Test 4K Ultra HD Blu-ray : Le Parrain (1972)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

En 1945, à New York, les Corleone sont une des 5 familles de la mafia. Don Vito Corleone, `parrain' de cette famille, marie sa fille à un bookmaker. Sollozzo, `parrain' de la famille Tattaglia, propose à Don Vito une association dans le trafic de drogue, mais celui-ci refuse. Sonny, un de ses fils, y est quant à lui favorable. Afin de traiter avec Sonny, Sollozzo tente de faire tuer Don Vito, mais celui-ci en réchappe.

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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Qualité Vidéo

Le Parrain (1972) a été tourné en 35mm avec des caméras Arriflex 35 IIC & Mitchell BNCR. Depuis la précédente restauration de 2007 supervisée par Robert Harris, de nouveaux efforts ont été déployés, en lien avec la célébration du 50ème anniversaire de ce premier film. A la clé : un nouveau scan 4K (sous 16-bit). On évoque aussi près de 4000 heures consacrées au nettoyage des négatifs et autres tâches pellicule. Et plus de 1000 heures focalisées sur la correction des couleurs. Fait important : le film se voit présenté en Dolby Vision avec une compression vidéo HEVC.

Le premier élément qui attire l'oeil est le retour du ratio 1.85 avec la présence de fines bandes-noires horizontales. Le précédent Blu-ray présentait des images plein cadre 1,78:1, avec un cadrage légèrement plus généreux. Outre une géométrie corrigée, l'apport de définition frappe aussi les rétines. Sans surenchère, cet apport reste tout de même immédiat et c'est certainement l'un des bons points de cette restauration. Celle-ci laisse éclater au grand jour des détails plus raffinés encore, malgré la présence de plans encore doux (aspect qui semble être inhérent à la source). Servie par une solide compression HEVC, cette version 2160p octroye plus de finesse sur les vêtements (le costume emblématique du patriarche Vito Corleone), les visages (de Michael à Tom Hagen) ainsi qu'un grand nombre d'éléments issus des intérieurs oppressants (le bureau du Parrain, la suite à Las Vegas, la salle de réunion). Beaucoup moins de poussières pellicule à reprocher aussi (même s'il en demeure encore ici et là...). Et le grain 35mm vous paraîtra nettement moins grossier et plus uniforme qu'autrefois.

Le nouvel étalonnage des couleurs risque certainement d'animer quelques débats. A commencer par les premières scènes du mariage de Connie, illustrant à l'époque la photographie en clair-obscur de Gordon Willis. En comparaison avec le Blu-ray de 2008, le nouveau traitement ramène les contrastes à des niveaux plus naturels, avec beaucoup moins de surexposition (en extérieur jour) et des teintes rééquilibrées. Toutes les zones surchargées voires brûlées (chemises, robe de mariés, reflets lumineux) récupèrent détails et nuances. En revanche, on perd cette coloration nostalgique (jaunâtre-dorée) qui accompagnait ces premières séquences festives. Passons cette remarque. Il faudra garder à l'esprit que Le Parrain (1972) est et restera un film noir. Les zones sombres, aux noirs profonds, conservent des valeurs abyssalles. Mais les nouvelles propositions d'étalonnage sont parvenues à apporter une certaine dose de lisibilité bienvenue. S'illustreront : des blancs plus purs (les chemises en intérieur), des teintes chair plus fraîches (et mieux isolées), et des zones d'ombres quelque peu réhaussées. De nombreuses séquences mythiques sont à redécouvrir sous un tout nouveau jour avec des couleurs agréablement plus riches : l'assassinat de Sonnie au péage, Michael rencontre Apollonia en Sicile, la mort et les obsèques de Don Vito. Notez la présence de nombreux pics lumineux relevés au-delà des 1000 nits sur ce premier volet.

 

En HDR10, le niveau de luminosité du pixel le plus lumineux de l'ensemble du flux (MaxCLL) s'élève à 1385 nits. Une valeur moyenne des pics de luminosité a été mesurée à un très solide 681 nits. De même, sur la globalité du long-métrage, 93.71% des plans sont composés de hautes lumières (avec une médiane de 185 nits). Concernant la compression vidéo HEVC, le bitrate moyen a été mesuré à 53274 kbps et 59268 kbps (avec surcouche Dolby Vision).

 

Qualité Audio

Soutenue par la partition inoubliable de Nino Rota, la section audio n'a fait l'objet que de très peu de changements. La version originale récupère le mixage 5.1 de 2007. Elle est proposée en Dolby TrueHD 5.1 (4157 kbps, sous 24-bit). Déjà disponible sur le précédent Blu-ray, ce mixage à l'ambiance minimaliste et feutrée avait reçu l'approbation de Walter Murch. Il reste marqué par une scène frontale prioritaire et une scène surround bien discrète. Le bon point se situe dans la présence du mixage monophonique d'époque (ici restauré). Malheureusement, l'éditeur a fait le choix de restituer ce mixage en Dolby Digital 2.0 (224 kbps). Soit avec des pertes de compression largement dispensables en 2022.

Côté VF, deux choix vous sont proposés : le mixage en doublage d'époque (1972) en Dolby Digital 2.0 (224 kbps) et la version redoublée (2008) en Dolby Digital 5.1 (640 kbps). De quoi contenter certainement le plus grand nombre...

 
 

Bonus

Disque 4K UHD Blu-ray:

- Nouvelle Introduction par Francis Ford Coppola
- Commentaires audio de Francis Ford Coppola

Blu-ray de bonus avec anciens et nouveaux documents dont :

- Tour complet : préserver Le Parrain (16min)
- Les Corleone à travers l’objectif de Steve Schapiro (13min)
- Le Parrain : films maisons (9min)
- Comparaisons de restauration : avant/après (5min)

Conclusion

Ce film est un chef-d'œuvre. Inutile de chercher à vous convaincre plus que de raison d'acquérir ce coffret. Faites-le tout simplement ! Paramount a fait les choses en grand en nous proposant une minutieuse restauration visuelle qui va diablement plus loin dans le raffinement que le précédent Blu-ray Disc. Suite imminente au prochain test...