
Test 4K Ultra HD Blu-ray : Casper (1995)
Publié le par la Rédaction

Synopsis
Carrigan Crittenden vient de perdre son mari. Celui-ci a légué sa fortune à des oeuvres de charité et n'a laissé à sa femme qu'un vieux manoir abandonné. De rage, elle jette le testament au feu, faisant apparaître un message indiquant qu'un trésor y est caché. Le manoir est habité par Casper, un gentil fantôme de 10 ans, et ses trois oncles : Stretch l'irascible, Stinkie le crasseux et le gros Fatso.
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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
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🪦👻« Comment c'est de mourir ? - Comme de naître. Mais à l'envers. »
Il existe des histoires qui flottent à la lisière de notre monde, suspendues juste derrière ce voile que nos yeux ne savent pas franchir. Des récits tissés de murmures et de souffles glacés, pareils à des toiles d’araignée oubliées dans un grenier que personne n’ose ouvrir. Parmi elles, il y a celle d’un petit fantôme au cœur trop grand pour l’éternité qui lui a été imposée. En 1995, le cinéma lui offrait un corps d’éther et un sourire désarmant dans un long métrage mêlant féerie enfantine et mélancolie douce-amère. Casper (1995), adaptation en prises de vues réelles des célèbres bandes dessinées Casper le gentil fantôme, osait alors un pari technique inédit : confier le premier rôle à un personnage entièrement façonné en images de synthèse.
Imaginez un manoir qui respire encore les secrets de ses anciens occupants. Ses couloirs s’enroulent comme des rubans de poussière, ses vitraux filtrent une lumière d’un autre temps. C’est là que demeure Casper, un jeune fantôme, prisonnier entre deux mondes depuis qu’une pneumonie a interrompu sa vie. Contrairement à ses trois oncles — Teigneux, Crado et Bouffi — qui aiment plus que tout effrayer, railler et faire claquer les portes, Casper ne rêve que d'une douce compagnie.
La légende se met en mouvement lorsque Carrigan Crittenden hérite du manoir et découvre l’existence d’un trésor enfoui. Pour atteindre son but, elle engage le Dr James Harvey (Bill Pullman), thérapeute pour âmes errantes, afin de chasser les fantômes récalcitrants qui hantent les lieux. Mais le destin, farceur comme un fantôme taquin, a surtout prévu une rencontre pour sa fille Kat (Christina Ricci), adolescente endeuillée par la perte de sa mère. Dans les murs labyrinthiques du manoir Art Nouveau, aux arabesques élégantes et vitraux d'un autre temps, se tisse alors un huis clos où la peur laisse place à un mélange étrange de nostalgie, d'aventure et d’espoir.
À sa sortie, le film a dérouté : trop sombre pour certains, trop tendre pour d’autres. Pourtant, Casper (1995) a gravé son empreinte dans la mémoire des spectateurs, en particulier ceux qui ont grandi au milieu des années 90. Car au-delà des gags burlesques du Trio Fantôme et de la chasse au trésor, Casper parle du deuil, du besoin d’appartenir à un collectif, et du courage qu’il faut pour laisser partir ceux qui nous sont cher. James Horner signe surtout une musique à la fois espiègle et empreinte de tendresse, glissant entre la lumière du jeu et l’ombre du deuil, telle une berceuse pour fantômes récalcitrants.
Qualité Vidéo
Capté par l’objectif de Dean Cundey, Casper (1995) a été tourné en 35 mm avec des caméras Panavision Panaflex associées à des optiques sphériques. À l’occasion de son 30ᵉ anniversaire, célébré en 2025, le film de Brad Silberling bénéficie d’un nouveau master 4K, à l’origine de cette édition commémorative. Présenté en 2160p, au ratio original 1.85, le long métrage profite d’un étalonnage HDR accompagné du Dolby Vision (profil DV-FEL, sous 12 bits).
