient à imposer sa propre identité : une image d’une densité remarquable, servie par un niveau de définition chirurgical. Le gain apporté par la résolution Ultra HD constitue d’ailleurs le premier atout de cette édition. Loin d’être anecdotique, il se traduit par une « matérialité » accrue de l’image. Le piqué, plus affûté, vient ciseler les textures les plus infimes : la rugosité des briques de l’école élémentaire, les micro-rayures sur les véhicules de police, le grain de peau des parents épuisés, les fibres des vêtements hivernaux, jusqu’à la poussière en suspension dans les rais de lumière froide. Sur les plans larges des quartiers résidentiels, le niveau de définition impressionne avec des nuances bien palpables face au disque Blu-ray. La compression HEVC opère avec une grande transparence, gérant les textures fines avec une homogénéité exemplaire et évitant les artefacts dans les nombreux dégradés sombres. Il faut souligner aussi que l'image conserve une texture cinéma bien agréable; on le suppose via une fine couche de grain numérique intégrée en post-production.
Évanouis (2025) est une œuvre dont l’ADN visuel repose sur la privation de lumière. L’approche HDR se révèle extrêmement sobre et contenue. Avec une moyenne de pics lumineux mesurée à un modeste 88 nits, il ne faut pas s’attendre à des fulgurances solaires ou à des jeux de lumières plus intenses. La différence avec la version SDR demeure subtile, se jouant davantage sur l’ajustement des contrastes plan par plan que sur un éclat renforcé des hautes lumières. Et brisons tout de suite le mythe : le film mobilise très peu le gamut de couleurs étendu. Même si les verts des jardins pavillonnaires de Pennsylvanie peuvent parfois attirer l’attention, la palette est retenue. Elle privilégie les teintes froides, les bleus grisés, les ciels d’ardoise et les tons terreux, traduisant visuellement le deuil et la torpeur de la communauté. C’est une image sombre, exigeante, qui nécessitera impérativement un visionnage dans une pièce plongée dans le noir complet pour être appréciée à sa juste valeur.
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Qualité Audio
L'édition 4K Ultra HD Blu-ray d’Evanouis (2025) nous est proposée avec une piste en version originale Dolby Atmos qui, disons-le d'emblée, ne manque pas d'arguments. Contrairement à certaines productions récentes aseptisées, la dynamique ne souffre ici d'aucune trace de réégalisation excessive. Les écarts de volume sont francs, gérés avec un réalisme saisissant : le simple claquement de la portière de Justine ou les coups martelés à la porte de sa maison suffisent à faire sursauter l'auditeur par leur attaque sèche. La partition musicale joue également un rôle prépondérant dans cette immersion, notamment lors de l'utilisation de la mélodie onirique de « Beware of Darkness » de George Harrison. Elle semble littéralement flotter dans la pièce, nappant l'espace d'une ampleur déconcertante.
L'intelligence du mixage réside dans sa capacité à manipuler notre perception des lieux. L'ouverture dans l'école en est la preuve flagrante : plutôt que de surcharger les canaux inutilement, le mixage utilise la verticalité pour "ouvrir" l'espace et recréer l'acoustique vaste et froide d'un hall de réunion. Cette sensation d'enveloppement se mue en oppression pure lors de la traque de James. La verticalité change alors de visage : elle n'est plus là pour aérer, mais pour enfermer. La sirène de police, hurlante et tournoyante au-dessus du point d'écoute, combinée au chaos de la circulation, transforme votre salon en habitacle de voiture sous tension. Enfin, les passages où des déluges de pluie envahissent la pièce d’écoute finissent de démontrer toute l’importance accordée aux canaux verticaux. Plusieurs de ces exemples vous sont restitués en reproduction binaurale dans notre vidéo. Mention spéciale au jump-scare particulièrement redoutable lors du réveil de l'héroïne (à 27mn40), ici encore bien ancré sur les canaux de hauteur.
La version originale est restituée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 3374 kbps) avec une valeur de loudness range mesurée à un solide 23.3 LU. La VF est restituée en Dolby Digital 5.1 (640 kbps).
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Bonus
- Le Réalisateur Zach Cregger : faire de l’horreur une affaire personnelle
- Le Casting d’Évanouis
- Évanouis : un univers terrifiant
Conclusion
Parmi nos coups de cœur de l’année 2025, Évanouis (2025) s’impose comme une œuvre de genre ambitieuse, marquante et durable, confirmant tout le potentiel de Zach Cregger. Sur le plan technique, et malgré une approche HDR très conservatrice, l’édition Warner se montre tout à fait satisfaisante. Elle conjugue un niveau de définition solide à l'excellence d'un mixage en version originale Dolby Atmos qui ne manquera pas de vous surprendre à bien des occasions. Une réussite.



