Test Blu-Ray : Le Diable est dans le Sang

Publié le par la Rédaction



Test Blu-Ray : Le Diable est dans le SangLe Diable est dans le Sang est une œuvre plutôt singulière. Très mauvaise traduction de Chemical Wedding (son titre original que l’on pourrait plutôt traduire par le concept alchimique d' « alliances chimiques »), il s’agit d’un film difficilement classable à la frontière du fantastique, de l’horreur et de la science-fiction. Film à très petit budget qui au final se révèle un pur produit série B, Chemical Wedding restait un projet qui éveillait notre curiosité et ce pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, son origine. Réalisé par Julian Doyle à qui l’on doit d’avoir travaillé notamment sur Brazil, Le Diable est dans le Sang trouve sa naissance dans une idée de Bruce Dickinson, célèbre chanteur d’Iron Maiden, dont un album sorti en 1998 portait déjà curieusement le nom de « Chemical Wedding ».

Ce projet est également singulier dans la mesure où il est sans doute le premier au cinéma à s’intéresser de près à un personnage historique très controversé à savoir celui d’Aleister Crowley. Décédé en 1947, Crowley est sans doute l’occultiste le plus médiatique de la planète. Membre de la Franc-Maçonnerie et d’autres organisations occultes, passionné d'échecs, d’astrologie, de drogues et de magie sexuelle, Crowley s’est révélé prolifique sur le plan littéraire et a surtout influencé de nombreux groupes de Rock de Led Zeppelin, aux Stones sans oublier les Beattles (Crowley étant même présent sur une pochette de leur album de 1967 Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, une présence qui fait toujours débat actuellement). Ce personnage aurait également inspiré d’autres mouvements tout aussi mystérieux et le nom de Crowley reste régulièrement associé, par sa nature occulte, à certaines théories du complot. Voilà un personnage mythique qui en somme se révélait on ne peut plus cinématographique, mais qui par son caractère controversé, n’avait jamais fait l’objet d’un vrai projet au cinéma.

A ces deux arguments portant Le Diable est dans le sang au cœur de notre intérêt, s’ajoute un tournage également particulier. Chemical Wedding est certes un film à très petit budget mais il a été tourné en caméra HD numérique (Thomson Viper) : une belle occasion de découvrir ce que peut offrir, sur un petit budget, une production associant simplicité et numérique.

Le Diable dans le Sang est une édition Blu-Ray Disc Universal Pictures. Si le film a des défauts certains, il a le mérite d’être franchement atypique et de nous faire découvrir ce personnage à la fois sombre, par certains aspects comique mais surtout intelligent qu’était Alester Crowley.

« Jésus est né le 6 janvier. Le 25 décembre était le solstice d’hiver pour les païens. Ils vénéraient le soleil. C’est l’empereur Constantin qui a réinstauré Noël le 25 décembre. Donc tous ces nigauds de Chrétiens sont, sans le savoir, des adorateurs du Soleil. Moi je ne suis pas un nigaud !»

Synopsis

Dans un laboratoire de l’université de Cambridge, Haddo, un timide professeur, accepte d’être le cobaye d’une expérience interdite. Adoptant les rites pervers de l’occultiste Aleister Crowley, britannique le plus sulfureux de tous les temps, il pense en être devenu la réincarnation jusqu’à en être transformé, et à se laisser aller aux mêmes plaisirs sombres et orgiaques…

Caractéristiques

Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 VC-1 (Débit moyen de 20503 Kbps) / Format 1.85
Audio : Anglais en DTS HD Master Audio 5.1 (Débit moyen de 2063 Kbps), Français en DTS HD Master Audio 5.1 (Débit moyen de 2104 Kbps)
Sous-Titres : Français
Bonus : Commentaires audio de Bruce Dickinson et du réalisateur Julian Doyle, Making-Of, Scènes coupées, Entretien avec John Yorke

Qualité Technique


Vidéo

Le Diable est dans le Sang est une réalisation qui a tout d’abord bénéficié d’un tournage en HD numérique dans la mesure où le réalisateur, Julian Doyle, a employé la caméra Viper HD de Thomson. Et il va s’en dire que ce film à petit budget n’a rien à envier aux grosses productions en termes de qualité de transfert. On nous propose en effet une jolie présentation dans son ensemble dans laquelle se dégage une agréable impression de fluidité.

Transfert numérique oblige, l’image est dénuée du grain cinéma que l’on accole de façon traditionnelle aux tournages argentiques. Les détails apparaissent précis, la profondeur de champ efficace et les arrière-plans bénéficient d’un excellent niveau de détail comme en témoignent ces quelques plans aériens véritablement splendides associés aux quatre jours du film (Exemple « Jour 2 » à l’entame du chapitre 5). Seules quelques scènes peu lumineuses ont tendance parfois à laisser s’échapper un très léger fourmillement, un élément qui apparaît totalement absent sur les scènes extérieures, ou celles profitant d’un éclairage plus conséquent.

La gamme colorimétrique se montre plutôt expressive. Des teintes froides et couleurs volontairement désaturées associées à la chronologie antérieure du tout début du film (1947 – Décès du vrai Crowley) s’opposent une température colorimétrique bien plus chaude se combinant parfaitement au caractère totalement endiablé de plusieurs scènes (orgie, rituel...), sans que celles-ci ne souffrent d’une saturation exagérée. Au-delà de ces premières remarques, le style visuel du film reste, contrairement aux apparences liées à la nature occulte de Crowley, très naturel, propre à l’ambiance d’un film indépendant, avec un éclairage se révélant dans l’ensemble peu stylisé (critique à prendre dans le bon sens du terme).

