Test 4K Ultra HD Blu-ray : The Wicker Man (1973)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Afin d'enquêter sur la disparition d'une jeune fille, le sergent Howie de la police écossaise se rend sur l'île ou vivait la disparue. Là, il découvre l'existence d'une société païenne aux moeurs libres qui pratique un culte étrange. Le policier commence à penser que cette disparition pourrait être liée à des rites sacrificiels.

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

The Wicker Man (1973) nous emmène dans un voyage initiatique subtil à travers les us et coutumes d'une communauté écossaise isolée, où l'enquête sur un énigmatique rite sacrificiel vient ébranler nos présumées certitudes de supériorité culturelle. Véritable poésie visuelle, l'œuvre se meut entre élégance et barbarie, opposant la simplicité d'un mode de vie placée en harmonie avec la nature à la rigidité dogmatique d'un policier catholique déconcerté et qui - quelque part - nous représente. The Wicker Man (1973) se présente comme une énigme filmique, un contresens où la mort se mêle intrinsèquement à la genèse de la vie, aboutissant à une conclusion aussi envoûtante qu'impactante. Le réalisateur Robin Hardy manie la caméra avec finesse pour explorer les paysages écossais, dévoilant une communauté épanouie et unie, rythmée par le cycle des saisons. Ce film pose des questions profondes sur la nature de la foi et les extrêmes auxquels elle peut mener. La fin palpitante vient sceller le destin de ses personnages et le nôtre dans une contemplation du cycle perpétuel du soleil. Sacrifice et renaissance s'imbriquent dans une toile de rites antiques et de croyances païennes, qui, défiant les dogmes de l'inspecteur protagoniste, suggèrent la remise en question des vérités établies et de l'ordre actuel. Car c'est le dogme du christianisme, avec ses promesses de salut et de morale absolue, qui se voit sacrifié sur l'autel du paganisme ancestral, nous ouvrant ainsi la voie à l'aube d'un jour nouveau.

 

Qualité Vidéo

L'oeuvre majeure de Robin Hardy, portée par l'indélébile Christopher Lee, a fait l'objet d'un important projet de restauration, soigneusement dévoilé par Studiocanal aux Home-Cinéphiles à l'entame du film. Cette restauration a été réalisée en 4K par Silver Salt Restoration UK, à partir du négatif original en 35mm. Cependant, une partie des négatifs originaux, ayant souffert de dommages irrémédiables, un interpositif a dû être employé, de même que des images additionnelles issues de copies en 35mm (constituant les seules sources existantes pour ces segments indisponibles). L'œuvre a été remise à neuf sous ses trois moutures : la « Final Cut », la « Director's Cut » et la version cinématographique originale, chacune faisant l'objet d'un scan en 4K et bénéficiant du même traitement de restauration. Pour ce test, notre attention s'est portée sur la version Final Cut, avec les options HDR10 et Dolby Vision incluses.

Concernant les sections plus brèves du transfert issues de sources endommagées, il faut reconnaître qu'aucun miracle n'est possible. Néanmoins, des améliorations de stabilité ont été apportées, accompagnées d'un réajustement des contrastes. Malgré cela, ces séquences demeurent délicates, et il convient de noter qu'il ne s'agit pas d'un manquement au processus de restauration, mais plutôt d'une limitation technique due à la détérioration irréversible du matériel source. Cette situation concerne les scènes préliminaires à l'église, ainsi que la séquence musicale notable "Gently Johnny". Toutefois, la majorité des séquences de The Wicker Man (1973) bénéficie d'une bien meilleure qualité globale. En termes de définition intrinsèque, on reste assez proche du Blu-ray précédent mais avec une restitution plus uniforme et une perception accrue du grain d'image. Les imperfections telles que les poussières parasites ont été méticuleusement éliminées. De plus, la compression HEVC offre une qualité nettement supérieure, une caractéristique sur laquelle nous souhaitons insister : la version Final Cut jouit de taux de compression atteignant des sommets, avec un débit binaire moyen de 94.5 Mbps, et qui reste constant. Le cadrage s'avère relativement proche, avec une géométrie ici et là corrigée. Et l'oeuvre reste fidèle à l'esthétique douce de l'époque et aux optiques employées.

