
Test 4K Ultra HD Blu-ray : Josey Wales Hors la Loi (1976)
Publié le par la Rédaction

Synopsis
Josey Wales a combattu dans les rangs des sudistes pendant la guerre de sécession. Il a vu les soldats du clan adverse massacrer sa femme et son enfant. Sa seule raison de vivre est à présent de traquer les assassins et de les abattre un par un...
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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
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🤠🏜️ - « ll y a une justice dans ce pays. » - « Eh bien, M. le charognard... chez nous, on a... la croisière du Missouri ! »
Au commencement, il n'était qu’un homme de la terre. Un fermier du Missouri, silencieux et honnête, les deux mains dans le labour et les pieds loin du vacarme du monde. Il avait une maison, une femme, un enfant. Et puis, un jour, des hommes sont venus. Pas des voleurs, pas des indiens — non, pire que ça : des soldats aux ordres de l’Union, le regard froid et les armes promptes. En quelques flammes et un cri étouffé, le monde de Josey a été rayé de la carte. Il aurait pu tomber, se laisser mourir dans la poussière. Mais la poussière, il l’a bue, il l’a mâchée, et il s’en est relevé.
Voilà l’axe autour duquel tourne Josey Wales hors-la-loi. Un ancien fermier devenu guérillero sudiste, refusant de déposer les armes quand ses camarades se rendent. Traqué par les Yankees, puis par ses propres fantômes, Josey traverse l’Ouest comme une cicatrice sur une carte, fuyant la trahison, la mort, et peut-être, sans trop se l’avouer, la possibilité d’un nouvel attachement.
Mais ce qui aurait pu n’être qu’un western de plus sur un homme en fuite devient, sous la direction de Clint Eastwood, une méditation sèche sur la violence, la solitude, et la lente reconstruction d’un être cabossé. Eastwood, en réalisateur, travaille à la serpe. Il filme comme Josey tire : sans trembler, sans détour, sans ornement. La caméra ne surplombe jamais ses personnages. Elle marche avec eux, respire leur silence, absorbe la poussière. Pas d’effets de manche. Chaque plan est utile, tendu, chargé de sens. La mise en scène épouse le pas du fugitif : lente, prudente, constamment aux aguets.
La lumière naturelle domine, rase les visages, découpe les ombres, fait du soleil un juge et de la nuit une menace. Aucun glamour ici : on est dans un Ouest rugueux, désolé, criblé de douleur et de boue. Le décor n’est pas un arrière-plan, il est un acteur — chaque vallée, chaque rivière, chaque cabane raconte une part de la fracture intérieure du héros. Et pourtant, petit à petit, Josey cesse d’être seul. Une vieille dame, une jeune femme, un chef Cherokee… Des figures venues d’ailleurs, elles aussi dépossédées, en quête d’un lieu où poser leur sac. La réalisation évolue avec cette ouverture : les cadres s’élargissent, l’air circule davantage, les dialogues reprennent. La rudesse persiste, mais le cœur du film bat plus fort.
Eastwood réussit ici un tour de force : faire d’un récit de vengeance une lente conquête du pardon, sans jamais trahir l’aridité première. Pas de grands discours, pas de miracles. Seulement des gestes, des regards, et cette manière de filmer qui refuse l’esbroufe pour mieux capter le vrai. Même les scènes de fusillade — sèches, précises, toujours lisibles — sont traitées sans emphase. La mort est brutale, rapide, silencieuse.
Sous sa poussière et sa dureté apparente, Josey Wales dévoile un film empreint d’une humanité rare. Non pas seulement une œuvre de maturité, mais un acte de foi : celui d’un homme qui refuse d’oublier, tout en continuant à marcher. Un rappel aussi que le cinéma, quand il se fait modeste et sincère, peut frapper juste — comme un coup de feu dans le silence du désert.
Qualité Vidéo
Josey Wales hors-la-loi (1976), réalisé par Clint Eastwood, s’impose aujourd’hui comme un classique incontournable du western crépusculaire. L’œuvre séduit par la rigueur de sa mise en scène, mais également par la richesse de sa photographie, signée Bruce Surtees, fidèle collaborateur d’Eastwood. Le tournage a mobilisé des caméras Panaflex et Arriflex 35 IIC, couplées à des objectifs anamorphiques Panavision, offrant une image cinémascope à la fois large et nerveuse, propice aux plans de solitude comme aux confrontations tendues. La restauration menée par Warner Bros. Motion Picture Imaging repose sur un nouveau scan des négatifs 35 mm originaux. Le film est ici proposé sur un disque UHD BD-100, avec une compression HEVC et un nouvel étalonnage HDR. À noter que le Dolby Vision reste absent de cette édition.
