Test 4K Ultra HD Blu-ray : L'Inspecteur Harry (1971)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
A San Francisco, un tireur isolé abat froidement une jeune femme. L'homme, qui se fait appeler Scorpio, menace les autorités de tuer un innocent par jour jusqu'à ce que la rançon qu'il exige lui soit versée. Le maire accède à sa demande. Harry Callahan, un policier bien connu pour ses opinions vigoureusement anticonformistes et son goût de la violence, est décidé à mettre fin aux activités de Scorpio, quel qu'en soit le prix.
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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
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Qualité Vidéo
Monument du polar urbain, L’Inspecteur Harry (1971) a bénéficié d’un traitement royal de la part de Warner avec un scan 8K de son négatif original. Une attention louable pour l’œuvre photographiée par Bruce Surtees, surnommé le « Prince des Ténèbres » pour sa gestion radicale de la pénombre et des contrastes. Le travail du chef opérateur est ici restitué sur un disque BD-100. Au menu de cette édition : une présentation en 2160p, une compression HEVC et un étalonnage HDR10 aux valeurs vertigineuses.
Le premier constat tient à un travail de nettoyage particulièrement poussé, qui tend à uniformiser l’ensemble des séquences, y compris celles recourant aux trucages optiques, historiquement caractérisées par un grain plus hasardeux. Ces passages apparaissent désormais plus propres et s’intègrent de manière plus homogène au reste du long métrage. Le gain en définition est, de son côté, indéniable, même si l’on pouvait légitimement s’attendre à des écarts plus marqués avec le précédent Blu-ray au regard du scan 8K réalisé. Les éléments architecturaux et les textures urbaines de San Francisco profitent néanmoins d’un supplément de précision appréciable : surfaces chromées des véhicules, façades, pavés, mais aussi, en intérieur, bureaux et éléments de mobilier, qui affichent un rendu un peu plus fin et ciselé.
La gestion du grain argentique soulève quelques réserves. Elle se révèle plus incohérente, alternant entre des plans au rendu organique préservé et d'autres visiblement "dégrainés" avec plus d'insistance. Mais c'est sur le terrain de la lumière que cette édition se démarque radicalement. L'étalonnage prend le contre-pied de la précédente édition Blu-ray. L'image se présente nettement plus lumineuse et froide, tout en faisant la part belle à des touches de couleurs franches : les bleus du ciel californien, la verdure des parcs urbains, et les rouges des enseignes lumineuses qui s'affichent avec moins de bavure. Les tons chair ont été débarrassés de l’aspect halé (même un peu "cuit”) que l'on pouvait observer sur le précédent master. Les peaux se révèlent plus claires et neutres, mais elles ont aussi une fâcheuse tendance à mêler des petits zones pâles et nuances rosées qui peuvent déplaire. Quoi qu'il en soit, le point crucial réside dans ce traitement HDR très "musclé", typique de certaines restaurations catalogue de l'éditeur. Les extérieurs de nuit restent très denses. Mais sur les intensités lumineuses déployées, les mesures donnent le vertige : une moyenne de pics lumineux relevée à 1198 nits, avec des pointes régulières observées autour des 4000 nits.
Dans ces conditions, il s’agit typiquement d’un titre qui aurait pleinement bénéficié de métadonnées Dolby Vision afin d’optimiser le mappage de tons sur un large éventail de diffuseurs. Leur absence sur cette édition n’en apparaît que plus surprenante.
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Qualité Audio
L’idée de remixer en Dolby Atmos un film du début des années 1970 pourrait, de prime abord, être perçue comme une démarche révisionniste discutable. Mais sur ce titre, le travail réalisé s’apparente à une démonstration de savoir-faire, offrant au film de Don Siegel une relecture sonore d’une modernité confondante, capable de rivaliser sans peine avec des productions bien plus récentes. Et dans la mesure où Warner offre le mixage d’origine en qualité lossless, il y en aura pour tous les goûts.
La scène sonore se distingue par son absence totale d’artifices anachroniques. Elle se révèle ample, lisible et d’un naturel constant. La musique de Lalo Schifrin bénéficie d’une restitution d’une rare précision, probablement inédite à ce niveau. Les motifs rythmiques exploitent efficacement les canaux arrières, tandis que la partition s’inscrit pleinement dans une scène sonore étendue, intégrant avec cohérence la dimension verticale. La spatialisation et le positionnement des effets témoignent d’un soin tout aussi remarquable. La séquence du toit, impliquant le personnage suicidaire, en constitue une illustration éloquente : chaque voix y conserve une individualité claire et une localisation précise, sans jamais se fondre dans une masse sonore indistincte. Cette rigueur se confirme lors des scènes de fusillades, où les coups de feu se distinguent par leur impact net, leur autorité et une implantation spatiale parfaitement maîtrisée. Les ricochets, impacts et réverbérations urbaines s’étendent bien au-delà de l’écran, composant un environnement d’une ampleur sans précédent pour cette saga. Des extraits en reproduction binaurale vous sont proposés dans la vidéo associée.
La version originale est restituée au choix en Dolby Atmos, core TrueHD 7.1 (3686 kbps, LRA 22.5) et dans son mixage original mono (ici en DTS-HD Master Audio 2.0, 1823 kbps). Les versions doublées, dont celle en français, restent présentées en Dolby Digital 1.0 (192 kbps).
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Bonus
- Commentaires audio de critique de cinéma Richard Schickel.
- Générations et L'Inspecteur Harry
- Rendre Justice : La création de L'Inspecteur Harry
- La rétrospective de American Masters : Clint Eastwood : de l'Ombre à la Lumière
- À la manière d'Inspecteur Harry
- L'Inspecteur Harry : l'Original
- Clint Eastwood : l'Homme derrière Malpaso
- Clint Eastwood : l'Héritage du Cinéma – Se battre pour la Justice
- Gallerie des Interviews
Conclusion
Plus d’un demi-siècle après sa sortie, L’Inspecteur Harry (1971) demeure une œuvre fondatrice du genre, portée par des séquences désormais iconiques et par la photographie remarquable de Bruce Surtees. Warner soigne cette édition grâce à un scan 8K des négatifs originaux, accompagné d’un remixage Dolby Atmos de la version originale particulièrement convaincant. Si certaines réserves peuvent être émises concernant le rendu de l’image — notamment la gestion du grain et un HDR très musclé — l’ensemble n’en constitue pas moins une édition de tout premier plan.