L'étalonnage Dolby Vision pour The Wicker Man (1973) a été réalisé avec précision et retenue. Le film bénéficie désormais d'une plage dynamique étendue, affichant une moyenne modeste de pics lumineux atteignant les 211 nits, avec certains pics excédant les 400 nits, principalement sur des éléments éclatants tels que les flammes, et un maxCLL de 950 nits. Cependant, le niveau de luminosité moyen a été soigneusement régulé, préservant l'atmosphère initialement sombre, brumeuse et anxiogène qui caractérise une partie de l'oeuvre. La version précédente en Blu-ray, en comparaison, semble moins nuancée, surexposée sur les teintes chair, tandis que le nouvel étalonnage fournit une représentation bien plus cohérente avec le cadre atmosphérique et les conditions météorologiques des scènes. Comme l'arrivée du sergent de police Neil Howie en avion, la cérémonie du rituel final se déroulant au crépuscule, et les interactions entre le protagoniste et les insulaires, où la luminosité plus tamisée contribue à l'ambiance mystérieuse.

Cet étalonnage exploite pleinement les possibilités offertes par le Wide Color Gamut, ce qui est particulièrement bénéfique pour les couleurs très saturées et parfois psychédéliques de "The Wicker Man", lesquelles portent une signification symbolique. Durant le festival de Beltane, célébré dans le film, les rubans rouges et blancs traditionnellement reliés au mât phallique représentent la fertilité et la vie. Les costumes, aux teintes vivement saturées, distinguent visuellement les différents participants et leurs rôles respectifs au sein des promenades et danses collectives. Et de manière cruciale, pour l'apogée du film, la vivacité des flammes revête une importance capitale. L'intensification de la saturation des couleurs ardentes rend la scène visuellement frappante et capte avec brio l'essence incandescente de l'élément feu, composante centrale du culte solaire célébré dans le village.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : 
The Wicker Man (1973)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : The Wicker Man (1973)

 

Qualité Audio

Au coeur de cette version Final Cut, on retrouve une même version originale LPCM 2.0 (2304 kbps, 24-bit), déjà appréciée par le passé et qui reste dans son genre très efficace. Les effets sonores et les atmosphères sont traités avec minutie, et les dialogues se distinguent par leur solidité et leur stabilité. Un point notable est la présence du timbre distinctif de Christopher Lee, dont la voix iconique est immédiatement identifiable en version originale. La piste audio est exempte de bruit de fond, de crépitement ou de distorsion, ce qui assure une immersion complète dans l'univers du film. La bande-originale inclut des chansons et des airs instrumentaux qui font office de narration à part entière, accompagnant le déroulement de l'intrigue et la progression du personnage principal, le sergent Neil Howie. "Willow's Song" marquera votre attention par sa sensualité et son caractère hypnotique. La scène dans laquelle elle est utilisée est célèbre pour son érotisme subtil, entre désir et danger liés aux interdits moraux. Uniquement présente sur la version cinéma, la version française, avec son doublage caractéristique d'époque, est elle-aussi disponible en LPCM 2.0.

 
 

Bonus

- le 4K Ultra HD du film en version Final Cut (Dolby Vision et HDR10, 94'49", VOST)
- le 4K Ultra HD du film en version Director's Cut (101'05", VOST) et version cinéma (88'38", VF/VOST)
- le Blu-ray du film en version Final Cut (94'49", VOST)
- le Blu-ray du film en version Director's Cut (101'05", VOST) et version cinéma (88'38", VF/VOST)

- Retour sur les lieux du tournage de "The Wicker Man"
- Célébration du 50ème anniversaire du film
- Le script original de Robin Hardy - La fin perdue
- Entretien avec Britt Ekland
- "The Wicker Man Enigma"
- "Burnt Offering": la création de "The Wicker Man"
- "Le Culte de The Wicker Man"
- La Musique de "The Wicker Man"
- Entretien avec Robin Hardy
- Entretien avec Christopher Lee et Robin Hardy
- Bandes-annonces

Conclusion

Fêtant son demi-siècle en 2023, The Wicker Man (1973) demeure une œuvre captivante, empreinte d'une richesse symbolique et portée par un solide twist final. Malgré les altérations subies par une partie des négatifs originaux, Studiocanal a réussi à offrir une édition 4K Ultra HD Blu-ray remarquable par la qualité de son étalonnage HDR, la richesse de son contenu et l'excellence de sa compression vidéo. C'est un film à posséder absolument, invitant à une élégante redécouverte.