Test 4K Ultra HD Blu-ray : Indiana Jones et Le Cadran de la destinée (2023)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Indiana Jones reçoit la visite surprise de sa filleule Helena Shaw, qui est à la recherche d'un artefact rare que son père a confié à Indiana par le passé : le fameux cadran d'Archimède, une relique qui aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles. Helena vole l'objet et quitte précipitamment le pays afin de le vendre au plus offrant. Indy n'a d'autre choix que de se lancer à sa poursuite.

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Qualité Vidéo

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée (2023) constitue le premier volet de la franchise à ne pas avoir été réalisé par Steven Spielberg. Et c'est aussi le premier film de la saga à avoir mobilisé exclusivement des caméras numériques. Ici des modèles ARRI Alexa LF et ARRI Alexa Mini LF (4.5K). Le film de James Mangold a bénéficié d'un master intermédiaire supervisé en 4K. Ce cinquième opus des aventures d'Indy est présenté en 2160p, ratio 2.39:1 et avec l'option unique HDR10. Pas de Dolby Vision sur cette édition vidéo disque.

Le respect de l'esthétique cinématographique originelle est une quête aussi importante que le nouveau MacGuffin auxquel notre héros se confronte aujourd'hui. Et les appréhensions initiales concernant une possible divergence esthétique avec les précédents opus s'évanouissent dès les premières séquences. Le choix méticuleux d'optiques anamorphiques Panavision, allié à l'application subtile d'un grain de pellicule 35mm émulé en post-production, tisse une trame visuelle en harmonie avec l'héritage de la franchise. Un hommage qui s'apprécie pleinement dans l'édition UHD, où cette texture filmique (d'épaisseur différente selon les époques traversées) est reproduite avec une fidélité accrue, écartant tout aspect clinique trop tranché qui aurait pu rompre l'illusion. Le niveau de définition offert par cette édition est résolument moderne. C'est une présentation UHD foisonnant de détails, tout en préservant une douceur caractéristique, conforme à cette approche d'héritage évoquée. Cette précision est manifeste, que l'on observe les plans rapprochés soulignant les traits marqués de notre aventurier favori, le visage expressif d'Helena ou l'aura menaçante de Jürgen Voller. La version UHD se distingue par un niveau de définition supérieur révélant avec acuité les costumes nazis, de plus fines polices sur les unes des journaux, ou encore une délimitation plus fine des membres de la foule aperçue lors de la grandiose scène de parade. L'encodage HEVC s'acquitte de sa tâche sans faillir, sans qu'aucun artefact de compression ne vienne visuellement troubler l'expérience (85.80 GB de données exploitées sur un disque UHD-100).

Sur le terrain de l'étalonnage, Indiana Jones et le Cadran de la Destinée (2023) se distingue par son atmosphère qui saisit avec brio l'esprit de la fin des années 60. Une gamme de couleurs chaudes imprègne le film, avec un éventail de teintes sépia, brunes et terreuses qui confèrent au récit une ambiance empreinte de nostalgie et de proximité émotionnelle. Le choix de décors, notamment les scènes tournées au Maroc, fait écho à l'esthétique des premières aventures d'Indiana Jones, renforçant le lien avec les origines de la saga. Toutefois, force est de constater que la gamme de couleurs exploitée ne s'aventure guère au-delà du gamut REC.709 standard (à l'exception de quelques ballons de couleurs lors du pot de départ d'Indy et du défilé). Cette approche n'est pas forcément surprenante dans un tel contexte hérité et ne nuit pas à l'expérience, mais laisse tout de même entrevoir un potentiel inexploré d'un gamut plus élargi. Le HDR ne cherche pas non plus à éblouir, mais à rester fidèle à cette ambiance, avec des pics lumineux très "retenus", s'élevant en moyenne à 144 nits (seulement). Des éclats plus intenses percent cependant lors de scènes dynamiques, comme la poursuite à cheval lors de la fameuse parade, contrastant avec des scènes majoritairement bien plus sobres mais dont les détails ne sont jamais perdus dans l'obscurité, grâce à des niveaux de noir profonds et des contrastes toujours riches. Le maxCLL, qu'il faut toujours prendre avec des pincettes dans son potentiel informatif, le fameux pic maximal de l'ensemble du flux et qui atteint 404 nits aujourd'hui, correspond à la scène où Indy allume sa lampe torche dans l'obscurité de la grotte en Sicile à un peu plus de 101 minutes.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : 
Indiana Jones et le Cadran de la Destinée