Comparée à l’ancienne édition Blu-ray, cette version UHD présente un cadrage légèrement ré-ajusté, avec des variations discrètes selon les scènes. Un léger recentrage prédomine, entraînant parfois une perte marginale de l’image en périphérie, sans que cela nuise à l’intégrité des compositions. Le gain en définition, s’il n’est pas forcément spectaculaire, se révèle tout de même subtil et progressif, perceptible dans la richesse des détails. Les tissus — leurs fibres, plis et coutures — sont rendus avec une précision renouvelée. Les surfaces naturelles, elles aussi, gagnent en lisibilité : le grain du bois, les roches, les herbes des plaines, le sable des pistes poussiéreuses. Les plans comportant des éléments typographiques francs (comme les étiquettes sur les flacons d’élixir) sauront aussi illustrer l'apport en définition dont il est question aujourd'hui. Vraisemblablement en accord avec le stock de pellicule mobilisé, le grain 35 mm, s'il peut interroger par son aspect résolument fin et très peu invasif, reste tout de même palpable et bien présent en filigrane sur ces images, sans les alourdir.
C’est sur le terrain de l’étalonnage HDR que l’écart entre les deux éditions se révèle le plus manifeste. Le précédent Blu-ray souffrait d’une dominante verdâtre prononcée, qui avait tendance à noyer les autres teintes et à appauvrir la lecture des paysages. Le nouvel étalonnage, heureusement, opère un rééquilibrage salutaire. Les couleurs retrouvent une justesse bienvenue : les primaires s’affichent plus naturelles, les tons terreux gagnent en profondeur, et les paysages aux accents automnaux bénéficient d’une vivacité accrue. Sur l’édition Blu-ray, de nombreuses scènes en plein jour étaient affectées par des zones souffrant de surexposition gênante. L’apport du HDR, ici, est double : il étend la gamme dynamique avec des pics lumineux marqués — une tendance notable sur les classiques Warner — tout en débouchant admirablement les zones d'ombres. Un équilibre, qui permet de redécouvrir les contrastes caractéristiques de la photographie de Bruce Surtees, entre lumières dures et pénombres habitées. Notez les valeurs d'intensité fortes sur ce titre avec cette moyenne de pics lumineux mesurée à 812 nits.
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Qualité Audio
La piste Dolby Atmos (core TrueHD 7.1) modernise sensiblement l'expérience, tout en affinant notablement l’architecture spatiale. La directionnalité y gagne en netteté, avec une gestion plus rigoureuse des effets de chevauchées, des charges de cavalerie et des échanges de tirs, restitués avec un impact plus sec et mieux localisé. Les ambiances naturelles — vents, feuillages, averses — bénéficient d’une intégration plus nuancée, et tirent pleinement parti des canaux verticaux. Ceux-ci enrichissent la scène sonore dans des séquences clés, comme l’orage qui précède la mort du jeune Jamie, ou les extérieurs balayés par les vents. L’un des passages les plus convaincants demeure celui où Josey Wales tire ses premières balles sur une cible en bois : les détonations gagnent en ampleur et en relief, avec une résonance accrue, renforcée par une verticalité effective. Plusieurs extraits sont disponibles en reproduction binaurale dans notre vidéo dédiée.
La VF est restituée en Dolby Digital 1.0 (192 kbps). En VO Atmos, core TrueHD 7.1 (3846 kbps, 16 bit), l'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à un solide 22.9 LU. Une section à laquelle il faut ajouter la présence du mixage mono d'origine présentée en DTS-HD Master Audio 2.0 (1815 kbps, 24-bit).
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Bonus
- Commentaire audio de Richard Schickel (VO)
- Un hors-la-Loi et un anti-héros
- Le Cinéma d’un hors-la-Loi : la création de Josey Wales
- L’Ouest de Clint Eastwood
- Clint Eastwood en action
- L’Enfer n’a pas de fureur : Making of
- Clint Eastwood : Un héritage cinématographique - Réinventer les westerns
Conclusion
Près de cinquante ans après sa sortie, Josey Wales hors-la-loi (1976) reste une œuvre majeure de Clint Eastwood, toujours aussi moderne et percutante. Déjà bien servi par une édition Blu-ray en 2011, le film bénéficie ici d’une mise à niveau 4K UHD de grande qualité. Image restaurée, étalonnage HDR repensé et extrêmement lumineux, piste Atmos immersive et bonus solides : Warner signe une édition indispensable !