Test 4K Ultra HD Blu-ray : L'Arme Fatale (1987)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Robert Murtaugh, policier noir quinquagénaire, marié et père de famille, compte bien atteindre paisiblement la retraite. Mais voici qu'on lui confie comme coéquipier Riggs, un jeune flic suicidaire qui vient de perdre sa femme et manie son arme comme un cow-boy. L'un et l'autre, anciens du Vietnam, vont s'opposer à un gang de trafiquants de drogue dirigé par une organisation fasciste...

 

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

👮‍♂️🚬 "J'ai passé l'âge de ces conneries.”

Un flingue à la main, une punchline au bord des lèvres, et des nerfs à vif : L'Arme Fatale ne se contente pas de tirer dans le tas — il vise le cœur. Quand Richard Donner dégaine ce monstre sacré de l’action en 1987, ce n’est pas pour faire dans la dentelle. C’est pour graver son nom au fer rouge dans le panthéon du cinéma de genre.

D’un côté, Martin Riggs : gueule d’ange, regard dément. Mel Gibson incarne un flic au bord du précipice, paumé, suicidaire, mais dangereux comme un pitbull lâché en pleine jungle urbaine. Riggs, c’est une arme fatale qui n'hésite pas à retourner le canon contre elle-même. Et pourtant, c’est lui qu’on envoie quand ça chauffe. De l’autre, Roger Murtaugh : 50 balais, trois gosses, une maison en banlieue, et un foie qui supporte mal les coups de feu. Danny Glover incarne la stabilité, le flic modèle à qui on refile les affaires sensibles. Sauf que cette fois, le cadeau du service, c’est Riggs. Et à partir de là, tout part en vrille.

Ce qui fait mouche ? L’équilibre parfait entre la rage et la tendresse, la clope au bec et les dîners de famille, la confrontation brutale et l'émotion visible dans les yeux. Richard Donner orchestre tout ça avec une précision chirurgicale. Les gunfights, les voitures, les os craquent — mais entre deux explosions, ce sont les silences et les regards qui touchent. Parce qu’au fond, ce film parle d’une chose rare dans l’action des années 80 : la fraternité entre deux flics.

Ajoutez à ça la plume de Shane Black, jeune prodige du scénario, qui balance les dialogues comme des uppercuts : drôles, secs, mordants. Et puis il y a cette bande-son : guitare bluesy d’Eric Clapton, nappes tendues de Michael Kamen. On sent la chaleur de L.A., la violence sourde sous la surface, le cœur battant d’un film qui ne se repose jamais.

Qualité Vidéo

L'Arme Fatale (1987) a été tourné à Los Angeles et dans ses alentours, notamment à Lake Mirage, Long Beach, Santa Monica, et Inglewood. La photographie a été confiée à Stephen Goldblatt, reconnu pour sa gestion experte des éclairages en conditions de faible luminosité. Le film a été capté en 35 mm (caméras Panavision) avec des objectifs sphériques et au format 1.85:1. Plusieurs éditions Blu-ray sont parues par le passé. La plus récente, celle disponible aux USA depuis 2012, encore assujettie à une compression VC-1, faisait jusqu’à présent figure de référence. Pour sa sortie en 4K Ultra HD Blu-ray, le film bénéficie d’une restauration complète en 4K. Les deux montages – la version cinéma (110 minutes) et le Director’s Cut (117 minutes) – sont inclus sur un disque UHD-100 en mobilisant du Seamless Branching. L’image est présentée en HDR10.

