Test 4K Ultra HD Blu-ray : Tron (1982)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Flynn, un concepteur de jeux vidéo qui s'est vu voler ses jeux par son ex-employeur, veut à tout prix récupérer une preuve qui lui ferait valoir ses droits. Avec l'aide d'Alan et de Lora, deux de ses anciens collègues, il infiltre le MCP (Maître Contrôleur Principal), un ordinateur avide de pouvoir à l'intelligence artificielle surdéveloppée. Quand ce dernier découvre que Flynn veut s'infiltrer dans ses circuits, il le téléporte dans un jeu vidéo.

 

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Qualité Vidéo

Classique matriciel de la science-fiction signé Steven Lisberger, Tron (1982) demeure l’une des plus fascinantes fusions entre cinéma analogique et univers numérique du début des années 80. Véritable point de bascule entre deux mondes, son tournage s’est apparenté à une expérimentation de laboratoire. Sous la direction photo de Bruce Logan, la production a combiné prises de vues réelles, animation par rétroéclairage et imagerie de synthèse — une architecture de données complexe pour l’époque. Les séquences du monde réel ont été capturées sur pellicule 35 mm, tandis qu’à l’intérieur du "réseau", les scènes incarnées par Jeff Bridges et Bruce Boxleitner ont exploité la précision du 65 mm Super Panavision 70 (5 perforations). Les images de synthèse furent quant à elles transférées sur pellicule 35mm VistaVision, scellant la rencontre entre photon et pixel.

La restauration, orchestrée par Steven Lisberger lui-même, a consisté en une re-numérisation des négatifs originaux : allant jusqu’au 6K pour les éléments VistaVision et 8K pour le 65 mm. Ce vaste ensemble a été unifié dans un flux 4K, avec un long travail de restauration orchestré par Prime Focus, et un étalonnage HDR piloté par le coloriste Mike Underwood de chez Picture Shop. L’édition française 4K Ultra HD Blu-ray restitue cette présentation en 2160p, ratio 2.20:1, et double compatibilité HDR10/Dolby Vision (DV-FEL, sous 12-bit).

L'esthétique reste particulière, avec de vastes aplats virtuels et des environnements dématérialisés comparables à très peu de projets. Mais l’apport du nouveau scan se fait immédiatement sentir. Avec un piqué global d'une très belle tenue et une structure du grain photochimique fine et homogène. On en profite dès les premières séquences dans la salle d’arcade de Flynn puis dans les bureaux d’ENCOM. Par rapport au précédent Blu-ray, marqué par un étirement horizontal et une compression MPEG-4 approximative, la géométrie a été corrigée et les efforts de restauration sont immédiatement perceptibles. On observe quand même une réduction apparente du grain opérée sur les séquences du "monde réel", sans doute pour préserver une continuité avec les scènes tournées en 65mm.

L'étalonnage HDR se distingue nettement. Il apporte des améliorations fortes. Il s’approprie l’univers de Tron et son aura lumineuse avec audace. D’abord par la mobilisation généreuse d’une palette de couleurs WCG. Dans les contraintes du P3, elle transcende les propositions de l’époque : les bleus, les rouges et les jaunes s’en donnent à coeur joie. Ensuite, grâce à l'utilisation d'une plage dynamique bien plus étendue. Elle met en valeur les contrastes distinctifs de Tron (1982), avec des pics de luminosité réguliers et supérieurs à 500 nits. Les costumes vibrent de pulsations électriques. Les halos phosphorescents se détachent. Les disques projettent leurs éclats, les Lumicycles leurs reflets. C’est bien en HDR que Tron (1982) révèle sa pleine dimension lumineuse.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Tron (1982)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Tron (1982)

 

Qualité Audio

Tron (1982) bénéficie d’une remise à niveau avec cette nouvelle piste en version originale Dolby Atmos. Dès les premières secondes avec l’apparition du logo Tron, une activité aérienne flottante se déploie : subtile au départ, mais déjà révélatrice d’une utilisation perceptible des canaux de hauteur. Dans Tron (1982), ils ne sont pas constamment mobilisés. Mais ils viennent ici et là renforcer l’impression d’être plongé dans un cadre de réalité virtuelle qui perturbe et cloisonne les sens. Un autre exemple marquant : les interventions de la voix autoritaire du Maître Contrôle. Elle émane directement du plafond, conférant au personnage une présence autoritaire et invasive. La séquence emblématique des Lumicycles gagne aussi en ouverture, avec des effets panoramiques réussis. Les basses demeurent légères mais maîtrisées, les dialogues parfaitement intelligibles. Quelques extraits Atmos vous sont présentés en reproduction binaurale dans notre vidéo jointe.

La version originale est restituée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 5012 kbps, sous 24-bit) avec une valeur de Loudness Range mesurée à 19.6 LU. La VFF reste en DTS 5.1 (1509 kbps).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Tron (1982)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Tron (1982)

 
 

Bonus

- Le phénomène Tron
- Photo Tronologie
- Section Développement & Imagerie Numérique
- Commentaire audio de Steven Lisberger, Donald Kushner, Harrison Ellenshaw et Richard Taylor
- Précédent Making-of
- Musique, Storyboards, Scènes coupées et galerie interactive

Conclusion

Tron (1982) a toujours été une œuvre en avance sur son temps. Grâce au nouveau scan, à l’étalonnage HDR et au remixage Atmos, les technologies modernes lui rendent enfin justice. Une restauration à la hauteur de cette redécouverte !