Test 4K Ultra HD Blu-ray : Le Grand Bleu (1988)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Depuis l'enfance, une rivalité oppose deux fans de plongée, le Français Jacques Mayol et l'Italien Enzo Molinari. À l'âge adulte, ils continuent à s'affronter, descendant toujours plus profond, en apnée. Un jour, Jacques rencontre Johanna, qui travaille avec un professeur venu étudier les réactions d'un corps immergé sous la glace, et c'est le coup de foudre.
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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
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Qualité Vidéo
L'esthétique du film de Luc Besson, Le Grand Bleu (1988) repose sur la photographie de Carlo Varini, tournée en format argentique 35mm à l’aide de caméras MovieCam. Pour son arrivée au format Ultra HD Blu-ray, une restauration 4K du film a été réalisée sous la supervision de Gaumont et sur la base principale de nouveaux scans des négatifs originaux. Le film est disponible à la fois dans sa version cinéma (2h17) et version longue (2h48) et sur deux disques BD-100 respectifs. Donc pas de Seamless Branching. Le tout avec une compression HEVC et la présence des métadonnées Dolby Vision (DV-FEL, sous 12-bit).
Soyons très clair : l’apport du nouveau scan est massif. Avec un niveau de définition qui n’a plus rien à voir avec les propositions du précédent Blu-ray. Il faut quand même s'accommoder avec des passages plus mollassons, tirés vraisemblablement de scans d’éléments de génération supérieure. On pense au prologue en noir et blanc, au plan large sur la cordillère des Andes, et autres petits passages mobilisant des fondus enchaînés. Pour le reste, c’est un rapport de type jour-nuit et qui fait très plaisir à voir.
Le nettoyage des négatifs est probant : rayures, poussières et particules ont été largement éliminées, et Gaumont reste fidèle à sa ligne en préservant scrupuleusement le grain original, sans tentative manifeste de lisser ou d’aseptiser l’image. Sans que cela soit dramatique : petit bémol quand même sur le registre de la compression HEVC qu’on a trouvé encore instable : le bitrate de compression, très en dents de scie (voir la représentation graphique ci-joint), peine à restituer un grain totalement homogène, créant ici et là des regroupements disgracieux sur les grands aplats tels que ciels, fonds marins et surfaces murales.
Ce nouvel étalonnage se distingue par une récupération drastique des informations dans les basses lumières. La comparaison avec le master précédent est flagrante : on note un regain d’informations sur les vêtements noirs, les ombres, les arrière-plans sombres et autres espaces sous-éclairés qui apparaissaient complètement bouchés sur le disque Blu-ray. C’est là un point important. Ceci dit, il y a petit un revers à la médaille. L'ouverture des ombres paraît très musclé sur certains passages. Elle affecte la densité des noirs — légèrement décollés — et peut aussi révéler à l’écran un aspect un peu plus bruité.
Dans l’ensemble, l’appréciation reste très positive. Le Grand Bleu (1988) reprend du souffle avec une image plus lumineuse, plus claire et largement plus aérée. Elle épouse la démesure des grands espaces marins et des ciels ouverts. Les anciennes dérives magentas s’effacent pour laisser place à des ciels d'un azur plus cohérent, tandis que la mobilisation du gamut étendu joue son rôle, sublimant les motifs colorés péruviens (au début du film) ou le rouge vif des combinaisons de plongée.
Cette nouvelle présentation excelle surtout dans la récupération des hautes lumières. Les zones affectées par des défauts de surexposition retrouvent de l’information pertinente (les projecteurs sous l’eau, les lumières en contre-jour dans l'appartement sur la Côte d'Azur, les reflets du soleil à la surface de la mer). L’approche HDR est restée malgré tout très prudente (des pics de luminosité maintenus sous une barrière proche des 220–230 nits). Les mesures ci-jointes ont été effectuées depuis la version longue.
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Qualité Audio
On peut évidemment s’interroger sur l’absence d’un remixage Dolby Atmos, qui aurait pu apporter une dimension de verticalité supplémentaire lors des descentes en apnée. Le choix intrigue d’autant plus qu’Éric Serra a récemment offert à sa bande-originale culte une nouvelle vie dans ce format immersif. Mais c’est ainsi : l’éditeur reste fidèle au 5.1 et nous propose deux pistes restaurées, VO et VF, toutes deux présentées en DTS-HD Master Audio. Elle sont disponibles aussi bien pour la version cinéma que pour la version longue.
L’équilibre général — calme, fluidité, fusion musique/ambiances — cher à la bande-son de 1988 semble préservé. C’est un point d’ailleurs essentiel : la musique d’Éric Serra joue un rôle capital. Plus qu’un simple accompagnement, elle forme une matière sonore que les mixeurs ont façonnée pour se mêler organiquement au décor. Les nappes synthétiques glissent dans les sons aquatiques, créant cette sensation de flottaison qui a toujours défini l’œuvre. Les canaux surround, quant à eux, se montrent principalement dédiés à la diffusion de la bande-originale, reproduisant en écho - avec quelques nuances - ce que livrent les deux canaux stéréo frontaux. Donc en surround, peu d’effets discrets émergent avec singularité. L’immersion repose davantage sur un sentiment d’enveloppement musical global.
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Bonus
- L’Aventure du Grand Bleu : Making of d’époque
- 5 nouveaux Entretiens (2025) : Jean-Marc Barr, Marc Duret, Christian Pétron, André Labbouz et Eric Serra
- Bande-annonce de la version longue
Conclusion
En dépit de quelques réserves et de l’absence de remixage Dolby Atmos, Le Grand Bleu (1988), pierre angulaire de la filmographie de Luc Besson, s’offre une franche renaissance dans cette version restaurée. L’essentiel est préservé, et les nouveaux bonus apportent un souffle supplémentaire pour justifier une replongée.



