
Test 4K Ultra HD Blu-ray : Mickey 17 (2025)
Publié le par la Rédaction

Synopsis
Dans un futur où les clones remplacent les humains pour les missions les plus dangereuses, Mickey 17 est un "remplaçable", condamné à mourir et renaître à l’infini. Mais lors d’une mission, il survit contre toute attente... pour découvrir qu’un nouveau clone, Mickey 18, a déjà pris sa place. Deux Mickey, un seul droit d’exister : la règle est claire, la coexistence est interdite.
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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
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⛓️🖥️ « Il va falloir s'habituer à mourir. C'est votre job. »
Ce n’est pas une odyssée. C’est un cycle. Une boucle de chair et de métal où l’espace n’est qu’un sas de décompression pour les illusions humaines. Avec Mickey 17 (2025), Bong Joon-ho ne filme pas l’avenir : il en démonte les boulons, les dévisse un à un, pour révéler la machinerie grinçante de notre propre obsolescence. Car dans ce monde, la mort n’est pas un échec. Elle est un protocole. Une formalité avant régénération.
Mickey Barnes — visage blafard de Robert Pattinson — n’est pas un héros intergalactique. C’est un "Remplaçable", un clone de base, une ressource renouvelable empaquetée dans une enveloppe humaine. Il meurt pour les autres, et revient pour mourir encore. Il n’a pas de destinée, seulement des procédures. À chaque mission-suicide, la cuve d’impression biogénétique recrache un nouveau Mickey, tout juste calibré, mémoire nettoyée, prêt à retourner se faire broyer pour le bien de la colonie.
Mais voilà : Mickey 17 échoue à mourir. Il s'accroche à l’existence comme une erreur de code. Et il découvre que Mickey 18 a déjà pris sa place, bien vivant, bien officiel. Problème : dans les règles de l’autorité coloniale, il ne peut y avoir qu’un seul Mickey à la fois. L’un des deux est une anomalie. Et dans cet univers, les anomalies ne vivent pas longtemps.
Bong Joon-ho, chirurgien froid de l’absurde et architecte du malaise social (Parasite), injecte dans chaque plan une lucidité clinique. Sous la lumière blafarde d’une caméra Arri Alexa 65, il transforme ce récit de SF en autopsie existentielle. Qui sommes-nous, quand tout peut être copié ? Que reste-t-il à l'âme quand le corps n'est plus qu'une ressource logistique ? Mickey 17 ne questionne pas seulement la condition humaine. Il la recycle. Il la duplique. Et il la regarde se débattre, inutilement, contre les rouages d’un lourd système.
Qualité Vidéo
Mickey 17 (2025) marque la seconde collaboration entre le chef opérateur Darius Khondji et le cinéaste Bong Joon Ho, après Okja (2017). Le film a été capté en numérique à l’aide de caméras Arri Alexa 65 (capteur plein format, 6.5K), avec un master intermédiaire finalisé en 4K. Il est présenté sur un disque Ultra HD Blu-ray (BD-100) avec la présence des deux options HDR10 et Dolby Vision (DV MEL, 10-bit). Le film conserve son ratio de 1,85:1.
Le monde de Mickey 17 n’a rien de lisse ou de clinquant. Il est usé, cabossé, fait de ferraille recyclée et de cloisons suintantes. Ici, le futur n’est pas une utopie épurée mais un cauchemar industriel, un dédale de modules pressurisés et de tunnels rongés par la rouille. Cette ambiance délabrée s’impose dès les premières images, renforcée par une texture granuleuse ajoutée vraisemblablement en post-production, conférant au tout une patine argentique qui évoque les films de SF d’antan. Et pourtant, malgré cette rugosité volontaire, le niveau de détail reste d’une finesse remarquable. Chaque recoin des décors, chaque pli de combinaison, chaque pore de visage ou ride de clone fatigué s'aperçoit avec une étonnante précision. Et une forme de douceur photographique tend à gommer tout effet numérique criard, y compris sur les créatures 100% CGI.
Sur le plan de la définition, les éditions Blu-ray et 4K Ultra HD Blu-ray livrent toutes deux une expérience solide, presqu'équivalente. Même si la version 4K se distingue par une subtilité accrue dans les textures et les détails fins, les écarts restent rarement considérables. L'étalonnage épouse parfaitement l’esthétique terne et résignée du film : une palette dominée par des gris métalliques, des noirs charbonneux et des teintes sourdes. Ici, pas de déluge de néons ni d’explosions chromatiques. Même en HDR, la plage dynamique reste volontairement bridée, avec des pics lumineux mesurés à une moyenne de 114 nits seulement. Comme si le film refusait les contrastes tape-à-l’œil, préférant s’enfoncer dans une froideur dystopique, troublée uniquement par quelques éléments qui émergent de la monotonie : les interfaces informatiques, les cabines de scan aux lueurs bleutées plus intenses, l'atmosphère un brin plus lumineuse des extérieurs de la planète glacée.
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Qualité Audio
En version originale, Mickey 17 (2025) bénéficie d’un mixage supervisé en Dolby Atmos. Ce n’est pas la bande-son la plus démonstrative de l’année, mais elle a été pensée pour épouser les contours d’un monde futuriste et saturé de technologie. Quelques signes de ré-égalisation sont perceptibles, mais l'énergie globale reste finement dosée, avec des montées en puissance maîtrisées dès que la tension l’impose — notamment lors des explorations extérieures sur Niflheim, où de nombreux éléments déchaînés enveloppent l’auditeur. Les canaux verticaux sont sollicités avec parcimonie mais pertinence. L’un des usages les plus marquants concerne les annonces publiques, diffusées par les haut-parleurs intégrés aux structures et aux couloirs modulaires. Ces annonces de protocole, déclamées d’une voix synthétique, semblent provenir directement du plafond, suspendues au-dessus de l’auditeur, accentuant cette impression d’un contrôle omniprésent, distant et déshumanisé. Les ambiances de Niflheim, balayées par des vents glaciaux et ponctuées d'hurlements - ceux des créatures autochtones - s’étendent aussi dans tout l’espace sonore — y compris sur le champ vertical. Quelques exemples concrets vous sont présentés dans notre vidéo en reproduction binaurale.
La VO est restituée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 3470 kbps, sous 16-bit). L'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à 16.0 LU. La VF est restituée en DTS-HD Master Audio 5.1 (2374 kbps, sous 16-bit).
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Bonus
- Derrière la caméra : Mickey 17 de Bong Joon Ho
- Mickey 17 : Un monde réinventé
- Les Visages de Niflheim
- Bandes-annonces
Conclusion
Si Mickey 17 (2025) peut diviser par la densité — parfois erratique — de son récit, cette édition 4K Ultra HD capte pleinement l’essence de son univers singulier et son identité tranchée. L’image reste fidèle à l’esthétique du film, avec un rendu qui reste élégant et précis malgré une retenue assumée en matière de HDR, sans éclats de lumière plus que cela démonstratif. Une fable de science-fiction acerbe, signée Bong Joon-ho, qui interroge ce que signifie vraiment exister quand on peut être effacé et recréé à volonté.