Test 4K Ultra HD Blu-ray : South Park, le film (1999)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Kyle, Stan, Cartman et Kenny se rendent à la projection d'un film interdit aux enfants : le célèbre duo canadien de pétomanes. Pendant le film, ils découvrent avec bonheur une avalanche d'injures ordurières qu'ils ne tarderont pas à utiliser au risque de déclencher la troisième Guerre Mondiale...

Test effectué depuis l'édition française sortie en octobre 2025 chez Warner Home Vidéo avec HDR10 mais sans Dolby Vision.

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Qualité Vidéo

Fruit de l'utilisation de techniques alors avant-gardistes — le logiciel PowerAnimator, ancêtre de Maya —, South Park, le film (1999) marquait tout de même à l'époque une rupture avec le matériau télévisuel d'origine. Le passage du format 4:3 au grand écran a permis à Trey Parker et au directeur de l'animation Eric Stough de libérer la caméra de sa fixité habituelle pour adopter une grammaire visuelle plus dynamique, empruntant, dans un esprit de parodie, autant au cinéma d'action qu'aux grandes comédies musicales.

Pas de mise à l’échelle de fichiers numériques originaux. Le master mobilisé repose de nouveau sur un scan d’un internégatif 35mm. Et pour cette édition 4K Ultra HD Blu-ray, Warner propose une image en 2160p, au ratio 1.85:1 avec un encodage HEVC. On porte votre attention sur le fait qu’à la différence de l'édition américaine signée Paramount, et contrairement aux indications de la jaquette, cette mouture française fait bien l'impasse sur le Dolby Vision pour se contenter du HDR10. Mais cette absence est compensée par la présence d’un bitrate compressif en HEVC un peu plus généreux. Il est même très élevé sur ce titre avec du 87.2 Mbps de moyenne.

Là où l'ancien master souffrait d'une instabilité chronique et d'une propreté douteuse, cette mouture 2025 rectifie le tir avec autorité. Quelques fluctuations compressives résiduelles peuvent encore être perceptibles en arrière-plan, mais l’image a été stabilisée et débarrassée de presque toutes les poussières et scories qui gênaient le visionnage. Alors il est certain que le piqué n'atteint pas le ciselé des productions d'animation modernes — c’est inhérent au style graphique de la franchise. Ceci dit, le gain en définition est notable, offrant des contours de personnages plus nets et une meilleure lisibilité des différents écriteaux. On notera toutefois un démarrage difficile : les 33 premières secondes semblent clairement issues d'une source de qualité inférieure. Le rendu se stabilise définitivement après ces premiers instants introductifs. Le respect du ratio 1.85:1 s’effectue avec l’introduction de fines bandes noires horizontales. On perd légèrement en informations verticales face au précédent Blu-ray. Elle était tirée d’une version open-matte.

C'est incontestablement l'étalonnage HDR/WCG qui justifie l'investissement. Il redéfinit l'identité colorée et joyeuse du film en jouant sur une dichotomie marquée. D'un côté, la ville de South Park, dominée par la blancheur éclatante de la neige et un ciel d'un bleu céruléen caractéristique. Elle profite d'une clarté et d'une uniformité retrouvées. Les couleurs  des tenues des enfants (rouge, vert, bleu, marron) saturent l'espace avec une vigueur réjouissante, le tout culminant lors du numéro musical "Blame Canada" aux accents patriotiques vibrants. De l'autre côté, les séquences situées en Enfer imposent une rupture visuelle totale. Le HDR y déploie ses muscles, tirant les pics lumineux vers le haut et libérant des contrastes plus forts. Les flammes, les noirs profonds et les décors souterrains en ressortent plus dramatiques à l’écran.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : South Park (1999)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : South Park (1999)

 

Qualité Audio

Côté son, rien qui fasse bondir Stan de son canapé : on retrouve le mixage 5.1 déjà bien connu, proposé ici en DTS-HD Master Audio pour la version originale. Difficile de ne pas regretter l’absence d’un remixage Dolby Atmos, qui aurait volontiers injecté une dose de folie supplémentaire aux séquences musicales et aux explosions les plus “cartmanesques” du film. La scène demeure avant tout frontale, mais se montre nettement plus expansive en surround lors des numéros chantés, plus amples et plus respirants. Quant au bas du spectre, il reste étonnamment anémique pour un titre aussi “explosif”. C’est ainsi. Des pistes doublées en espagnol et français (VFF confirmée, avec les passages musicaux en anglais) sont également proposées, toutes deux encodées en Dolby Digital 5.1 à 640 kbps. Et des sous-titres dans ces deux mêmes langues complètent l’ensemble.

La VO est restituée en DTS-HD Master Audio 5.1 (4320 kbps, sous 24-bit) avec une valeur de loudness range mesurée à 14.2 LU.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : South Park (1999)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : South Park (1999)

 
 

Conclusion

Malgré les limites inhérentes au matériel d’origine, cette édition UHD constitue une mise à niveau bien appréciable. La définition, suffisamment améliorée pour séduire les fans, et l’étalonnage HDR apportent un confort visuel notable. En revanche, l’absence de suppléments, de métadonnées Dolby Vision et de remixage Atmos en version originale tempère quelque peu l’enthousiasme.