
Test 4K Ultra HD Blu-ray : Pale Rider (1985)
Publié le par la Rédaction

Synopsis
Les derniers chercheurs d'or indépendants de LaHood, bourgade minière de Californie, sont harcelés par la bande de Coy LaHood, fondateur de la ville qui veut s'approprier leur concession. Au moment où les mineurs pacifiques sont prêts à abandonner la lutte, surgit de la montagne un cavalier solitaire tout de noir vêtu. Nul ne connaît son nom, son passé, ses origines.
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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
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🙏🐎 “J'ai demandé un miracle... Ce jour-là, tu es arrivé.”
Ce n’est pas un western de plus. Plutôt une prière lancée dans le vent, un murmure entre les rochers. Avec Pale Rider (1985), Clint Eastwood fait surgir des profondeurs du genre une œuvre spectrale, suspendue entre le dernier souffle d’un monde impitoyable et la promesse d’un jugement dernier. Un film de lisière, où les sabots ne labourent plus la poussière, mais réveillent les morts.
L’histoire s’accroche aux hauteurs enneigées de la Sierra Nevada, à Carbon Canyon. Un coin de terre grignoté par les hommes à coups de pioches et de dynamite, rongé par la cupidité. Là, une poignée de chercheurs d’or tente de survivre à l’étreinte d’un empire naissant — celui de Coy LaHood, homme d’affaires et fossoyeur des justes, qui fait parler l’or comme d’autres la poudre. Et puis vient la prière. Celle d’une enfant, Megan, psalmodiant le Psaume 23 au pied d’une tombe fraîche. Une incantation si pure qu’elle fend le ciel. Et des montagnes descend alors un cavalier. Un inconnu. Le col blanc d’un pasteur, l’allure d’un spectre. Il ne dit presque rien. Et pourtant, tout en lui parle — d’un passé englouti, de dettes anciennes, de sang versé qui réclame réponse.
Eastwood incarne cet homme de foi avec la raideur d’un revenant. Un homme que le monde a peut-être oublié, mais que la terre, elle, n’a pas laissé partir. Pale Rider invoque l’Écriture comme un souffle de tempête : « Et je vis paraître un cheval pâle. Celui qui le montait se nommait la Mort. » Est-il un homme, un fantôme, ou la colère de Dieu habillée d’un manteau poussiéreux ? Le film ne tranche jamais. Il laisse planer le doute comme un nuage d’orage sur la crête.
En face, le marshal Stockburn et ses six ombres. La loi ? Non. La gangrène. Leur arrivée ne promet pas l’ordre, mais la sentence. Et lorsque le regard du prêtre croise celui du marshal, les cicatrices s’ouvrent, les souvenirs saignent. Il y eut jadis six coups de feu. Et il y aura réponse. Eastwood filme ce monde comme s’il était au bord du gouffre. Sa mise en scène est nue, minérale, tendue comme l’arc d’un jugement. La lumière sculpte les extérieurs avec précision. Les intérieurs évoquent des confessionnaux. Bruce Surtees compose chaque plan avec la rigueur d’un verset gravé dans la pierre.
Pale Rider n’est pas une simple chevauchée vers l’Ouest. C’est un retour. Une traversée vers l’intérieur. Un chant de cendres porté par la voix du silence. Le cavalier solitaire ne tue pas pour vaincre, mais pour rappeler. Il agit comme le dernier témoin d’un ordre ancien, disparu dans le fracas des machines. Et pourtant, dans la faille, plusieurs lumières. Sarah, Hull, Megan — visages ouverts dans ce monde clos. Leurs gestes, leurs espoirs ténus, sont les seuls ancrages dans ce territoire sans pardon. C’est pour eux que le cavalier revient. Et c’est vers eux que le film, dans un dernier soupir, dirige son regard.
Qualité Vidéo
Pale Rider, western réalisé par Clint Eastwood en 1985, est reconnu non seulement pour sa narration mystique et ses thèmes profonds, mais aussi pour son style visuel saisissant, largement façonné par la photographie de Bruce Surtees. Le tournage a été effectué en 35 mm à l’aide de caméras Panaflex munies d’optiques anamorphiques. À l’occasion de son 40ᵉ anniversaire, l’œuvre a été intégralement restaurée par les équipes de Warner Bros. Motion Picture Imaging, à partir d’un nouveau scan des négatifs 35 mm originaux. Pale Rider (1985) est proposé sur un disque BD-100, avec une compression HEVC, dans le respect du ratio 2.39:1, et bénéficie d’un nouvel étalonnage HDR. À noter que le Dolby Vision est absent de cette édition.
