Test 4K Ultra HD Blu-ray : Jurassic World Renaissance (2025)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Cinq ans après Jurassic World - le monde d’après, l’environnement de la planète s’est révélé hostile pour la plupart des dinosaures. Ceux qui subsistent vivent dans des zones équatoriales isolées, aux conditions proches de celles de leur ère d’origine. Parmi ces créatures terrifiantes, trois spécimens renferment peut-être la clé d’un remède capable de changer le destin de l’humanité.
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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
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Qualité Vidéo
Confier Jurassic World : Renaissance (2025) à Gareth Edwards, épaulé par John Mathieson à la direction de la photographie, relevait d’un pari audacieux : renouer avec une grande ambition visuelle, revendiquée d’emblée comme une "lettre d’amour" aux oeuvres des années 90 de Steven Spielberg. L’intention était claire — prolonger la tradition analogique de la trilogie originelle, celle qui faisait de la pellicule et de son grain, malgré la révolution des CGI, des éléments esthétiques à part entière.
Le film a été tourné intégralement en pellicule KODAK 35 mm, au moyen des Panaflex Millennium XL2 et ARRI 235 (pour les plans à l’épaule). Tout cela couplé à des optiques anamorphiques Panavision. Issu d’un master intermédiaire 4K, ce nouveau volet est présenté sur Ultra HD Blu-ray en 2160p, au ratio 2.39:1, avec double compatibilité HDR10 et Dolby Vision (DV-FEL, sous 12-bit).
Dès les premières images, le regard de Mathieson captive. Sa photographie, plus charnelle et imparfaite, s’éloigne des rendus plus numériques des épisodes précédents pour retrouver la respiration du blockbuster des années 90. Les distorsions optiques, les lens flares et cette faible profondeur de champ qui isole les sujets, rappellent que nous sommes ici face à une production pensée comme un retour aux œuvres d'il y a 30 ans. Le film dégage ainsi une nostalgie lumineuse, une chaleur presque tactile. Les décors tropicaux traversés (Thaïlande, Malte), eux-mêmes baignés d’une moiteur presque palpable, renforcent cet aspect. Et les effets visuels s’intègrent avec fluidité dans cet ensemble, sans donner l'impression d'être collés à l'image, comme lors des séquences d’attaque en mer, où le Mosasaure se fond dans la cinématographie de façon raffinée. Edwards ne recherche jamais la perfection numérique ou aseptisée ; il privilégie la souplesse du réel, l’énergie des plans à l’épaule et les variations organiques du grain. Portée par des textures Kodak déterminantes, l’image conserve une douceur de rendu bien tangible.
Revenons toutefois à nos dinosaures… Dans ce contexte, comment se traduit l’écart de définition pure entre cette édition UHD et le Blu-ray 1080p ? Et bien il demeure, avec des nuances plus ou moins sensibles, très limité. C’est un constat. Certains en seront déçus ; d’autres replaceront naturellement cette observation dans l’approche nostalgique évoquée plus tôt. Issue d’un master 4K, la version UHD tire surtout son avantage d’une compression HEVC plus robuste et d’une restitution du grain 35 mm plus fine et homogène que sur le Blu-ray. Sans oublier, bien sûr, les différences d’étalonnage — et c’est précisément ce qui nous attend.
L’étalonnage s’appuie sur des LUTs d’émulation de pellicule d’impression Kodak. Les teintes chair, volontairement halées — notamment sur Rupert Friend et Scarlett Johansson — s’affirment rapidement. Dans les environnements tropicaux, la température de couleur demeure chaude, malgré la présence de verts et de bleus particulièrement vifs. On observe également une belle séparation entre la flore baignée de soleil et les zones d’ombre denses, où le grain 35 mm gagne en présence.
En HDR, la direction artistique reste fidèle à cette philosophie analogique toute en retenue : aucune recherche de brillance artificielle, aucun contraste forcé, et aucune surenchère dans les pics lumineux (mesurés en moyenne à 235 nits). L’image bénéficie toutefois d’un éclat supplémentaire appréciable sur de nombreux éléments — la végétation en plein soleil, les reflets métalliques ou encore les fines réverbérations à la surface de l’eau. Le Wide Color Gamut apporte enfin une contribution mesurée mais efficace, élargissant la palette, notamment dans les dégradés de verts et de bleus en extérieur jour, ainsi que dans les rouges intenses — ceux du système d’alarme InGen dans la scène d’ouverture, ou des fusées de détresse lancées lors des moments de forte tension.
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Qualité Audio
Pour le home-cinéphile, la franchise Jurassic est ce que le Super Bowl représente pour le sport aux États-Unis : un rendez-vous incontournable, où les prestations doivent avant tout en imposer. Jurassic World Renaissance (2025) ne déroge pas à cette tradition, même s’il ne s’agit pas du disque démonstration “immédiat” que l’on sort pour épater ses amis en cinq minutes. Nous sommes ici face à une bande-son sophistiquée et exigeante, pleinement intégrée à la narration et supervisée par les équipes de Skywalker Sound.
En version originale Dolby Atmos, on appréciera d’emblée une dynamique qui ne semble pas avoir été sévèrement rabottée. Le mixage offre une belle amplitude, capable de passer des chuchotements sous tension au cœur de la jungle aux rugissements les plus tonitruants, générant de vraies montées de stress. Sans trop en faire, les basses fréquences, quant à elles, restent solides tout au long du film, apportant l’assise nécessaire aux pas de ces colosses.
Certains l'affirment mlais l’idée selon laquelle les effets de hauteur seraient absents de ce mixage est, en réalité, inexacte. Certes, quelques opportunités semblent manquées. Mais dès la séquence d’ouverture, lors de l’accident chez InGen, les canaux supérieurs sont sollicités par des éléments ponctuels — alarmes stridentes en tête — difficilement ignorables. Le survol de l’hélicoptère vers la sixième minute en est une autre illustration claire, traversant l’espace au-dessus du point d’écoute. Plus loin, les ambiances de la jungle profonde, à mi-parcours, sont régulièrement relayées en hauteur, renforçant l’immersion. Et de nombreux effets ciblés et démonstratifs s’invitent également, tels les rugissements des Titanosaurus (1h16m10s) ou l’attaque du T-Rex durant la scène de rafting, chacun exploitant la verticalité pour affirmer leur puissance. Quelques exemples concrets figurent dans notre vidéo en reproduction binaurale, destinée à illustrer ces observations.
La version originale est présentée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 3593 kbps sous 16-bit) avec une valeur de Loudness Range mesurée à un solide 23.2 LU. La VF est restituée en Dolby Digital Plus 7.1 (768 kbps).
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Bonus
- 2 pistes de commentaires audio
- Ouverture alternative
- Making-of en 6 parties
- Scènes coupées
- Bêtisier
- Voici Dolores
- Dévorés : servir de repas au dinosaures
- Une journée à Skywalker Sound
- Trouver les clins d’œil
Conclusion
Joli travail de photographie, empreint de la nostalgie des œuvres spielbergiennes des années 90. L’apport en définition pure demeure plus mesuré qu’attendu, limité par les partis pris esthétiques et le rendu typique du combo pellicule Kodak & optiques anamorphiques. Il n’en reste pas moins une édition UHD Blu-ray solide à tous les niveaux — malgré l’absence regrettable d’une VF Dolby Atmos (un effort pourtant consenti par Universal sur la version allemande).



