Test 4K Ultra HD Blu-ray : Arrête-moi si tu peux (2002)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Frank Abagnale Jr croyait vivre dans une famille stable. Lorsqu'il apprend que ses parents ont décidé de divorcer, il ne supporte pas la situation et, sous le choc, fugue. Bien vite confronté aux réalités de la vie en solitaire, il tente de s'insérer, mais découvre qu'il est plus facile d'endosser de faux chèques que de travailler. Il prend l'identité d'un pilote de ligne et mène la belle vie. Un agent du FBI opiniâtre le suit à la trace en espérant un jour le coincer.

 

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Qualité Vidéo

La genèse visuelle de Arrête-moi si tu peux (2002) est indissociable de ses conditions de production : un tournage éclair de moins de 60 jours qui a contraint Steven Spielberg et son fidèle chef-opérateur, Janusz Kamiński, à travailler davantage à l'instinct. Le duo a opté pour une approche plus directe, capturée sur pellicule 35mm via les caméras Panavision Panaflex Millennium. Le film nous arrive aujourd'hui en 4K Ultra HD Blu-ray chez Paramount, dans une version restituée sur un disque BD-100, forte d'une compression HEVC et de la technologie Dolby Vision (ici en profil DV-FEL, sous 12-bit).

La fenêtre de scan demeure très proche de l’édition Blu-ray précédente. Il ne faut pas non plus s'attendre à une image agressivement nette : ce n'est tout simplement pas l'ADN du film. Le transfert respecte la douceur originelle de la photographie, évoquant l'imagerie publicitaire des sixties caractérisée par un voile atmosphérique prononcé et des lumières diffuses. Pour autant, le gain en définition est tangible. Il s'apprécie particulièrement sur les lignes des carrosseries des véhicules empruntés et la texture des costumes, éléments centraux de la transformation caméléon de Frank Abagnale. L'image affiche un piqué plus ferme, soutenue par un grain 35mm relativement fin et discret. Seul bémol : malgré l'apport du codec HEVC et la mobilisation d’un disque BD-100, quelques fragilités compressives subsistent sur ce titre Paramount. Des scènes difficiles à retranscrire, telles que la pluie battante autour de la prison de Marseille dès l’ouverture, en témoignent ponctuellement.

L'apport le plus évident réside dans la gestion des hautes lumières et des ombres détérées. La signature visuelle de Kamiński, faite de lumières diffuses et de halos vaporeux trouve un partenaire à sa hauteur avec le HDR. La moyenne des pics lumineux a été mesurée à 309 nits. Concrètement, les reflets spéculaires sur les chromes ou les sols polis des aéroports gagnent en intensité réaliste. Le travail sur les contrastes redonne du poids et du volume aux objets. Enfin, l’étalonnage réchauffe les carnations, désormais imprégnées de teintes jaune-orangé plus profondes. Elles absorbent la lumière chaude et glamour avec une proximité inédite par rapport au Blu-ray antérieur. Le film respecte aussi une complémentaire teal/cyan un peu plus affirmée .

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Arrête-moi si tu peux (2002)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Arrête-moi si tu peux (2002)

 

Qualité Audio

Pour cette édition 4K Ultra HD Blu-ray, Arrête-moi si tu peux (2002) conserve sa piste originale en DTS-HD Master Audio 5.1, identique à celle du disque de 2012. L’absence de remixage Dolby Atmos peut susciter une légère déception, mais elle s’accorde avec la nature intimiste de l’œuvre, conçue comme une étude de personnages portée par les dialogues et le jazz progressif de John Williams. La partition bénéficie d’une présence scénique fluide et naturelle, parfaitement intégrée au mixage. Dépourvue de toute esbroufe, la spatialisation privilégie un réalisme presque « documentaire ». L’auditeur est ainsi immergé avec efficacité au cœur des lieux traversés : les halls d'aéroports bondés, les bureaux du FBI composés d'un personnel concentré. Les canaux surround ne sont jamais sollicités de manière artificielle ; ils enveloppent doucement le spectateur, en relayant essentiellement les notes de la bande-originale. Et ponctuellement quelques effets atmosphériques (la pluie battante à 4mn50, l'orage à 1h16) et ambiances urbaines (l'aéroport de Miami à 1h43). Le canal LFE reste lui diablement inactif.

La VO est restituée en DTS-HD Master Audio 5.1 (3988 kbps, sous 24-bit) avec une valeur de Loudness Range mesurée à 17.6 LU. Les versions doublées, dont celle en français, restent cantonnées au Dolby Digital 5.1 (640 kbps).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Arrête-moi si tu peux (2002)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Arrête-moi si tu peux (2002)

 
 

Bonus

Inclus sur le disque Blu-ray
- Le casting du film
- La partition de John Williams
- Frank Abagnale : Entre réalité et fiction
- La perspective du FBI

Conclusion

Cette édition 4K Ultra HD de Arrête-moi si tu peux (2002) vient confirmer, s’il en était encore besoin, la maîtrise intacte de Steven Spielberg lorsqu’il s’agit de conjuguer récit intime et divertissement grand public. Porté par une interprétation remarquable de Leonardo DiCaprio, le film conserve toute sa fraîcheur et son élégance. Les apports en définition et en HDR se révèlent bien réels. La compression HEVC reste encore perfectible.