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Indiana Jones et le Cadran de la Destinée

 

Qualité Audio

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée (2023) est porté par de nombreuses séquences agitées ayant un fort potentiel sonore. Qui plus est, il s'agit d'un mixage supervisé en Dolby Atmos (24-bit, 4780 kbps). Et la présence du légendaire Gary Rydstrom au crédit de cette bande-son est en elle-même bien réconfortante. Cette dernière escapade de notre archéologue favori est amusante sur le plan acoustif. Il convient de noter tout de même une certaine réserve sur la dynamique sonore, probablement ajustée en amont afin de s'adapter à une variété de configurations domestiques. Cette modération se traduit par une légère réduction de la sensation d'impact sur des éléments clés tels que les déflagrations, les détonations d'armes à feu et les collisions. Aussi, il y a certainement quelques occasions manquées en overhead (Atmos) comme en témoigne l'activité finalement assez moderée des canaux supérieurs (voir le waveform ici-bas). Toutefois, ces réserves mises à part, le mixage brille par ses qualités intrinsèques, en particulier dans sa gestion de la spatialisation. L'usage ponctuel mais efficace des canaux supérieurs apporte à coup sûr une valeur ajoutée à l'expérience. L'ouverture du film en est un exemple éloquent, avec un paysage sonore enveloppant qui s'étend aux canaux Atmos lors de l'arrivée des avions alliés, catapultant le spectateur au cœur de la seconde guerre mondiale. La séquence du défilé à New York, quant à elle, nous immerge dans une cacophonie organisée où le claquement des sabots, le grondement des véhicules et le bourdonnement de la foule se mêlent aux confettis virevoltants qui semblent pleuvoir depuis les canaux supérieurs. En Sicile, c'est une ambiance plus subtile qui prévaut, avec des réverbérations et des échos qui prennent un sens très vertical lorsque Jones et Hélèna pénètrent dans "l'Oreille de Denys". Quelques exemples sont mis en lumière dans notre vidéo démonstrative, en reproduction binaurale.

Concernant la VF, elle n'est malheureusement pas restituée en Atmos. On la retrouve, comme les autres versions doublées présentes sur ce vidéo disque, en Dolby Digital Plus 7.1 (1024 kbps).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Indiana Jones et le Cadran de la Destinée

 
 

Contenu

- Bande originale isolée (Dolby Atmos - TrueHD - 16-bit, 2711 kbps)
- Making of en 5 parties (56mn46, VOST)

Conclusion

Aborder la question de la continuité créative au sein de la franchise Indiana Jones est une entreprise délicate et difficile. L'absence de Steven Spielberg et de George Lucas à la barre de ce cinquième opus peut être perçue comme un défi à l'intégrité originelle de la série. Les efforts déployés pour évoquer la nostalgie de ces années 80-90 semblent manquer de la puissance évocatrice nécessaire pour recapturer pleinement l'essence de cette période dorée, qui nous a fait tant rêver. Malgré cela, il est important de reconnaître que ce nouveau chapitre conserve certains éléments dignes d'intérêt, mais qui peineront à se graver dans notre mémoire collective. Sur le plan technique, l'édition 4K Ultra HD Blu-ray demeure robuste, en dépit d'une utilisation restreinte du Wide Gamut et d'une gestion du HDR qui peut être considérée comme "prudente".

Ce test marque la conclusion de nos activités pour l'année 2023. Bon réveillon à tous et rendez-vous début 2024 avec, c'est promis, quelques œuvres titanesques...