Test 4K Ultra HD Blu-ray : F1, le film (2025)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Sonny Hayes était le prodige de la F1 des années 1990 jusqu'à un terrible accident. Trente ans plus tard, devenu un pilote indépendant, il est contacté par Ruben Cervantes, patron d'une écurie en faillite qui le convainc de revenir pour sauver l'équipe et prouver qu'il est toujours le meilleur. Aux côtés de Joshua Pearce, diamant brut prêt à devenir le numéro 1, Sonny réalise vite qu'en F1, son coéquipier est aussi son plus grand rival, que le danger est partout et qu'il risque de tout perdre.

Test effectué depuis l'édition 4K Ultra HD Blu-ray (import USA) disponible chez Warner Home Vidéo, avec VO Dolby Atmos et VFQ Dolby Digital 5.1. 

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Quelques mots sur le tournage

Filmer la F1 de manière crédible représente un véritable tour de force. Il ne s’agit pas simplement de capter une monoplace qui dévale la ligne droite à pleine charge, mais d’immerger le spectateur dans le cockpit, de lui faire ressentir chaque vibration du châssis, chaque transfert de masse dans les virages, chaque coup de volant instinctif pris à la limite de l’adhérence. C’est précisément ce défi qu’ont relevé Joseph Kosinski et Claudio Miranda, déjà maîtres du réalisme aérien de Top Gun: Maverick, en abordant la piste avec F1, le film (2025).

Les caméras numériques principales utilisées étaient des Sony VENICE 2, mais le cœur du dispositif résidait ailleurs : dans les séquences embarquées, captées à bord de véritables bolides. Pour ces plans au ras de l’asphalte, Sony a développé une caméra inédite, conçue pour résister aux vibrations, à la chaleur et aux forces G extrêmes d’un Grand Prix. Ce prototype, baptisé “Carmen”, dérivé de la Sony FX6, est une caméra plein format 6K ultra-compacte.

Plutôt que de modifier des monoplaces existantes, la production a conçu des voitures spécialement calibrées pour le tournage — de véritables laboratoires roulants, mêlant ingénierie cinématographique et ADN de course. Jusqu’à sept caméras 6K pouvaient être intégrées à bord et autour de chaque châssis : sur le museau, les pontons, le halo, ou juste derrière le casque du pilote. Chaque module, monté sur une tête panoramique sur mesure, était téléguidé depuis le garage technique, à la manière d’une équipe d’ingénieurs surveillant la télémétrie en temps réel.

Résultat : une symphonie de vitesse et d’adrénaline, où la caméra devient un véritable pilote, négociant les virages à fond de quatrième, collée à la trajectoire idéale.

Qualité Vidéo

L'attente était à son comble pour découvrir le travail de Joseph Kosinski sur ce projet ambitieux. Issu d'un master intermédiaire supervisé en 4K, le film nous est présenté sur un disque BD-100 au format 2160p, respectant scrupuleusement le ratio cinémascope 2.39:1. F1, le film (2025) est proposé avec les options HDR10 et  Dolby Vision (profil DV-MEL sous 10-bit).

Dès les premières secondes, l'origine numérique du tournage ne fait aucun doute, avec une image d'une propreté clinique, capturée par des caméras à la pointe de la technologie. Toutefois, l'œil exercé décèlera une très fine texture simulant un aspect argentique et vraisemblablement ajoutée en post-production. Véritable plongée au cœur de la vitesse, F1, le film (2025) reste une démonstration technique où chaque plan est pensé pour une immersion totale. Les angles de caméra audacieux, notamment les vues subjectives depuis le cockpit ou les gros plans sur les visages tendus des pilotes, prennent ici une dimension spectaculaire.

Le gain en définition par rapport à l'édition Blu-ray standard est indéniable. Le piqué se montre d'une précision d'orfèvre sur les plans larges des circuits, révélant une myriade de détails sur les stands, les tribunes ou les abords des circuits comme ceux de Silverstone. Les carrosseries en fibre de carbone, les sponsors et les aspérités de l'asphalte bénéficient d'une restitution acérée. La définition est telle que les micro-détails, qu'il s'agisse des inscriptions sur les moniteurs de télémétrie ou de la texture des matériaux composites et des tissus des combinaisons, sont d'une clarté irréprochable. Avec une durée avoisinant les 2h35, la gestion de la compression vidéo était un enjeu majeur. Sur le disque 4K, le codec HEVC, avec un bitrate moyen plus confortable de 55 Mbps, assure une bien meilleure tenue que le disque Blu-ray (1080p). Le flux vidéo encaisse sans broncher le montage frénétique et les scènes ultrarapides.

