Test 4K Ultra HD Blu-ray : Drive (2011)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Un cascadeur se métamorphose dès que la nuit tombe : il devient pilote de voitures pour le compte de la mafia. La combine est bien rodée jusqu’au jour où l’un des casses tourne mal et l’entraîne dans une course-poursuite infernale. Pour sauver celle qu’il aime, il devra se venger de ceux qui l’ont trahi…  
 

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Qualité Vidéo

Wild Side Vidéo a désigné Drive (2011) comme son tout premier titre à faire l'objet d'une sortie 4K Ultra HD Blu-ray sur le marché français. Il y a 11 ans, l'oeuvre de Nicolas Winding Refn rencontrait un grand succès avec une élégante édition Blu-ray Disc signée de la même maison. Et c'est évidemment avec une attention toute particulière que nous nous sommes penchés sur les prestations de cette édition 4K flambant neuve. Remettons toutefois l'oeuvre dans son contexte. Drive, le thriller néon-noir hommage au cinéma des années 80, a été capturé entièrement en numérique. Mis à part quelques plans mobilisant des reflex EOS 5D M2 et des caméras haute vitesse (pour le slow-motion), le tournage principal a été opéré en Arri Alexa au format HDCAM SR (1080p). Donc un master intermédiaire indéniablement 2K depuis lequel une mise à l'échelle a été effectuée. La principale nouveauté réside dans la présence d'un nouvel étalonnage Dolby Vision et l'utilisation du Wide Color Gamut.

"Quoi ? Tourné en 1080p ? Mais où est l'intérêt alors ?" Premier constat, si le gain de définition ne saute pas aux yeux, il est pourtant bien là. Le cadrage a subi un lifting appréciable offrant un surplus d'image sur les quatre côtés, ce qui est déjà un élément favorable à se mettre sous la dent. Ensuite, la perception de finesse supplémentaire, bien que discrète et subtile, reste bel et bien attestable. Les textures bénéficient d'une qualité plus accrocheuse sur cette version UHD avec l'apparition subtile d'une sensibilité numérique infime qui rend ces images plus complexes et aussi plus élégantes qu'auparavant. Cela s'aperçoit sur les gros plans (Ryan Gosling, son calme, sa détermination) mais aussi sur les plans larges (le parking vide, les paysages nocturnes urbains éclairés aux néons). Rajoutons surtout que Wild Side, pour sa première édition UHD, a véritablement sorti l'artillerie lourde avec une compression vidéo - on y tient - sans faille. Le bitrate moyen a été mesuré à 88 Mbps de moyenne pour la version Dolby Vision, et ne présente aucun aléa défavorable, ni aucune faille. Wild Side Vidéo maîtrise ce sujet et c'est très prometteur pour la suite de leurs aventures en 4K.

Contrairement à son homologue allemande, qui a surpris - et pas toujours agréablement - par son virement vers des tons jaunâtres, cette édition française reste fidèle aux couleurs originelles du film. Ici, point de virage radical, et c'est tant mieux. Cette version UHD se distingue par une élégante neutralité, renforcée par des contrastes qui ont été finement ajustés, plan par plan. Les ombres gagnent en densité lors des scènes sombres tandis que les hautes lumières et les reflets scintillant (sur les carrosseries, sur les visages) se voient optimisés pour une approche moins ternes qu'autrefois. Cependant, l'équilibre prime toujours, y compris au travers des niveaux d'éclairage spéculaire. Les valeurs HDR sont prudentes : dans la fourchette moyenne des 203 nits et un maxCLL (Maximum Content Light Level) mesuré à 274 nits. Une approche plus subtile que "tape à l'oeil" qui s'exprime aussi au travers de l'absence de saturation excessive avec une palette de teintes délicatement retouchée mais ne s'éloignant guère drastiquement du gamut Rec.709 standard (à quelques exceptions près). Des choix qui quelque part viennent refléter la sobriété du personnage de Ryan Gosling : il frappe ses adversaires, uniquement lorsque c'est nécessaire, et avec la plus noble des humilités.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Drive

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Drive

 

Qualité Audio

Drive (2011) a bénéficié d'un remixage au format Dolby Atmos qui n'affecte que la version originale présentée sur ce disque UHD avec un core TrueHD 7.1 (24-bit, 4158 kbps). Inséparable de sa bande-originale, le film continue d'éblouir grâce à un mixage puissant, des moments de pure violence, tout en faisant la part belle à des séquences musicales tissant à elles-seules un fil d'ambiance unique tout au long du film. L'action n'est pas en reste, démonstration faite de cette dynamique percutante qui s'embrase durant les scènes de violence pure et les cascades en voiture. Là aussi, les graves montrent qu'ils ont du coffre, pesant de tout leur poids dans chaque montée en régime. Et que dire de ce tir de fusil à pompe, signature sonore d'une scène phare du film, qui restera gravée dans votre mémoire acoustique !

Certaines scènes clés tirent magnifiquement profit des canaux Atmos supérieurs, comme la scène d'hélicoptère à 7'40, où la sensation de mouvement et la trajectoire aérienne de l'engin englobe l'espace sonore comme jamais auparavant. L'agression brutale dans l'ascenseur (où l'environnement acoustique est joliment reproduite) et les scènes de cascades en voiture tirent elles-aussi leur épingle du jeu. Mais il faut toutefois l'avouer : les canaux frontaux supérieurs, en configuration 7.1.4, semblent surdimensionnés et dépourvus de sonorités réellement distinctes et isolées. Ils reproduisent de manière diffuse une partie de l'activité des canaux traditionnels en extension. Et le choix de relayer en hauteur des portions complètes de dialogues et des effets sonores (dont la présence en dimension aérienne n'a parfois guère de sens) laisse l'impression d'une spatialisation un brin surfaite et artificielle. Quelques exemples sont à découvrir dans la vidéo jointe à cette chronique (en reproduction binaurale).

La VF reste inchangée avec une piste adoptant le format DTS-HD Master Audio 5.1 (16-bit, 2626 kbps).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Drive

 
 

Bonus

- Nouveau commentaire audio du réalisateur & du critique cinéma Peter Bradshaw
- Drive without a Driver (26mn58)
- Making-of (14mn18)
- Bandes-annonces

Conclusion

Pour sa première édition 4K Ultra HD Blu-ray, Wild Side a fait les choses en grand : une présentation 4K Dolby Vision à la compression vidéo irréprochable, la présence d'une version originale remixée au format Dolby Atmos, une VF DTS-HD Master Audio et une section bonus non négligeable. Les fans de l'oeuvre de Nicolas Winding Refn sont nombreux et ils seront rassurés de savoir que la France constitue le marché possédant la plus belle présentation en date du film. Très hautement recommandé !