Test 4K Ultra HD Blu-ray : The Descent (2005)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Un an après avoir subi un traumatisme profond, une jeune femme (Shauna Macdonald) se rend en Caroline du Nord avec des amies afin d'y explorer des grottes. Elles y découvrent d'étranges dessins sur les murs, ainsi que les traces d'une expédition antérieure. De fait, elles se rendent bientôt compte qu'elles ne sont pas seules: des prédateurs souterrains se tapissent dans les crevasses et se nourrissent de chair humaine.
Test effectué depuis l'édition USA Lionsgate, malheureusement sans VF ni STFR.
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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
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Qualité Vidéo
Pour son 20ème anniversaire, l'œuvre forte de Neil Marshall, The Descent (2005), s'est offert une restauration 4K dont les détails sont rappelés dans une note introductive à l'entame de ce vidéo disque. Fruit d'une collaboration entre Pathé et le réalisateur lui-même, ce projet est reparti de la source : les négatifs originaux Super 35mm. Ceux-ci ont bénéficié d'un nouveau scan en résolution 5K. Le travail de restauration, photochimique et numérique, a été confié au laboratoire VDM. Un nouvel étalonnage a également été réalisé. C'est ce master flambant neuf que Lionsgate nous propose de découvrir. Il est disponible par le biais d’une édition 4K UHD Blu-ray, exclusivement aux USA (et malheureusement sans VF ni STFR). La présentation s'effectue en 2160p, au ratio 2.35:1. Elle bénéficie d'une compression HEVC et d'un étalonnage HDR, soutenu par les métadonnées Dolby Vision (DV-FEL, sous 12-bit). Le tout repose sur un solide disque BD-100.
Vingt ans après sa sortie, le constat est sans équivoque : cette restauration est exemplaire. Elle offre une sensation de redécouverte totale. Dès les premiers plans, on remarque que la fenêtre de scan est légèrement plus généreuse. Elle révèle des portions d’image inédites. L’apport du scan 5K se fait aussi rapidement ressentir. Le niveau de définition surpasse largement celui du précédent Blu-ray. Les scènes d’ouverture en extérieur — la descente en rafting et l’arrivée à la cabane — gagnent en clarté et en précision. Elles offrent un rendu immédiatement plus détaillé. Sous terre, la restitution est tout aussi impressionnante. Dans les plans ultra serrés, où la caméra colle presque aux visages paniqués des protagonistes, la définition supérieure change la donne. Elle permet de lire chaque expression (peur, méfiance ou chagrin) avec une acuité nouvelle. La structure du grain de pellicule est maîtrisée avec plus de précision. Elle est soutenue par une compression HEVC plus rigoureuse. C'est là d’ailleurs un point crucial, compte tenu de l’utilisation fréquente de la caméra à l’épaule et d’un montage fiévreux, parfois proche de l’épileptique. La version Dolby Vision (en DV-FEL) se distingue, elle, par une surcouche de compression supplémentaire, mesurée à 17.5 Mbps de moyenne.
C’est surtout sur l’étalonnage que cette version 2025 se démarque. Les zones d’ombre, auparavant écrasées, retrouvent une richesse et une lisibilité surprenantes. Là où l’ancien Blu-ray noyait les ombres dans des aplats informes, cette nouvelle approche débouche considérablement les zones sombres. On y révèle des détails significatifs, particulièrement dans les périphéries du labyrinthe. Les plans larges, comme la découverte du réseau de cavernes (à 26mn33), gagnent en lisibilité. Les séquences les plus sombres, telle la mare de sang (à 1h18), gagnent en modelé. Les visages des actrices, même dans la pénombre, respirent. Ils vous apparaîtront immédiatement plus transparents.
Pour les puristes, rassurez-vous : l’atmosphère claustrophobique typique de The Descent reste intacte. Et l'approche HDR reste contenue. Elle se met au service de la narration, sans jamais chercher à "déboucher" artificiellement les ténèbres ou à élever les valeurs de nits plus que de raison. D'ailleurs, les pics lumineux ne dépassent guère les 230 nits sur ce titre. Ceci dit, les hautes lumières sont bien mieux écrêtées. Les sources de lumières pratiques (torches, lampes frontales) se révèlent avec plus de détails et moins de zones brûlées à l’écran.
