Test 4K Ultra HD Blu-ray : Barry Lyndon (1975)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Au XVIIIe siècle, Redmond Barry, un jeune Irlandais audacieux et sans fortune, fuit sa terre natale pour gravir les échelons de la société européenne à travers la guerre, le jeu et la séduction. Son ascension culmine lorsqu'il épouse la richissime Lady Lyndon, acquérant ainsi un titre de noblesse et une vie de faste. Cependant, son ambition démesurée, couplée à la rigidité des codes aristocratiques et à des tragédies personnelles, précipite sa chute inéluctable. Ruiné et infirme après un ultime duel, il finit sa vie dans la déchéance, illustrant avec cruauté la vanité des ambitions humaines.

 

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Qualité Vidéo

Sommet esthétique indétrônable de la filmographie de Stanley Kubrick, Barry Lyndon (1975) incarne un équilibre fascinant entre rigueur visuelle obsessionnelle et virtuosité technique. Cette fresque au coeur du XVIIIᵉ siècle, éclairée à la lumière naturelle et aux flammes vacillantes des bougies, doit sa splendeur à John Alcott, directeur de la photographie, qui a mobilisé des caméras Arriflex 35BL pour les séquences diurnes et une Mitchell BNC spécialement modifiée pour les scènes nocturnes. Supervisée par Warner, cette édition 4K Ultra HD Blu-ray repose sur un scan 4K des négatifs originaux — probablement la même source que celle exploitée un peu plut tôt par Criterion  (Blu-ray remasterisé puis UHD) — enrichi d’efforts de restauration supplémentaires et d’un nouvel étalonnage HDR. Le film est restitué sur un disque BD-100 en 2160p, dans son ratio original 1.66:1, avec compression HEVC et métadonnées Dolby Vision (profil DV-MEL, sous 10-bit).

La première victoire est géométrique. Fini le ratio 1.78:1 qui rognait l’image pour remplir nos écrans modernes. Le disque rétablit le ratio 1.66:1 européen souhaité par Kubrick, et le gain vertical est immédiat. Les compositions respirent, les perruques ne frôlent plus le cadre, les paysages retrouvent ampleur et majesté. C’est une libération. Le master, d’une propreté plus aboutie, révèle à peine quelques poussières résiduelles, un résultat plus que satisfaisant sur ce registre. Et le grain reste présent de manière constante, fluctuant selon les conditions lumineuses de la prise de vue, mais toujours géré avec naturel.

Côté définition, ne cherchez pas ici le tranchant d’une production 35mm comme les autres : ce serait passer à côté de l’essence même de la photographie de Barry Lyndon. Elle est vaporeuse, douce, presque insaisissable, comme une caresse picturale. Pourtant, l’apport de cette version UHD se fait sentir subtilement dans les contours et les détails fins : les plans larges des officiers se tenant en formation, la fragilité des dentelles, le poudrage délicat des visages — c’est plus précis… en maintenant l’impression de fugacité et de douceur qui a toujours traversé cette photo somptueuse et intemporelle.

L’étalonnage HDR, souvent sujet à débat, se montre ici respectueux de l’esprit originel, faisant varier avec finesse les nuances de teintes, au gré des plans. Le résultat est retenu et naturel. Les contrastes s’intensifient avec une élégance certaine, mais sans jamais imposer de rupture brutale ni de réinterprétation fondamentale par rapport aux précédentes propositions SDR. Notez que cet étalonnage HDR n’est pas totalement identique à celui de l'édition américaine de Criterion (des valeurs lumineuses légèrement plus audacieuses chez WB qui s'ajoutent à quelques nuances de compression). C'est une solide présentation.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Barry Lyndon

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Barry Lyndon

 

Qualité Audio

Cette édition 4K Ultra HD reconduit le mixage 5.1 précédemment proposé, encodé aujourd’hui en DTS-HD Master Audio (3457 kbps, 24-bit). L’objectif de cette version 5.1 demeurait de préserver l’intégrité tonale du mono d’origine, tout en lui apportant une ouverture spatiale ample et maîtrisée. Le canal central reste la pierre angulaire de l’ensemble, assurant des dialogues parfaitement ancrés, exempts de souffle résiduel ou de parasites susceptibles de détourner l’attention du récit. La mise en valeur la plus notable s’opère du côté de la bande musicale. Les enregistrements stéréo des partitions classiques et traditionnelles gagnent en ampleur sur la scène frontale, avec une largeur accrue et de subtiles incursions sur les canaux surround. Ces derniers restent sollicités avec une grande retenue, distillant de légères nappes atmosphériques (le souffle du vent sur les landes) et quelques effets (résonances lointaines des affrontements, la foule lors du duel à mains nus). Mais sans jamais forcer les traits plus que de raison.

Cette édition UHD a le mérite d’intégrer la version originale mono au format lossless (DTS-HD Master Audio 2.0, 1834 kbps). La VF, comme les autres versions doublées (allemand, italien et espanol), restent en Dolby Digital 5.1 (640 kbps).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Barry Lyndon

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Barry Lyndon

 
 

Bonus

- Aucun contenu additionnel inédit n’accompagne ce disque UHD.

Conclusion

Pour l’essentiel, cette édition 4K Ultra HD offre tout ce que l’on est en droit d’attendre d’une présentation fidèle, rigoureuse et respectueuse d’un très grand film de Stanley Kubrick. L’apogée esthétique du cinéaste s’y déploie pleinement, portée par une photographie d’une grâce tout simplement inégalée.