Test 4K Ultra HD Blu-ray : American Psycho (2000)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Au coeur des années Reagan, Patrick Bateman est un pur produit de la réussite américaine. Jeune, riche, il est un de ces golden boys qui triomphent à la bourse. Seul le nec plus ultra est digne de lui et il s'emploie à ne retrouver que des symboles qui lui renvoient une image de succès. Il accumule, avec une obsession maladive, les vêtements de luxe, les relations enviables. Son voeu le plus cher est de se fondre dans cette foule, de trouver sa place au milieu de ceux auxquels il s'identifie.

 

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Qualité Vidéo

Il aura fallu faire preuve d’une patience presque pathologique pour voir enfin la restauration 4K (2018) d’American Psycho (2000) traverser nos frontières. Longtemps confinée aux marchés anglo-saxons, cette version est disponible depuis cette fin d’année 2025 en France grâce à L’Atelier d’Images. L'éditeur nous livre une édition pensée comme un objet impeccable. Le film tourné en 35mm (Panavision Panaflex Platinum), tiré d'un master 4K, se présente en 2160p, enrichi du Dolby Vision (DV-FEL, sous 12-bit).

Comparer cette restauration au Blu-ray de 2012 signé Metropolitan relève presque de la cruauté tant le fossé technique est important. Cette nouvelle version a été joliment restaurée avec la suppression des poussières pellicules déplaisantes. Elle renonce aux artifices criards — l’edge enhancement autrefois plaqué comme un masque mal ajusté — pour retrouver une allure naturelle et saine. La fenêtre de scan, plus large, permet de bénéficier de portions d’images jusqu’à présent inédites. Et l’image conserve aussi une texture organique en toile de fond même si le grain 35 mm, il faut l'avouer, reste bien discret.

Mais c’est le niveau de définition qui frappe, net comme une lame fraîchement aiguisée. Les gros plans retrouvent une précision troublante : pores de peau, textures de cire, ce visage-masque que Christian Bale façonne avec une froide dévotion. Les plans d’ensemble (au restaurant, au bureau, ou en boîte de nuit), eux, gagnent en structure et en lisibilité. Et sur le terrain de la compression, le disque fait preuve d’une rigueur vraiment exemplaire : un flux HEVC stable et massif, porté par un bitrate moyen de 74,7 Mbps. Il maintient l’image dans un état de contrôle absolu. Rien ne déborde. Rien ne tremble. Tout est à sa place.

En HDR, on est loin d’une présentation conservatrice avec le constat de franches valeurs d’intensité lumineuses développées. Le nouvel étalonnage révèle mieux les surfaces blanches, omniprésentes, et met l’accent sur la brillance clinique des matériaux. C'est flagrant lors des plans fixes dans l’appartement minimaliste du protagoniste : les reflets sur la table et les verres, la brillance contrôlée des surfaces laquées blanches et les sources lumineuses indirectes (lampes design, appliques) sont joliment rehaussés. Les dérives magenta et les contrastes plutôt grossiers de l'ancienne version laissent globalement place à une présentation rigoureuse et plus juste.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : American Psycho (2000)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : American Psycho (2000)

 

Qualité Audio

On retrouve sur cette édition une VO remixée au format Dolby Atmos. Si ce re-mixage ne cherche pas la surenchère d’un psychopathe, il brille par une intelligence de placement qui sert la narration. L'idée de génie de cette piste réside indiscutablement dans le traitement des monologues intérieurs de Patrick Bateman. Les ingénieurs du son ont choisi de détacher cette narration pour la diffuser majoritairement via les canaux de hauteur. Le résultat est saisissant : une "voix” désincarnée, une conscience clinique qui flotte au-dessus du point d'écoute et nous enferme littéralement dans la psyché dérangée du personnage.

Le reste de la spatialisation fait preuve d'une belle ouverture. La gestion des ambiances est méticuleuse, créant des contrastes marqués entre le vide aseptisé des restaurants de luxe et la saturation sonore de la boîte de nuit Tunnel, où les basses fréquences et l'activité surround nous plongent dans une activité plus engagée. La bande originale, truffée de tubes des années 80, profite d'une aération bienvenue (y compris en hauteur sur quelques scènes de tension). La VF est à retrouver en Dolby TrueHD 5.1.

La VO est restituée en Dolby Atmos, core TrueHD 7.1 (5248 kbps, sous 24-bit) avec une valeur de loudness range mesurée à 20.3 LU.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : American Psycho (2000)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : American Psycho (2000)

 
 

Bonus

- Présentation du film par Judith Beauvallet
- 5 scènes coupées avec commentaire optionnel de la réalisatrice
- Autour du film
- Le Downtown des années 80’
- Commentaire audio de la réalisatrice Mary Harron
- Le journal d’un tueur ?
- Bande-annonce

Conclusion

L’Atelier d’Images semble avoir soigné cette édition 4K comme Patrick Bateman son rituel matinal. C’est une version joliment restaurée, accompagnée d’un étalonnage HDR plus audacieux qu’escompté et une section sonore qui devrait amplement emporter votre adhésion avec VO Atmos et VF lossless TrueHD. Une solide édition.