Autre révélation : le traitement des couleurs. Le nouvel étalonnage, couplé à la mobilisation du Wide Color Gamut (WCG), sublime toutes les utilisations dramatiques de couleurs vives. Moins d’aplats, donc. Et on redécouvre des nuances essentielles sur les parois de la grotte et les visages maculés. En WCG, les rouges vifs des fusées éclairantes et les verts intenses des bâtons lumineux crèvent toujours l'écran. Mais ils le font avec moins de dérives, plus de nuance, et en envahissant un peu moins les visages des actrices.
Vous noterez que la séquence introductive, lors du réveil de Sarah à l’hôpital, a été subtilement remaniée. Les verts, auparavant envahissants, ont été neutralisés pour un rendu un peu plus neutre et réaliste. Des effets de vignettage un peu grossiers ont aussi été atténués.
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Qualité Audio
Dans The Descent (2025), la dimension sonore ne se contente pas de soutenir l’action : elle en constitue le cœur. Le film repose sur un principe fondamental : dans l’obscurité totale, l’ouïe devient à la fois le sens dominant et le plus vulnérable. La version originale est présentée en DTS-HD Master Audio 7.1, une évolution par rapport au mixage 5.1 du précédent Blu-ray. L’absence de Dolby Atmos pourra décevoir, mais le 7.1 déployé ici compense largement par sa précision et sa dynamique. Son atout majeur réside dans son élasticité : le mixage épouse les environnements traversés et restitue chaque espace avec une troublante précision.
Lors des passages dans des tunnels étroits, comme la scène insoutenable où Sarah se retrouve coincée, le mixage se “resserre”. Les canaux surround et arrière s’atténuent presque jusqu’au silence, et la réverbération disparaît. Le son, sec et minéral, se concentre sur l’axe frontal : respirations haletantes, grattements et froissements. Le spectateur ressent alors physiquement l’étouffement et la claustrophobie. À l’inverse, l’émergence dans les vastes cavernes libère l’espace sonore. Les réverbérations sont palpables, les sept canaux s’animent pour restituer les échos et les gouttes d’eau distantes, tandis que la partition de David Julyan enveloppe délicatement l’ensemble.
Quelques effets qui marquent particulièrement ? L’effondrement initial de la grotte, renforcé par un canal LFE évocateur; Les vocalisations des Crawlers, ces fameux “clics” capables d’envahir tous les canaux; Les gouttes d'eau et sons atmosphériques qui donnent vie aux cavernes immenses.
La version originale est proposée en DTS-HD Master Audio 7.1 (4755 kbps, sous 24-bit) avec une valeur de Loudness Range mesurée à un solide 23.6 LU. On le répète : pas de VF ni STFR sur cette édition USA.
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Bonus
- Film présenté en UHD Dolby Vision dans sa version cinéma et non censurée (en seamless branching)
- Ce qui se cache dessous : Redécouvrir The Descent
- Douleur poétique : La bande originale du film
- The Descent : Dans les coulisses
- Bêtisier
- Scènes supprimées et prolongées
- DESCending — Entretien avec le réalisateur Neil Marshall
- 2 commentaires audio
- Spéléologie — Une expérience en haute définition
- Une race spéciale d’acteurs et d’effets
- Créer un monde souterrain
- Les talentueux, intrépides et fougueux
- Comparaison storyboards et scènes
- Galerie de bandes-annonces
Conclusion
Pour célébrer ses 20 ans, The Descent (2005) bénéficie d'une restauration 4K très soignée. Lionsgate propose une édition 4K Ultra HD Blu-ray solide sur tous les plans, malheureusement limitée au marché nord-américain et dépourvue de VF et de sous-titres français. En France, il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour qu’une sortie équivalente soit rapidement proposée par Pathé.



