Test 4K Ultra HD Blu-ray : Les Dix Commandements (1956)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Evocation de la vie de Moïse, sauvé à sa naissance par la propre fille du pharaon, qui avait décidé de mettre à mort tous les nouveaux-nés hébreux, de peur que les fils d'Israël ne deviennent plus nombreux que les Egyptiens.

Avec sept nominations et l'Oscar remporté pour la qualité de ses effets visuels, Les Dix Commandements mérite le titre de très grand classique. Ce film classé parmi les 10 meilleurs films (catégorie épique) par l'American Film Institute est à redécouvrir aujourd'hui en 4K Ultra HD Blu-ray (65ème anniversaire) chez Paramount. Voici notre test complet.

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Qualité Vidéo

Sorti en 1956, Les Dix Commandements est le fruit d'un tournage opéré à l'aide de caméras Mitchell VistaVision. Il s'agit d'un format 35mm à 8 perforations (au lieu de 4 sur le format 35mm standard) offrant un plus haut potentiel de résolution scannable. L'oeuvre épique de Cecil B. DeMille a été intégralement restaurée en 2010 avec un scan 6K de ses négatifs VistaVision 35mm originaux. L'excellente édition Blu-ray sortie en France en 2012 en tirait profit. Pour son 65ème anniversaire en 2021, un nouveau master a néanmoins été réalisé. Il s'appuie sur le précédent scan 6K (2010) depuis lequel ont été opérés quelques ajustements numériques ainsi qu'un réétalonnage intégral des couleurs supervisé au format Dolby Vision. Pour cette édition 4K Ultra HD Blu-ray, le film est proposé dans un transfert 2160p avec une compression HEVC (49.4 Mbps).

On note dans un premier temps un fin recadrage qui s'illustre par un léger décalage horizontal, sans perte notable de portions d'images. Les Dix Commandements récupère également une granularité 35mm un peu plus dense qu'autrefois sur certains plans, signe que la précédente réduction de bruit opérée pour le master 2010 a été réajustée pour offrir des images davantage filmiques encore. Quoi qu'il en soit, il faut admettre qu'en matière de définition pure, l'apport reste relativement modeste. Cela vient du fait que cette version 2021 s'appuie sur un même matériel de base (un élogieux scan 6K, 2010). En somme, l'édition Blu-ray de 2012 s'en sort toujours honorablement sur ce registre. Mais on note malgré tout un léger voile de fermeté supplémentaire lié aux caractéristiques supérieures du support UHD Blu-ray (définition, compression HEVC qui affirme l'autorité du grain filmique, profondeur de signal).

Tout cela s'illustre concrètement par des images toujours miraculeuses pour une oeuvre de plus de 65 ans d'âge. La finesse de l'image se montre excellente avec un piqué souverain et portant vers le haut les magnifiques costumes d'époque (robes égyptiennes, dorures et ornements). Il faut simplement s'accomoder aux chutes (parfois drastiques) de définition touchant les scènes à effets spéciaux - certes époustouflantes à l'époque - mais diablement vintage. La plus emblématique reste celle de Moïse ouvrant la mer rouge en deux. On touche là aux limites inhérentes de l'oeuvre de Cecil B. DeMille mais Paramount a fait de son mieux en atténuant la rugosité des bords relativement grossiers (sur le détourage des personnages incrustés).

En Dolby Vision, un vent de jeunesse vient frapper cette oeuvre déjà grandiose et c'est à ce niveau que l'essentiel de la mise à jour 2021 intervient. La gamme de contrastes se montre élargie, délivrant des images impeccablement lumineuses et dotées de très jolis relief. Les blancs ressortent avec davantage d'acuité qu'auparavant et les tons chair récupèrent de la vitalité avec de subtiles nuances cuivrées renforcées. Mention spéciale d'ailleurs aux ciels crépusculaires et aux différentes touches de bleu azur (les ciels, les voiles en tissus) qui ont été réatalonnés de façon bien plus audacieuse qu'il y a quelques années. Tout cela est combiné à des réajustements subtils et un apport non négligeable de nuances couleurs (les lueurs teintant l'horizon en extérieur, la traversée de Moise dans le désert nocturne, l'ambiance rouge sulfureuse à l'apogée du second acte).

Cette version Dolby Vision est sans aucun doute la plus aboutie de ce grand chef d'oeuvre. Une copie resplendissante; point barre.

Qualité Audio

Il n'y a pas eu de mise à niveau audio. Cette édition 4K Ultra HD Blu-ray récupère simplement les propositions sonores de la précédente édition Blu-ray que vous possédez sans doute. La version originale du film reste donc présentée au format DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit, 3320 kbps). C'est un mixage dont la spatialisation reste évidemment limitée par l'époque des années 50. Soit une exploitation plutôt sage et réservée en de nombreuses circonstances. Et si quelques ambiances sont audibles ici et là en surround, la scène frontale reste prioritaire avec des dialogues concentrés essentiellement sur le canal central. Le canal LFE soutient la solidité de quelques scènes (les ouvriers élèvent l'obélisque).

La VF, présentée en mono d'origine, reste inchangée (Dolby Digital, 224 kbps).

Bonus

- Commentaires audio de Katherine Orrison
- Les deux disques Blu-ray de l'édition 2012 (le film en deux parties)

Conclusion

L'apport de définition reste modeste (même scan 6K que la précédente édition Blu-ray) et la mise à niveau s'apprécie essentiellement sur le registre du nouvel étalonnage couleurs supervisé en Dolby Vision. Cela reste la plus belle version de l'épopée de Cecil B. DeMille disponible à ce jour. Un indispensable !