Test 4K Ultra HD Blu-ray : Tron l'Héritage (2010)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Sam Flynn, un rebelle de 27 ans, est hanté par la disparition mystérieuse de son père, Kevin Flynn, un homme autrefois connu pour être le meilleur développeur de jeux vidéo au monde. Lorsque Sam se penche sur un signal étrange qui parvient de l'ancienne arcade de jeux de Flynn, il se retrouve aspiré dans un monde numérique où Kevin est prisonnier depuis 20 ans.

 

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Qualité Vidéo

Réalisé par Joseph Kosinski, Tron : L’Héritage (2010) marque la première collaboration majeure du cinéaste avec le directeur de la photographie Claudio Miranda, une alliance artistique qui perdure depuis. Surfant sur la vague de la résurgence de la 3D au cinéma, une bonne partie du long métrage a été tournée en 3D native, en mobilisant la technologie Pace Fusion, rendue célèbre par James Cameron lors de la production d’Avatar. Et ce sont des caméras Sony F35 (1080p), intégrées à ces rigs 3D, qui ont été mobilisées. L’équipe a également eu recours  à des caméras numériques Red, en configuration 2D, ainsi qu’aux Phantom HD, utilisées pour les prises de vue en slow-motion. Compte tenu de l’importance des effets numériques, le master intermédiaire de l’époque fut logiquement supervisé en 2K.

Pour cette édition 4K Ultra HD Blu-ray, il s’agit d’une version mise à l’échelle en 2160p, accompagnée d’un nouvel étalonnage HDR. Le film est proposé sur un disque BD-66, avec une présentation alternant les ratios 1.78:1 et 2.35:1. La technologie Dolby Vision est bien présente, dans son profil DV-FEL sous 12 bits.

On reste tributaire des limites du matériel d’origine — une captation effectuée en 1080p. Néanmoins, le travail de mise à l’échelle opéré sur l’image apporte une sensation de netteté renforcée, plus affûtée et tranchante, comme si l’ensemble avait été affiné sur le fil d’un rasoir. Heureusement, tout cela s’exécute sans accroc majeur à l’écran. Cette netteté renforcée ancre le récit dans un réalisme tangible — celui de la texture des vêtements des personnages, les détails sur les briques dans les scènes de rue, les contours des bornes dans la salle d’arcade poussiéreuse de Flynn. Dans le monde virtuel, les combinaisons — entre cuir et latex high-tech — et les gros plans sur les visages (la séduisante Quorra), sortent du lot, avec des lignes et motifs en nid d'abeilles qui apparaissent plus francs et incisifs. Tout cela ne bascule pas pour autant dans l'artificialité. Le rendu préserve une granularité palpable, une forme de bruit numérique plus dense que sur le précédent Blu-ray, mais qui évite l’écueil d’un rendu trop stérile à l’écran.

Soyons clairs : cette version UHD se distinguera surtout par son nouvel étalonnage HDR, une observation logique pour un film où la lumière est "objet". Circuits, liserés de combinaisons, anneaux de néons, traînées de Lumicycles et autres arêtes architecturales s’apparentent à des sources lumineuses directes qui donnent corps à l’univers virtuel. Dans un tel contexte, les différences avec la version SDR restent de grande ampleur. Tout cela, sans forcément pulvériser les valeurs de nits, avec un maxCLL modéré et une moyenne de pics lumineux mesurée à 304 nits. L’apport du Wide Color Gamut s’observe surtout dans la dialectique des couleurs qui oppose les factions. Le teal-cyan des héros face aux néons des antagonistes qui explorent des nuances d'orange et de rouge plus menaçantes. 

Le vrai bémol ? Des artefacts de compression, visibles dès l’apparition du logo portant sur le château Disney - corrélés à un bitrate compressif en dents de scie - révèlent une gestion encore perfectible de l’encodage.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Tron : L’Héritage (2010)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Tron : L’Héritage (2010)

 

Qualité Audio

Tron : L’Héritage (2010) bénéficie d’un remixage Dolby Atmos issu de sa matrice originale 7.1. Dans cette version Atmos domestique, le format se traduit par un mixage rehaussé en 7.1.2 canaux, sans présence d’objets ni de clusters d’objets en mouvement observables en Atmos Viewer (voir nos extraits vidéo à l’appui). Cette précision technique posée, le résultat reste pleinement convaincant, tant sur les valeurs de dynamique, de spatialisation que du registre grave. 

Dans Tron l’Héritage (2010), le mixage déploie de nombreux moments animés et marquants, avec des panoramiques fluides et des mouvements sonores d’une grande cohérence. Tout cela agrémenté aujourd'hui par la mobilisation ponctuelle des enceintes de hauteur, loin d’être anecdotique, contrairement à certaines affirmations. Des exemples ? Dès les premières minutes (5mn22), des grondements d’orage insufflent une légère menace à l’atmosphère de la maison familiale. Les apports se poursuivent à 14mn37 avec le survol de l’hélicoptère, générant une véritable impression d’encerclement aérien lors de l’arrestation de Sam. Lorsque ce dernier franchit le seuil de la salle d’arcades de Flynn, les machines endormies et le vieux jukebox de l'établissement résonnent comme des échos du passé, animant les enceintes supérieures d’une activité spectrale du plus bel effet.

Une fois sur la Grille, la scène sonore prend toute son ampleur : les Recognizers (dès 25mn25) traversent la sphère avec une majesté mécanique, tandis que les clameurs de la foule dans l’arène (40mn00) se déploient de toutes parts, renforçant le gigantisme de l’architecture numérique. Les orages virtuels (52mn44) qui électrisent l’espace d’écoute, la séquence de “wingchute” (1h15) ou le discours de Clu face à son armée, résonnant dans un écho totalitaire et cristallin, comptent parmi tant d’autres exemples où les canaux de hauteur offrent une plus-value difficilement contestable.

La version originale de Tron : L’Héritage (2010) est restituée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 4730 kbps) avec une valeur de Loudness Range mesurée à un solide 22.8 LU. La VF conserve son format DTS-HD High-Res Audio 7.1 (2046 kbps).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Tron : L’Héritage (2010)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Tron : L’Héritage (2010)

 
 

Bonus

- Après la fin : les vies de Flynn révélées
- Premières images de la série animée Tron
- La genèse du film
- Le monde de Tron
- Les acteurs
- Tron + Comic-Con
- Clip – « Derezzed »de Daft Punk

Conclusion

Malgré les limites techniques de la captation d’origine et une compression vidéo perfectible, les efforts consentis sur ce titre demeurent appréciables, portés par un nouvel étalonnage HDR et un remixage Dolby Atmos. Ce n’est peut-être pas la mise à jour la plus spectaculaire de l’année, mais cela reste une redécouverte satisfaisante.