Test 4K Ultra HD Blu-ray : Haute Tension (2003)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

L'histoire suit deux amies, Marie et Alexia, qui décident de passer un week-end paisible dans la maison de campagne de la famille d'Alexia. Cependant, leur escapade tranquille se transforme rapidement en un cauchemar terrifiant lorsqu'un tueur brutal fait irruption dans la maison et attaque la famille. Marie parvient à se cacher tandis qu'Alexia est kidnappée par le tueur. Déterminée à sauver son amie, Marie échappe de peu à la mort à plusieurs reprises tout en poursuivant le tueur à travers la campagne. Au fur et à mesure que l'histoire avance, des révélations inattendues sur l'identité du tueur commencent à se dévoiler...  

Test effectué depuis l'édition 4K Ultra HD Blu-ray disponible chez Plaion (import Allemagne) avec VO française.

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Qualité Vidéo

Haute Tension, Alexandre Aja. Une véritable immersion dans le gore où se mêlent effroi et plaisir viscéral, et où l'on réapprend le sens du mot "malaise" au sens cinématographique du terme. Nos amis allemands de Plaion Pictures ont eu la brillante idée de profiter du 20ème anniversaire du long-métrage en 2023 pour nous offrir une version restaurée en 4K de ce classique du genre. Le tout s'appuyant sur un nouveau scan des négatifs 35mm originaux. Plongeons immédiatement dans cette nouvelle présentation.

Filmé en 35mm avec des caméras Arriflex, Haute Tension (2003) d'Alexandre Aja bénéficie d'une présentation UHD qui, bien que légèrement différente du master précédent en termes de cadrage, préserve globalement les propositions de l'époque. La surprise majeure reste sans conteste le nouvel étalonnage des couleurs. Il prône une neutralité salutaire, tranchant radicalement avec les excès chromatiques de l'édition Blu-ray précédente. Exit les couleurs surfaites et les contrastes poussifs. Place à une ambiance plus froide, mais terriblement plus immersive et en accord avec le récit. La cohérence narrative passe par la couleur et la palette exploitée semble beaucoup plus neutre et appropriée. Avec une température définitivement plus froide et des ombres considérablement déterrées. L'utilisation du Wide Color Gamut reste timide. Pas d'éclaboussures de sang plus extravagantes qu'autrefois. Une grande partie de la palette de couleurs exploitée reste contenue dans le gamut standard Rec.709, à l'exception de quelques teintes bleutées passagères et des éléments de décor (à la maison des parents d'Alex, à la station-service).

Ce nouveau scan des négatifs 35mm originaux reste une révélation. Le disque 4K décoiffe sur toute la ligne, dévoilant des détails insoupçonnés : des visages plus fouillés (Cécile de France, le Tueur), des paysages plus précis (les plans larges inauguraux sur la route) et des ciels mieux retranscrits. De quoi faire de l'ancienne édition Blu-ray une version - osons-le dire - désuète. Les dérives verdâtres et les ciels orangés poussifs sont de l'histoire ancienne. Le nouveau piqué et la définition sont réellement salutaires. Le grain 35mm est irréprochable, avec une très belle densité qui s'accorde avec la photographie toute nerveuse de Haute Tension (l’encodage à 78.5 Mbps de moyenne réalise ici des prouesses). De plus, la plage dynamique, grâce à un étalonnage Dolby Vision audacieux, est nettement plus large, avec une kyrielle de scènes volontairement éblouissantes (le générique et ses effets presque stroboscopiques, l'usage d'une lampe torche dans le verger couvert de bâches, les phares de la camionnette lugubre du tueur). Ce transfert nous a fait une très belle impression.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Haute Tension

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Haute Tension

 

Qualité Audio

La version originale française du film Haute Tension (2003) d'Alexandre Aja nous invite à une expérience sonore immersive grâce à une piste DTS-HD Master Audio 7.1 (sous 16-bit, 2671 kbps). Ce slasher subversif, brut et gore, respecte les codes du genre et propose une mise en scène sonore déjà bien innovante. Mais quelques passages délicats trahissent tout de même le petit budget du film. Des dialogues - vraisemblablement en post-synchro - manquent de naturel à certains moments, notamment lors des premiers échanges entre les deux complices dans la 206 où cela sonne un peu factice. Heureusement, les choses s'améliorent par la suite avec des dialogues plus réalistes et naturels. La scène surround et arrière n'est pas laissée pour compte, même si elle semble parfois en difficulté pour diffuser des sonorités vraiment détachées. Cependant, des ambiances subtiles parviennent à s'élever et alimentent une atmosphère enveloppante, telle le doux chant des grillons qui précède la descente aux enfers ou les bruits de pas sinistres qui résonnent dans la maison des parents d'Alex lors des premiers meurtres. Mais le clou du spectacle, celui qui fera sourire même le plus stoïque des cinéphiles, est le choix des titres musicaux. Qui aurait cru qu' "À toutes les filles que j'ai aimées avant" serait l'hymne parfait pour une scène d'enlèvement ? Rien de tel qu’une petite gaudriole pour ajouter une couche de machiavélisme dans un contexte complètement macabre. Quant à la scène avec Cécile de France, immergée dans son propre monde, casque sur les oreilles, se masturbant sur un fond de reggae, c'est... "singulier". Mais, tel un plaisir partagé, ce mixage en reproduit parfaitement les effets.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Haute tension

 
 

Bonus

- Film en version intégrale non recoupée
- Le documentaire « Beoynd Blood » (92 minutes)
- Commentaire audio (en anglais)
- Making-of (36 minutes)
- Interviews (Cécile de France, Malwenn, Philippe Nahon, Gianetto De Rossi)
- Scènes commentées par Alexandre Aja & Cécile De France
- Galerie de photos
- Livret de 28 pages
- Sous-titres uniquement en allemand

Conclusion

Malgré les contraintes d'import, cette édition allemande offre une expérience visuelle impressionnante grâce à une version restaurée en 4K et la présence d'une version originale française déclinée en DTS-HD Master Audio 7.1. Les fans d'Alexandre Aja y trouveront leur compte en attendant une hypothétique sortie équivalente en France...