Test 4K Ultra HD Blu-ray : Wolf Man (2025)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Quand son père disparaît, Blake hérite de la vieille ferme familiale en Oregon. Alors que son couple bat de l'aile, Blake convainc sa femme Charlotte de changer d'air et d'aller vivre dans la maison de l'Oregon avec leur fille Ginger. Lorsque Blake, Charlotte et leur fille arrivent près de la ferme, ils sont attaqués, en pleine nuit, par un animal invisible. Ils parviennent à se barricader dans la maison, mais au fil de la nuit, Blake commence à se métamorphoser.

 

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

🐺🌕 « Parfois, quand on est papa, on veut protéger ses enfants si fort qu'on devient celui qui les blesse. »

Il y a une maison, là-bas, perdue au bout du monde. Une maison qui grince comme si elle respirait encore. Nichée au creux des forêts détrempées de l’Oregon, sous les sapins ruisselants et le poids du silence, elle attend. Elle ne vous ouvre pas ses bras. Elle vous réclame. C’est là que Blake revient. Écrivain éteint, père à moitié présent, mari à la dérive. Il ramène sa famille dans cette demeure d’écorce morte, après la mort de son propre père — un homme rugueux, taciturne, comme les pierres froides de la forêt. Ce n’est pas un retour. C’est une assignation. Et dans cette maison où les murs suintent l’amertume et les planchers s’effondrent sous les racines, rien n’a jamais cicatrisé.

La nuit tombe plus tôt ici. Plus vite. Plus épaisse. Comme si l’obscurité se souvenait. Puis, un soir, ça arrive. Pas une apparition. Pas une attaque. Juste un souffle. Un craquement au loin. Un frisson sous la peau. Et quelque chose mord : ni loup, ni démon. C’est autre chose. Et c’est suffisant.

Dès lors, le film glisse lentement dans une transformation moite, douloureuse. Pas de grand frisson, pas de lune glorieuse. Juste la maladie. Un poison transmis. Un mal logé dans le sang, plus ancien que les mots. Ici, la lycanthropie n’est ni mystique, ni spectaculaire. Elle est clinique. Organique. Tragiquement humaine. Blake change, oui — mais ce n’est pas un spectacle. C’est une décomposition. Le corps cède. Les sens se brouillent. Il entend ce que nul n’entend. L’air lui râpe la gorge. Sa peau devient étrangère. Sa fille le regarde comme on osculte un animal acculé. Sa femme tente de retenir ce qu’il reste encore de lui. Mais il est déjà ailleurs. Déconnecté. Enfoui.

Réalisé par Leigh Whannell — déjà virtuose de la suggestion avec Invisible Man — ce Wolf Man (2025) n’est ni un remake clinquant ni un hommage nostalgique. C’est une mue. Une relecture intime, trouble, enfoncée dans la boue, le bois pourri, les souvenirs lourds comme une seconde fourrure. Whannell ne filme pas l’horreur comme une intrusion. Il la filme comme un révélateur. Ce n’est pas une créature qui vient troubler le foyer. C’est le foyer qui l’a façonnée. Wolf Man ne crie pas. Il chuchote. Il se répand. Comme une fièvre lente. Comme une hérédité dont on ne guérit jamais.

Certains attendaient un loup-garou qui bondit hors des fourrés. Mais ce Wolf Man rôde ailleurs. Dans les silences entre les mots. Dans les regards qui fuient. Dans la terreur d’aimer quelqu’un qu’on ne reconnaît plus.

Qualité Vidéo

Le retour du Loup-Garou sous l'égide de Leigh Whannell promettait une relecture audacieuse d'un ancien mythe.Tourné avec des caméras numériques Arri Alexa Mini LF en 4.5K et bénéficiant d'un master intermédiaire supervisé en 4K, le film est présenté sur un disque BD-66 avec une compression HEVC et l'unique option HDR10.