Le nouveau master entre en scène avec assurance, et les résultats parlent d’eux-mêmes. La définition surclasse sans équivoque l’édition Blu-ray précédente. Le piqué, d’une précision accrue, confère aux visages un relief saisissant : le grain de peau, les pores, les marques subtiles ainsi que les moustaches denses et autres barbes naissantes gagnent en netteté et en lisibilité. Les textures textiles — vestes, chemises — sont restituées avec un niveau de détail lui-même inédit. Le cadrage bénéficie d’un ajustement technique : le ratio 1.85:1 est désormais strictement respecté, assorti d’une géométrie corrigée. Cette remise aux normes s’accompagne d’une légère perte de portions d’image par rapport à l’édition antérieure. Quant à l’apparence du grain, elle se montre d’une plus grande finesse. Un voile discret, fin et homogène enveloppe l’image, en accord vraisemblable avec l’empreinte du support d’origine — en l’occurrence, des stocks Kodak (5247 & 5294) au grain fin.

Le travail sur la colorimétrie et la gestion de la lumière insuffle au film une énergie nouvelle. L’apport du HDR n’a rien d’anecdotique — il constitue même l’un des piliers de cette nouvelle présentation. Certains éléments emblématiques gagnent en intensité, à commencer par la célèbre chemise rouge de Martin Riggs, frôlant l’incandescence sous le soleil californien. Les ciels, d’un bleu plus nuancé, gagnent en relief, tandis que les tons saturés de la discothèque du Général prennent une dimension psychédélique encore plus marquée. Le HDR sublime aussi la photographie en misant sur des pics lumineux audacieux, comme c’est souvent le cas sur les classiques de l’éditeur — flirtant ici avec une moyenne proche des 700 nits. Dans cet élan, la ville de Los Angeles s’impose comme un véritable protagoniste. Les éclairages urbains — néons, feux tricolores, phares de voiture et autres gyrophares de police — transpercent la nuit avec une intensité inédite. L’asphalte humide réfléchit les lumières avec plus d’éclat, tandis que les chromes des véhicules et les canons des armes scintillent d’une manière plus nerveuse encore. Le rendu visuel s’en trouve galvanisé : plus agité, plus électrique, parfaitement en phase avec l’ADN de l’Arme Fatale.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : L'Arme Fatale (1987)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : L'Arme Fatale (1987)

 

Qualité Audio

L’inclusion de la piste stéréo originale 2.0 — absente des précédentes éditions vidéo — constitue un ajout de taille. Proposée en version lossless (DTS-HD MA, 2018 kbps), elle offre une restitution fidèle, chaleureuse, qui ravira les puristes attachés à l’authenticité du classique intemporel de Richard Donner. À noter toutefois : cette piste n’est disponible que sur la version cinéma de 110 minutes.

En parallèle de cette démarche patrimoniale, un nouveau mixage Dolby Atmos a été élaboré. Loin de trahir l'œuvre originale, il modernise la spatialisation avec subtilité, en intégrant les canaux verticaux pour renforcer l'immersion. L'approche se veut discrète, sans effets ostentatoires, privilégiant une subtile présence aérienne. Celle-ci procure un peu plus d’ampleur à la scène sonore et une aération bienvenue à la célèbre partition musicale. Ceci dit, quelques effets brillent par une verticalité réellement impactante : la chute vertigineuse d’Amanda Hunsaker avec l’éclatement brutal du pare-brise servant à elle-seule d’illustration dès l’entame du film. Face à cela, la VF reste inchangée avec une disponibilité en Dolby Digital 5.1 (640 kbps).

En VO Atmos (core TrueHD 7.1, 3699 kbps), l'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à 21.5 LU.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : L'Arme Fatale (1987)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : L'Arme Fatale (1987)

 
 

Bonus

- L’Inspiration en héritage : Le souvenir de Dick Donner
- Je suis trop vieux pour ces conneries… : Un duo emblématique
- Goodies de l'édition collector (affiches, photos...)

Conclusion

Une véritable mise à niveau, aussi bien sur le plan visuel — grâce à un nouveau master et un étalonnage HDR maîtrisé — que sur le plan sonore, avec la réintégration précieuse de la piste VO 2.0 en lossless et l’ajout d’un remixage Dolby Atmos discret mais soigné. Une édition 4K qui respecte l’ADN du film tout en lui offrant un nouveau souffle technique bienvenu.