
Test 4K Ultra HD Blu-ray : Master and Commander (2003)
Publié le par la Rédaction

Synopsis
En 1805, le capitaine Jack Aubrey est une des figures les plus brillantes de la Marine Royale britannique. Son courage, sa ténacité, son sens tactique lui ont valu le respect et l'admiration des officiers et matelots du vaisseau de guerre Surprise. Fidèle compagnon de ces aventures, le Docteur Stephen Maturin est son exact opposé.
Test effectué depuis l'édition (import USA) disponible chez Disney/20th Century Studio. La version française, bien qu'indiquée canadienne sur la jaquette, reste une VFF et il en sera de même sur l'édition britannique équivalente attendue le 8 septembre 2025.
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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
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💣🌊 "Pour l'Angleterre, le royaume et la prise !"
Dans Master and Commander : De l’autre côté du monde (Peter Weir, 2003), point d’histoire anodine. Le film se vit comme une traversée sensorielle : chaque embrun gifle le visage, le bois du pont gémit sous la houle, et dans l’air lourd de l’océan se mêlent sel, poudre et odeur âcre du sang. Le spectateur n’est plus simple témoin, mais passager clandestin du HMS Surprise, vaisseau de guerre britannique cinglant à travers les eaux traîtresses de 1805, sous les ordres d’un capitaine aussi redouté qu’admiré : Jack Aubrey (Russell Crowe).
Dès l’aube du récit, la mer n’accorde aucun répit. Une silhouette fantomatique émerge de la brume — l’Acheron, navire français à la puissance de feu redoutable —, frappant avec la soudaineté d’un coup de canon à bout portant. Commence alors une chasse à la voile et au sang, une poursuite au long cours qui fera ployer les mâts, user les voiles et éprouver les âmes. Pourtant, sous la surface des combats et des manœuvres, c’est dans les entrailles du navire que bat le cœur du film. Dans ce « petit monde de bois », une centaine d’hommes se partagent l’air confiné, les quarts de veille et l’angoisse d’un horizon où tout peut surgir — tempête, ennemi, et mort.
Au centre de cette odyssée se dresse un duo magistral. Aubrey, marin-né, stratège au regard fixé sur l’honneur et la victoire, mène ses hommes comme on mène une flotte en haute mer : par la fermeté et la foi dans la manœuvre juste. Face à lui, le docteur Stephen Maturin (Paul Bettany), chirurgien et naturaliste, trace un autre cap, celui de la science et de la contemplation. Deux hommes, deux visions, un même navire : leurs désaccords sont des récifs à contourner, mais leur amitié, tendue comme un cordage sous le vent, trouve un havre dans la musique — violon et violoncelle résonnant comme un chant de calme plat au milieu des rafales.
Peter Weir filme surtout la mer comme un personnage à part entière : capricieuse, écrasante, parfois traîtresse, toujours souveraine. L’authenticité est telle que l’on croit sentir la vibration du bois sous les pieds, le roulis des planches et le frisson des voiles gonflées. Du moindre nœud de cordage aux regards brûlés par le sel, le film respire un réalisme saisissant. Sous les cris et la fumée, il révèle une fraternité virile, exempte de toute toxicité, où l’humour et la loyauté deviennent la boussole face à l’impensable. Un très grand film.
Qualité Vidéo
Sublimé par la photographie oscarisée de Russell Boyd (Gallipoli, Pique-nique à Hanging Rock), Master and Commander (2023) a été tourné en 35mm à l’aide de caméras Panavision et Arriflex. Pour cette édition Ultra HD Blu-ray, le studio a privilégié un nouveau scan 4K des négatifs 35 mm originaux, ainsi que, vraisemblablement, de l’internégatif 35 mm intégrant les nombreux effets visuels. L’ensemble a ensuite fait l’objet d’un nouvel étalonnage HDR. Tiré d’un master 4K, le long-métrage est présenté sur un disque BD-66, avec compression HEVC et prise en charge des formats HDR10 et Dolby Vision (profil DV-FEL, sous 12 bits).
Certaines contraintes subsistent, principalement liées à la présence d’effets visuels initialement finalisés en 2K. Néanmoins, le résultat demeure impressionnant, offrant une amélioration spectaculaire par rapport au Blu-ray de 2009. La fenêtre de scan élargie révèle des portions d’image jusqu’alors inédites à l’écran. La définition effectue un bond notable observable sur le bois patiné des ponts, les cordages usés par le sel et le vent, les plis et textures des voiles battues par les tempêtes, en passant par le grain des cartes marines et autres instruments de navigation. Mention spéciale également à la finesse retrouvée des uniformes et la subtilité renforcée des visages des officiers et matelots. Le grain argentique 35mm, restitué avec une fermeté et une précision accrues, confère à l’image une authenticité tangible, restaurant cette sensation si particulière de grand cinéma d'antan. L’esthétique brute et texturée voulue par Peter Weir et Russell Boyd n'en ressort que magnifiée.