Concernant l'étalonnage HDR, les rumeurs faisant état de l'utilisation par Joseph Kosinski du moniteur de référence Sony BVM-HX3110, capable d'atteindre les 4000 nits. Dans les faits, le résultat sur ce disque est bien plus mesuré et conservateur. L’approche est confirmée par nos mesures chiffrées avec un pic maximal de seulement 368 nits et une moyenne de pics lumineux relevée à 176 nits. N'attendez donc pas de ce disque une démonstration qui poussera vos diffuseurs HDR dans leurs derniers retranchements.

La palette de couleurs reste naturelle adoptant des tonalités sobres, voire légèrement désaturées, pour coller à une esthétique réaliste. Cependant, quelques éclats bien sentis viennent percer cette sobriété et tirent pleinement parti de l'espace colorimétrique étendu. Le rouge iconique de l'écurie Ferrari, les feux rouges s'éteignant au départ de chaque course ou les couleurs vives des interfaces graphiques sur les moniteurs jaillissent de l'écran avec une belle intensité.

Malgré une approche lumineuse quelque peu conservatrice, le gain par rapport à la version SDR reste massif et indéniable. L'image pourra paraître globalement plus dense, plus sombre, mais elle gagne en profondeur. Les reflets spéculaires sur les carrosseries, les visières et les casques sont restitués avec une finesse admirable, les écrans informatiques n'apparaissent jamais "brûlés" et la texture des flammes lors de la fameuse scène d’accident gagne en nuances. Mention spéciale aux décors de la course d'Abu Dhabi qui présente les jeux d'éclairage les plus impressionnants.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : F1, le film (2025)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : F1, le film (2025)

 

Qualité Audio

La version originale Dolby Atmos affiche une ambition limpide : nous propulser sur la grille, casque vissé, moteur prêt à rugir. Le mixage vise l’immersion totale dans le paddock sonore de la F1 — pas seulement les voitures, mais tout ce qui compose la course : les arrêts aux stands, les briefings sous tension, le vrombissement des mécanos, la clameur des tribunes. La spatialisation tient parfaitement la trajectoire. Les dépassements fusent d’avant en arrière comme des monoplaces en pleine ligne droite, exploitant les voies latérales avec une précision d’orfèvre. Lorsque la caméra plonge dans le cockpit, l’auditeur se retrouve littéralement à la place du pilote avec des effets ahurissants de réalisme : le rugissement du moteur qui sature l’espace, les crissements de pneus qui se déploient sur les différents canaux, et le registre grave qui offre du poids à la brutalité des contacts entre monoplaces. Une expérience sensorielle taillée pour la vitesse...

Les canaux aériens, quant à eux, sont surtout mobilisés pour relayer les commentaires sportifs, qui flottent au-dessus de la mêlée comme une strate médiatique omniprésente. Quelques sons d’ambiance et touches musicales viennent compléter l’ensemble mais cela reste relativement discret. On aurait pu s'attendre à une activité verticale un peu plus originale, c'est certain.

Sur cette édition import USA, la VO est restituée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 3534 kbps), avec une valeur de Loudness Range (LRA) mesurée à 21.2 LU. Une VFQ Dolby Digital 5.1 (640 kbps) et des STFR accompagnent cet ensemble.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : F1, le film (2025)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : F1, le film (2025)

 
 

Bonus

- Dans les coulisses de la lecture du film F1®
- Anatomie d'un accident
- Prise de vitesse
- Les innovations d'APXGP
- En route pour Silverstone
- Lewis Hamilton : Producteur
- Décors et lieux de tournage d'APXGP
- Autour du monde
- APXGP et F1® : Comment ça a été filmé
- Le son de la vitesse

Conclusion

Bien que pour l'heure absente du catalogue français de Warner Home Vidéo, l'édition UHD et ultra désirée de F1, le film (2025) offre une expérience de divertissement de premier plan. Elle se distingue par une mise en scène ambitieuse, une image d'une clarté remarquable issue d'un master 4K et une bande-son Dolby Atmos immersive, bien que l'on puisse regretter un manque de diversité dans la sollicitation des enceintes de hauteur. Edition hautement recommandée pour tous les fans de sport mécanique...