L’ancien Blu-ray encodé en VC-1 appartient désormais au passé. Le saut qualitatif offert par ce nouveau master 4K est immédiat et perceptible à tous les niveaux. La fenêtre de scan, légèrement élargie, révèle davantage d’informations à l’écran, tandis que les efforts de restauration se traduisent par une propreté visuelle exemplaire : plus aucune poussière pellicule ni artefact résiduel ne sont à signaler. Même les plans historiquement sensibles — fondus optiques et générique d’ouverture — apparaissent stabilisés, bien que, comme souvent, leur définition reste en retrait par rapport aux autres scènes. L’ensemble du long-métrage bénéficie d’un gain substantiel en piqué et en densité visuelle. Le niveau de détail s'enrichit pour ce titre, avec une finesse accrue des textures : costumes, visages burinés, éléments naturels… tout gagne en lisibilité et en justesse. Les paysages montagneux capturés par Bruce Surtees se déploient avec une ampleur véritablement saisissante. Et le grain 35 mm est bel et bien préservé : plus fin qu’escompté, certes, mais homogène et suffisamment dense pour évoquer l’identité argentique de l’œuvre — là où l’ancien Blu-ray souffrait d’un rendu bien plus erratique et artificiel.
Souvent cité comme une masterclass en matière d’imagerie iconique du western, Pale Rider (1985) repose sur un choix esthétique fort : un tournage réalisé en lumière naturelle. Ce parti pris confère à l’œuvre une authenticité visuelle remarquable, fondée sur un contraste marqué entre les intérieurs très faiblement éclairés, baignés de pénombre, et les extérieurs éclatants, magnifiés par la clarté atmosphérique des paysages de montagne recouverts partiellement de neige. L’effet est d’autant plus marquant que le nouvel étalonnage HDR, en plus de ses bleus de ciel vibrants, renforce ces oppositions avec des intensités très soutenues. Conforme à l’approche technique adoptée par Warner pour nombreux de ses classiques, cet étalonnage HDR repose sur des valeurs d'intensités lumineuses élevées, avec une moyenne de pics mesurée à 679 nits et des pointes régulières dépassant le seuil des quatre chiffres. Les effets se manifestent sur les blancs de ciels contrastés, les lampes à pétrole, les paysages miniers, les projections hydrauliques, ainsi que sur les visages et les tissus exposés au plein soleil. C'est une belle section visuelle.
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Qualité Audio
Le film est proposé en 4K Ultra HD Blu-ray avec une piste audio principale en Dolby Atmos (core Dolby TrueHD 7.1). Celle-ci ne cherche pas à réinventer la roue. Mais elle offre une plus grande séparation des canaux et un pilotage plus précis des effets directionnels par rapport au précédent mixage 5.1. Les effets ambiants légers se distinguent comme l'écoulement de l'eau de la rivière, le souffle du vent sur les grands espaces et les quelques échos lancés dans l'air des montagnes. Les canaux supérieurs relaient les notes de la bande originale et soutiennent les effets les plus percutants du mixage : la chevauchée et l’attaque inaugurale du camp minier, le passage des locomotives en gare, ainsi que les sonorités intenses et tonitruantes du système hydraulique et des explosifs. On soulignera les vertus dynamiques de cette piste ainsi que la présence du mixage stéréo original restitué en DTS-HD Master Audio 2.0 et qui ravira les puristes.
La VF est restituée en Dolby Digital 1.0 (192 kbps). En VO Atmos, core TrueHD 7.1 (3605 kbps, 16 bit), l'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à un solide 23.1 LU.
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Bonus
- Le Journal de Sydney Penny : Leçons du plateau de tournage
- Créer le Preacher : La création de Pale Rider
- Réinventer les Westerns
- Eastwood à la réalisation : l’Histoire inédite
- Clint Eastwood : l’Héritage du cinéma
Conclusion
Pale Rider (1985) reste un western emblématique des années 1980, porté par un Clint Eastwood charismatique dans un rôle à la fois mystérieux et déterminé. Warner confirme une fois de plus son savoir-faire en matière de restauration, avec une présentation vidéo soignée, un étalonnage HDR digne de ce nom et une section audio qui bénéficie d’un remixage Atmos convaincant. Une édition incontournable pour tous les admirateurs du réalisateur.