L'étalonnage HDR est un modèle de retenue. L'approche demeure sobre, sans aucune surenchère dans les intensités lumineuses : la moyenne des pics, mesurée à 100 nits, en témoigne. La plage dynamique étendue est exploitée avec une plus grande pertinence sur les sources d'éclairage pratique (bougies, lanternes et chandeliers) et surtout lors des détonations de canons, où certains éclats, générant des pics dépassant les 900 nits, conférent un impact visuel plus saisissant aux combats. Quelques plans en extérieur jour sur le pont bénéficient d'un éclairage solaire plus prononcé, mettant en valeur la lumière ambiante et les éléments du décor. Bien entendu, nombreux sont les passages qui restent volontairement nimbés d'une atmosphère dense et étouffée — fumées, ombres, chaos ou tempêtes — peu propice à des éclats lumineux spectaculaires. Malgré cela, les contrastes ont été subtilement retravaillés, offrant une restitution équilibrée et bien plus convaincante qu'auparavant, avec des noirs plus profonds et une meilleure lisibilité dans les basses lumières. En WCG, Master and Commander est à mille lieues d’une croisière de plaisance sous les tropiques. L’apport du gamut étendu demeure anecdotique. A l'exception des boiseries du Surprise qui révèlent tout de même une gamme de tons d'ocre, de terre et de brun vieilli qui retiendront votre attention.
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Qualité Audio
Depuis sa sortie en salles, Master and Commander (2003) s'est imposé comme un véritable étalon, une œuvre de démonstration incontournable pour tout Home-Cinéphile qui se respecte. Le travail d'orfèvre de Richard King, récompensé à juste titre par un Oscar, mariait une exigence quasi-documentaire à une créativité sonore inouïe, créant une expérience sonore rarement égalée. C'est dire si ce remixage en Dolby Atmos était attendu au tournant par une communauté de fans prêts à en décortiquer chaque transitoire. Dès les premières écoutes, les forums spécialisés se sont enflammés autour d'un point précis : la gestion du registre grave. Pour certains, cette nouvelle piste semblerait moins "tellurique", moins viscérale dans l'impact de son canal LFE que la précédente piste DTS-HD Master Audio 5.1, une observation qui n'est pas sans rappeler les débats entourant une autre signature de Richard King, La Guerre des Mondes (2005). Cependant, réduire cette nouvelle mouture à cette simple comparaison réductrice serait passer à côté de l'essentiel, car ce mixage reste avant tout une ode à la dynamique et délivre une bien solide expérience.
Avec un Loudness Range (LRA) mesuré à 25,8 LU – contre 26,5 LU en DTS-HD sur le précédent Blu-ray – on reste dans des valeurs mesurées stratosphériques, rarement atteintes sur support physique, qu’il s’agisse de Blu-ray ou d’UHD. Elles témoignent d’un respect exemplaire de la dynamique. Et c’est là que réside la véritable clé de voûte de cette bande-son atypique. Le mixage ne cherche pas à vous agresser en permanence, mais à construire une tension par des contrastes saisissants. Il exploite avec une précision chirurgicale l'écart abyssal entre les murmures de la vie à bord et la fureur soudaine des éléments climatiques ou des combats. Les ambiances, d'une richesse inouïe (le craquement incessant de la coque en bois, le souffle du vent dans la voilure, le clapotis de l'eau, les pas feutrés sur le pont), sont parfois brutalement interrompues par des déflagrations d'une puissance qui reste phénoménale. L'impulsion explosive des coups de canon, le sifflement anxiogène des projectiles qui déchirent l'air, le fracas du bois qui vole en éclats... chaque son percussif frappe avec d'autant plus de force qu'il émerge parfois d'un calme précaire.
Là où ce remixage transcende son prédécesseur, c'est dans l'apport de la verticalité et la séparation des effets. Loin d'être anecdotiques, les canaux supérieurs renforcent l'immersion. Le film s'approprie la dimension verticale d'une façon - certes non permanente - mais franche. Sous le pont, l'expérience claustrophobique reste magistrale : on se sent littéralement enfermé dans la cage thoracique du navire et des effets d'infiltration et d'inondation. Les craquements du bois ne nous entourent plus seulement : ils émanent subtilement d’au-dessus, tandis que les vagues et le vent puissant, frappant la coque, se déploient dans tout l’espace avec un réalisme confondant. Ce n'est qu'une sélection, mais quelques exemples concrets vous sont présentés en reproduction binaurale pour illustrer nos propos.
Lors des scènes de tempête ou de bataille navale, la synergie entre les différents canaux est totale. Le déchaînement de la pluie et le vent hurlant dans les haubans sont pleinement gérés par les canaux de hauteur, créant un dôme acoustique oppressant. Simultanément, les basses fréquences sont utilisées avec intelligence : le canal LFE ne gronde pas en continu mais ponctue l'action avec des impacts qui restent secs lors des tirs de canon. Cette lisibilité, même au cœur du chaos, est la marque d'un mixage de très haute volée, où chaque élément trouve sa place sans jamais saturer l'ensemble. La spatialisation des effets, comme la trajectoire d'un boulet de canon qui siffle au-dessus de nos têtes pour finir sa course dans un fracas de bois sur les canaux arrières, reste tout simplement exemplaire. La version française, bien qu'indiquée canadienne sur la jaquette, reste une VFF. Elle est malheureusement restituée en Dolby Digital 5.1 (contre du DTS-HD Master Audio 5.1 sur la précédente édition Blu-ray française).
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Bonus
- Scènes coupées
- Piste d'anecdotes historiques et géographiques
- Recherche de contenu
- Sélections de scènes personnelles
- Carte Pop-Up
- Bande-annonce (cinéma) & Accessibilité D-Box
Conclusion
Cette mise à niveau est une redécouverte qui, à nos yeux, rend pleine justice à l'une des plus belles photographies des années 2000. Master and Commander (2003) s'illustre également par les qualités de son remixage en version originale Dolby Atmos, réactualisant l’excellence du travail de Richard King, qui reste une référence sonore à bien des égards. Hautement recommandé pour tous les fans !