Test 4K Ultra HD Blu-ray : Le Règne Animal (2023)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Dans un monde en proie à une vague de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux, François fait tout pour sauver sa femme, touchée par ce phénomène mystérieux. Alors que la région se peuple de créatures d'un nouveau genre, il embarque Émile, leur fils de 16 ans, dans une quête qui bouleversera à jamais leur existence.

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Qualité Vidéo

Le Règne Animal (2023), réalisé par Thomas Cailley, a eu l'honneur d'ouvrir la section Un Certain Regard lors de la 76e édition du Festival de Cannes en 2023. Ce film, qui représente le deuxième long métrage du metteur en scène, a été tourné en France. Il se distingue par une fusion captivante de réalisme et d'éléments fantastiques. La production a opté pour des caméras numériques, plus précisément des caméras Arri Alexa Mini LF avec des optiques sphériques. La direction de la photographie a été confiée à un collaborateur de longue date du réalisateur : son frère, David. Le film intègre également un travail sophistiqué sur les effets spéciaux, combinant maquillage, prothèses et effets visuels numériques pour les fameuses créatures hybrides. Le tout finalisé dans un format cinémascope 2.39:1. Pour cette édition Studiocanal, Le Règne Animal (2023) est présenté en 2160p, avec les deux options HDR10 et Dolby Vision (12-bit FEL).

Bien que tourné en numérique, et sans grain vraisemblable ajouté en post-production, le film présente une signature visuelle évoquant le 35mm, notamment dans le rendu des hautes lumières et des textures douces et caractéristiques. Malgré une définition contemporaine, le piqué de l'image reste relativement en retrait, ce qui semble avoir été motivé par des choix esthétiques. L'utilisation d'un style de tournage caméra à l'épaule confère aussi une dimension de nervosité et d'immédiateté à l'œuvre. Dans ce contexte, l'édition UHD ne se distinguera que fort peu du Blu-ray en termes de netteté pure. Les gros plans entre père et fils sont marqués par une même douceur perceptible. Les créatures animales, comme l'homme-oiseau mêlant prothèses et effets numériques, ne présentent guère de différences notables entre les deux supports. Cela n'enlève rien à la qualité globale de la photographie, qui met en valeur de splendides plans tournés en Nouvelle-Aquitaine, notamment des séquences nocturnes et diurnes en forêt fourmillant de détails. Et l'encodage HEVC n'est pas à reprendre sur ce titre.

L'édition UHD se démarque principalement sur le segment de l'étalonnage HDR, avec une utilisation significative de couleurs issues du gamut étendu P3. Les bleus froids lunaires développés dans les plans nocturnes en forêt et dans les champs, les verts plus luxuriants de la végétation, ainsi que certains vêtements et éléments de décors passagers, illustrent un usage vérifié du Wide Color Gamut. Aussi, le HDR ne trahit en rien l'esthétique cinématographique douce et soyeuse du film. Avec une moyenne de pics lumineux plutôt homogène et proche des 300-400 nits, les différentes sources d'éclairage gagnent suffisamment en intensité, sans trop en faire. S'illustrent sur ce registre les guirlandes d'ampoules du restaurant, le feu lors de la Saint-Jean, les reflets de l'eau du lac et les lumières traversantes issues des fenêtres.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Le Royaume Animal (2023)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Le Royaume Animal (2023)

 

Qualité Audio

Bien que dépourvu de la technologie Dolby Atmos, cet opus nous a agréablement surpris par la qualité remarquable de son mixage 5.1 en version originale française, disponible au format DTS-HD Master Audio 5.1 (24 bits, 3832 kbps). D'un réalisme saisissant, la bande son se révèle extrêmement détaillée, dans de nombreuses circonstances. Elle met en valeur un contenu atmosphérique et climatique judicieusement spatialisé. Les sonorités urbaines de l'embouteillage marquant les premières scènes illustrent d'emblée la transparence de ce mixage, ainsi qu'une utilisation judicieuse des canaux surround. Plusieurs séquences de pluie et d'orage se démarquent par leur caractère affirmé. Chaque lieu semble habité, de manière juste et réaliste, par des extensions transcendant les notions traditionnelles d'effets sonores. Les klaxons, les ambiances forestières, les cris d'adolescents en cours d'éducation physique, et les appels au loin sont reproduits avec un réalisme poussé à son paroxysme. Et le nombre de canaux, 5.1, bien que traditionnel, n'enlève rien à la pertinence de ce mixage. Une des prouesses techniques du jour réside dans son habileté à immerger le spectateur dans la subjectivité des perceptions sensorielles amplifiées de l'adolescent en pleine mutation animale. Chaque élément sonore semble alors prendre vie autour de nous, nous immergeant pleinement dans une forêt grouillante d'activités insoupçonnées. Comme un appel à l'ouverture des sens...

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Le Règne Animal (2023)

 
 

Bonus

- Un an après… Un épilogue
- Donner vie aux créatures : Making of
- 3 Interviews
- Dialogue entre le réalisateur et Emmanuelle Pouydebat, auteure du livre Mes plus belles rencontres animales

Conclusion

Ce long-métrage constitue une agréable découverte qui transcende avec brio les catégories cinématographiques conventionnelles. À travers une approche métaphorique saisissante, il célèbre le retour de la nature à ses droits fondamentaux, tout en lançant un appel à l'ouverture de nos sens et au respect de la biodiversité. Compte tenu des choix esthétiques assumés, l'édition UHD tire surtout son épingle du jeu de l'étalonnage HDR, bien plus que l'apport en définition pure. En Blu-ray comme en UHD, vous passerez un bon moment...