Test 4K Ultra HD Blu-ray : Un Parfait Inconnu (2024)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

New York, début des années 1960. Au cœur de l'effervescente scène musicale et culturelle de l'époque, un énigmatique jeune homme de 19 ans arrive dans le West Village depuis son Minnesota natal, avec sa guitare et un talent hors normes qui changeront à jamais le cours de la musique américaine. Alors qu'il noue d'intimes relations durant son ascension vers la gloire, il finit par se sentir étouffé par le mouvement folk et, refusant d'être mis dans une case, fait un choix controversé.

 

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

🎸🎶 « Chacun invente son passé. On n'en garde que ce qu'on veut. »

Un battement suspendu dans le New York de 1961, entre la buée des cafés folk et la rumeur d’un monde prêt à basculer. Un Parfait Inconnu (2024), signé James Mangold, ne cherche pas à raconter Bob Dylan — il cherche à le capter. Comme une vibration. Comme un leurre qui ne tient jamais en place.

Dylan, ici, n’est pas une légende en marche. Il est une silhouette floue, un gamin du Midwest qui arrive à Greenwich Village avec pour seule arme un nom d’emprunt et une obsession : devenir quelqu’un d’autre. Le film s’en tient à ces années de braise, de 1961 à 1965, jusqu’à l’électrochoc de Newport. Là où la folk se fissure. Où Dylan cesse d’être un prophète pour devenir une tempête.

Pas de récitation chronologique. Pas de certitude. Juste l’air de l’époque, capté à cru. Timothée Chalamet joue Dylan comme on souffle dans un harmonica : en cherchant la note juste, même si elle déraille. Il chante tout, en direct, avec des micros d’époque et l’écho du présent qui grésille encore dans chaque scène. Mangold ne filme pas des chansons — il filme leur naissance, avec tout le doute, les silences, et la fureur que cela implique.

C’est un film hanté par l’idée qu’on ne connaît jamais vraiment un artiste. Que Dylan lui-même, entre deux refrains, brouillait les pistes pour ne jamais être là où on l’attendait. Un homme-fantôme. Un mystère volontaire. Et Un Parfait Inconnu, comme son titre le suggère, ne tente pas de percer l’énigme — il la suit un instant, guitare en bandoulière, avant qu’elle ne disparaisse à nouveau... dans la brume.

Qualité Vidéo

Un Parfait Inconnu (2024) est proposé sur cette édition 4K Ultra HD Blu-ray au format 2160p, avec une compression HEVC et un étalonnage HDR soigné. La présence du Dolby Vision est confirmée (profil DV-FEL, 12-bit), le tout encodé sur un disque BD-66.

Déjà complice de longue date de James Mangold, le directeur de la photographie Phedon Papamichael signe une image à la personnalité marquée, recréant avec intensité l’atmosphère des années 1960 et les débuts chaotiques de Bob Dylan. Si l'on perçoit une forte empreinte argentique à l'écran, c’est pourtant à la caméra numérique Sony Venice 2 que le film doit sa captation. Un choix assumé par le DP, motivé par les contraintes de tournage dans des espaces exigus comme les clubs, et par la volonté de garder un contrôle total sur l’exposition et la lumière, souvent réduite. L’emploi d’optiques anamorphiques renforce cette patine visuelle, avec des lens flares caractéristiques et une profondeur de champ maîtrisée.

Mais c’est surtout en postproduction que le film trouve sa signature visuelle la plus marquante. Grâce au procédé SHIFTai, développé par le laboratoire FotoKem, les images numériques ont été transférées sur pellicule Kodak, puis rescannées en 4K pour la création du master final. Ce détour par l’argentique insuffle aux images une vive granularité, une patine singulière et une respiration presque tactile. Un souffle d’époque que l’on retrouve intact sur cette édition UHD, avec une précision et une stabilité compressive supplémentaires par rapport à la version Blu-ray standard.

Visuellement, le film s’inspire de références photographiques des sixties, notamment des rendus Kodachrome typiques : température de couleur chaude, contrastes marqués, saturation généreuse. Le HDR sublime cette approche en intensifiant la présence des éclairages — phares de voitures, enseignes, lampadaires, luminaires et éclairages de studio — tout en conservant un équilibre réaliste. Le gamut étendu P3 est pleinement exploité. La moyenne des pics lumineux a été mesurée à 340 nits.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Un Parfait Inconnu (2024)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Un Parfait Inconnu (2024)

 

Qualité Audio

Sur le plan sonore, Un Parfait Inconnu (2024) fait preuve d'une simplicité presque troublante, fidèle à l’essence du personnage qu’il met en lumière. Le mixage Dolby Atmos, loin des démonstrations techniques tape-à-l’œil parfois associées au format, mise avant tout sur une restitution réaliste et épurée. La voix de Dylan, nasillarde mais centrale, guide l’auditeur à travers un paysage sonore authentique, où les ambiances — qu’il s’agisse des ruelles urbaines animées, des cafés enfumés, des réverbérations sacrées d’une église ou des vibrations d’un concert en plein air — prennent vie avec justesse et nuance. Chaque lieu se pare d’une identité acoustique propre.

Pourtant, c’est dans le potentiel offert par le Dolby Atmos que le film choisit de... se contenir. Là où on aurait pu s'attendre à une utilisation audacieuse de la dimension verticale — comme une envolée aérienne ou un souffle plus spirituel d'harmonica — le mixage fait preuve d'une sobriété très rustique. Un bref passage vient, à un moment, effleurer les canaux de hauteur, mais c'est tout. Ce choix, sans doute dicté par la volonté de rester fidèle à l’intimité et à la simplicité des débuts du musicien, laisse planer une douce frustration : celle d’un espace sonore qui aurait pu s’ouvrir davantage, s’élever et révéler d’autres dimensions.

La version originale est restituée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, sous 24-bit, 5037 kbps). L'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à 21.5 LU. La VF est restituée en Dolby Digital 5.1 (640 kbps).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Un Parfait Inconnu (2024)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Un Parfait Inconnu (2024)

 
 

Bonus

- Commentaire audio du réalisateur
- Making-of

Conclusion

Cette édition 4K Ultra HD Blu-ray restitue avec fidélité le superbe travail de direction photographique, proposant une image à la fois richement stylisée et marquée d’une forte signature visuelle. Elle met également en valeur les prestations intenses et nuancées de Timothée Chalamet, dont le jeu habite pleinement ce portrait intimiste et vibrant de Bob Dylan. Hautement recommandé !