Le cadrage est globalement proche des propositions du précédent Blu-ray avec une géométrie quelque peu corrigée. Le bond qualitatif en matière de définition reste à nos yeux significatif sur ce titre. Il se montre même spectaculaire à bien des reprises, notamment sur les séquences en extérieur jour. Comme lors de la traversée en voiture des protagonistes (les plans à 17mn08), les abords du manoir, ou ceux du collège Marshwood où Kat se rend vers la 41ème minute. La matérialité des textures s’impose avec une précision quelque peu renouvelée : le grain du bois, la poussière sur les meubles, les motifs des tapisseries sortent du lot. La somptueuse texture de la robe portée par Christina Ricci dans la dernière partie illustre parfaitement l’apport de ce nouveau master : il ne s’agit pas tant de variations de type jour-nuit que d’un surcroît de précision et de finesse dans le rendu des détails. Le grain est présent, organique et plutôt homogène, sans jamais donner l'impression d'être figé ou artificiel. Concernant les effets spéciaux, ils ont traversé l'épreuve du temps avec un brio surprenant. En particulier les incrustations de l'ensemble des spectres translucides qui conservent une crédibilité étonnante après 30 ans.
L’apport du HDR agit ici comme un autre révélateur, sublimant le clair-obscur gothique qui constitue l’âme visuelle du film. Loin d’altérer la palette de couleurs mobilisée à l’origine, ce nouvel étalonnage modernise surtout le rendu des contrastes. L'aura éthérée des fantômes conservent leur délicate translucidité. Mais d'autres sources de lumière gagne en respiration et intensité. En particulier : l'ensemble des luminaires (chandeliers, lampes) qui percent l'obscurité du manoir avec une intensité renouvelée et moins de signe de surexposition. Ce travail sur la lumière, enrichi par un usage ponctuel de couleurs issues du Wide Gamut, sculpte les volumes du manoir et tend à ancrer le film dans son atmosphère toute enfantine.
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Qualité Audio
Pour son trentième anniversaire, Casper (1995) s'offre un remixage Dolby Atmos d'une inventivité inattendue. Sa plus grande réussite réside dans une polyvalence rare : cette capacité à tisser des ambiances feutrées et angoissantes avant de libérer une exubérance acoustique digne des meilleurs cartoons. Dès la séquence d’ouverture (deux jeunes intrépides s'aventurent dans le manoir pour effectuer le cliché d'un fantôme), le travail sur les atmosphères impressionne. Le manoir et ses abords s’animent comme jamais, chaque son spatialisé amplifiant la tension ambiante. Plus tard, lorsque le chaos règne, la virtuosité du mixage se révèle : les fantômes virevoltent, traversent les murs et interagissent avec leur environnement, exploitant chaque dimension de la scène sonore.
L’exploitation de l’axe vertical constitue un modèle du genre. Les canaux de hauteur ne se limitent pas à accentuer la réverbération caverneuse des pièces du manoir ou à magnifier les éclats d'orage : ils deviennent des acteurs à part entière lors des assauts du trio spectral, faisant pleuvoir des effets sonores avec une malice jubilatoire. Quelques exemples concrets vous sont présentés dans notre vidéo en reproduction binaurale. Et la partition emblématique du regretté James Horner s’épanouit toujours avec ampleur et clarté.
Sur cette édition, la VO est restituée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 3752 kbps). L'indicateur de Loudness Range a été mesuré à 19.5 LU sur la version originale. La VF est restituée en DTS 5.1 (768 kbps).
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Bonus
- A la découverte de Casper
- Scène inédite
- Courts-métrages originaux
- Commentaires audio avec le réalisateur Brad Siberling
Conclusion
Des améliorations visuelles et sonores bienvenues viennent sublimer ce classique des années 90, qui conserve tout son charme et a remarquablement bien vieilli. Une édition 4K UHD 30ᵉ anniversaire qui s’impose comme un choix recommandé, aussi bien pour les nostalgiques que pour les spectateurs curieux de redécouvrir une pépite familiale injustement négligée.