Dès les premières images, la signature visuelle de Stefan Duscio, fidèle complice de Leigh Whannell, s'impose avec force. Wolf Man plonge dans une atmosphère viscérale, réaliste, presque tactile — mais c’est sa noirceur singulière qui frappe durablement. De nombreuses séquences sont volontairement sous-éclairées. Une obscurité jamais gratuite, toujours réfléchie, qui devient un langage à part entière. Le film joue sur les seuils de perception, exploitant la lumière — ou son absence — pour traduire la métamorphose intérieure de Blake et l’isolement sensoriel de ceux qui gravitent autour de lui. Cette austérité visuelle, aussi sombre soit-elle, forge l'identité esthétique du film et s’impose comme une composante clé de cette édition 4K.

Malgré cette prédominance des ombres, cette présentation UHD brille par une restitution exemplaire des détails. Les scènes diurnes, même sous les ciels voilés de l’Oregon, conservent une profondeur et une texture remarquables. En milieu forestier, où une large partie de l’action se déroule, la densité naturelle de la canopée installe une ambiance lourde mais authentique. Les intérieurs de la maison paternelle de Blake, perpétuellement baignés d’une pénombre crasseuse, racontent à eux seuls une existence solitaire. Pourtant, jamais l’image ne cède en précision : textures, matières, traits de visages — tout demeure parfaitement lisible. Les différences entre les versions 1080p et UHD restent subtiles, mais l’édition 4K affirme discrètement sa supériorité, notamment dans la gestion des contrastes et la tenue globale de l’image.

Le traitement HDR, quant à lui, se distingue par sa sobriété avec une moyenne de pics lumineux mesurée à seulement 75 nits. Les hautes lumières sont globalement contenues, renforçant l’impression de confinement visuel et d’intériorité. Cette rigueur n’exclut pas de subtils éclats : phares de voiture perçant la nuit, lampes isolées ou lueurs subjectives filtrées par l’état altéré du protagoniste.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Wolf Man (2025)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Wolf Man (2025)

 

Qualité Audio

Dès l'expédition initiale au cœur de la forêt, bien avant la transformation fatale de Blake, la conception sonore en Dolby Atmos instaure subtilement une immersion sensorielle profonde, suggérant déjà une acuité perceptive inhabituelle chez le protagoniste. Les ambiances naturelles sont ici rendues avec une finesse exquise, les canaux surround s'éveillant avec le murmure du vent à travers les feuillages, le bruissement des feuilles sous les pas, et le fourmillement organique d’un écosystème dense et vivant. Il s’agit d’un mixage complexe, stratifié, où chaque couche sonore contribue à désorienter tout en enveloppant le spectateur. Les sons proviennent de toutes parts, souvent de manière inattendue, créant une sensation de dérèglement sensoriel en parfaite cohérence avec la trajectoire psychique du protagoniste. Les canaux supérieurs sont régulièrement sollicités, notamment lors des séquences en perception altérée, quand le film adopte le point de vue du Wolf Man (voir les extraits présentés dans notre vidéo jointe). La nature confinée de la cabane familiale, quant à elle, est rendue avec une justesse acoustique remarquable. Le mixage épouse les volumes restreints, les réverbérations sourdes, et les silences pesants avec une très belle précision.

La version originale est restituée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, sous 16-bit, 3467 kbps). L'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à un solide 23.8 LU. La VF est restituée en Dolby Digital Plus 7.1 (768 kbps).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Wolf Man (2025)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Wolf Man (2025)

 
 

Bonus

- Commentaire audio de Leigh Wanell
- Libérer un nouveau monstre
- Concevoir Wolf Man
- L’horreur en pratique
- Cauchemars et paysages

Conclusion

Les éditions 4K UHD Blu-ray et Blu-ray offrent une qualité de rendu respectueuse des partis pris artistiques. La section sonore, avec la version originale Dolby Atmos, reste l'atout majeur de cette édition.