Quelques passages se révèlent singulièrement magnifiques : les plans aériens (Jour 1-2), couple au restaurant doté d’un contraste saisissant (Chapitre 8 – env. 40 minutes), faisceaux de lumière s’infiltrant dans la chambre de Crowley effectuant son rituel mêlant masochisme et masturbation (1.13.26 minutes), Crowley effectuant la dernière étape de son rituel (Chapitre 15 – 1.34.40 minutes) en pleine loge maçonnique sous la gronde du tonnerre. Ce transfert se révèle pour tous ces aspects une assez bonne surprise.

Audio

L’éditeur nous offre deux pistes audio similaires adoptant le format DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit moyen de 2100 Kbps). Ces deux pistes se révèlent convaincantes dans les limites techniques et budgétaires de l’œuvre. En somme rien de vraiment terrifiant ! Peu sophistiqué, le design sonore associé aux quelques effets spéciaux demeure globalement peu convaincant. La priorité est avant tout accordée aux dialogues occupant le canal central, respirant globalement le naturel et qui apparaissent toujours intelligibles (si ce n’est ceux du scientifique Alex handicapé à la suite de la rencontre avec Crowley).

Les ambiances sont quant à elles diffusées sur les voies latérales frontales. La musique, malgré la présence de Bruce Dickinson dans le projet (chanteur d’Iron Maiden rappelons-le) reste assez discrète mais s’appuie habilement sur la scène surround à certaines occasions pour construire chez nous un sentiment d’immersion voir de pleine euphorie « rock’n roll ». Citons à ce sujet le passage plutôt machiavélique où Crowley martyrise une personne sans abri dans lequel le refrain très dynamique « Your Time Will Come » réveille tout l’espace sonore. Pour résumer, ces deux pistes demeurent efficaces dans les limites du genre plutôt série B de Chemical Wedding.

Bonus


Commentaires audio de Bruce Dickinson et du réalisateur Julian Doyle

Premier bonus de cette édition Blu-Ray Disc, ce commentaire audio se montre particulièrement intéressant. Les deux orateurs reviennent sur le personnage d’Aleister Crowley et sur la particularité de leur film à budget réduit. Julian Doyle approfondit des thèmes qui ne sont pas toujours maîtrisés à l’écran. Mais les deux hommes ne cachent pas l’existence de fragilités, de « scènes ratées » et d’ « effets spéciaux médiocres » dans Chemical Wedding. Sont évoqués aussi des faits historiques ayant entouré la vie de l’occultiste notamment ses liens controversés avec la secte de la Scientologie ou avec Jack Parsons. Est abordée également l'expérience du chat de Schrödinger qui est finalement au cœur du scénario.

Le Making Of (SD – 21.06 minutes)

Le making of débute sur le fait mystérieux entourant le campus universitaire Bushey en Angleterre, une université maçonnique pour garçons qui aurait fermé en l’année 1977 à la suite d’accidents mortels. Surtout, des livres signés Aleister Crowley auraient été retrouvés dans la chambre de certaines des victimes. Chemical Wedding a d’ailleurs été partiellement tourné dans le cadre de ce campus. On y découvre ainsi les liens entre Aleister Crowley et la Franc-Maçonnerie. Sont abordés bien d’autres éléments dont la difficulté d’effectuer un film sur Crowley avec un tel budget (un élément qui a d’ailleurs incité le scénariste à élaborer des modifications sérieuses du scénario passant de Crowley/protagoniste au personnage d’Haddo/réincarnation de Crowley). Le making of s’attache enfin à la croyance de plusieurs membres de l’équipe du film à l’égard de la magie et des phénomènes inexpliqués.

Entretien avec John Yorke (SD – 8.18 minutes)

John Yorke est le fils d’un des plus grands experts de Crowley : Gerald Yorke. Il a été membre de sa secte pendant plusieurs années et a collectionné ses œuvres. Le réalisateur s’entretient ainsi avec le fils de cet expert, un élément qui nous permet d’en apprendre encore davantage sur la vie de l’occultiste. L’histoire entourant la fameuse baguette magique de Crowley se révèlera elle-même plutôt stupéfiante.

Scènes coupées (SD – 29.17 minutes)

De très nombreuses scènes coupées nous sont ici offertes. Ce document est d’ailleurs intitulé « Les années gâchées du Diable dans le Sang ».

Conclusion et Screenshots HD


Conclusion

Le Diable est dans le Sang avait tout pour séduire. Un projet inédit portant son intérêt sur le personnage très cinématographique d’Aleister Crowley, un scénario intéressant associant philosophie, science et ésotérisme, et la présence d’un couple plutôt inédit constitué de Bruce Dickinson et du réalisateur Julian Doyle. Malheureusement, le manque évident de ressources financières font de ce titre un film dont on aura du mal à séparer de la classification souvent péjorative de la série B. Malgré tout, les thèmes abordés, les vérités qui nous sont exposées au travers de ce scénario et la franchise de la réalisation (qui n’hésite pas à exposer une scène d’initiation franc-maçonne forcément inédite) plaisent. Avec un tournage effectué en numérique, un transfert vidéo globalement satisfaisant et deux pistes son déclinées en DTS-HD Master Audio, Universal est parvenu à nous offrir somme toute une édition très appréciable. Que vous soyez simplement intéressés par l’univers de l’ésotérisme ou de l’occulte, ou encore fan d’Iron Maiden, ce Blu-Ray Disc restera un « Must-Have ».

ScreenShots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)

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