Test 4K Ultra HD Blu-ray : Heat (1995)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

La bande de Neil McCauley à laquelle est venu se greffer Waingro, une nouvelle recrue, attaque un fourgon blindé pour s'emparer d'une somme importante en obligations. Cependant, ce dernier tue froidement l'un des convoyeurs et Chris Shiherlis se retrouve obligé de terminer le travail. Neil tente d'éliminer Waingro, mais celui-ci parvient à s'échapper. Parallèlement, le lieutenant Vincent Hanna mène l'enquête.  

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Qualité Vidéo

Heat (1995) a été tourné en 35mm (optiques anamorphiques) avec des caméras Arriflex 35-III et Panavision Panaflex. Une première édition Blu-ray a vu le jour en 2009 et sert de base à nos comparatifs. Une seconde édition Blu-ray (tirée d'un master restauré en 4K) est sortie en 2017. Heat (1995) ressort en 2022 en 4K Ultra HD Blu-ray chez Disney avec un nouvel étalonnage HDR10.

Avant toutes choses, signalons que le dernier étalonnage de Heat (1995) a soulevé et soulève encore quelques débats avec notamment des teintes bleus aciers plus affirmées et une température plus chaude. Les modifications apportées par Michael Mann sont les mêmes que l'édition Blu-ray de 2017 (non testée ici). Mais aujourd'hui des questions légitimes sur un ressenti fort restreint et peu lumineux méritent d'être posées à l'heure du passage au HDR. Qu'en est-il de la plage dynamique considérée étendue ? Aucune règle n'impose quoi que ce soi en la matière, mais fondamentalement sur Heat (1995), elle ne l'est pas. Et nos mesures confirment ce ressenti écran. En HDR10, le pic maximal enregistré sur ce titre ne s'élève qu'à 130 nits. Et il est assez éloigné de la moyenne des pics lumineux qu'on a mesuré à 49 nits seulement... C'est incroyablement bas ! 99.9% des scènes n'exédent jamais les 70 nits sur cette version 2022. La frontière avec un étalonnage Standard Dynamic Range (déguisé avec encapsulation HDR) n'est pas loin... S'agit-il d'une déception pour autant ? Pas forcément car le format UHD peut aussi s'illustrer par l'apport de la définition et du WCG, la profondeur 10-bit et la compression HEVC supérieure. Et le plus important reste que les intentions artistiques originelles aient été respectées... Il faudra dans tous les cas veiller à visionner Heat (1995) dans une pièce noire totale pour distinguer les nuances les plus subtiles et le travail effectué originellement sur les zones sombres.

Concrètement, cette version 2022 vous apparaîtra la plus sombre de toutes. En particulier en comparaison avec la version Blu-ray de 2009. Brillance et contrastes restent diablement contenus. Les blancs sont aussi plus chauds et le rendu - même en extérieur jour - très terne. Mais les choix opérés semblent être intentionnels et il n'y a pas de virage totalement disgracieux à déplorer aujourd'hui. Les ombres ont été méticuleusement ajustées. On apprécie la suppression des petites dérives magenta du précédent master et des tons chairs plus harmonieux et chauds. Cela s'accorde en tout cas avec l'identité diablement anamorphique et très élégante de la photographie de Dante Spinotti qui respire l'amour de l'argentique. Moins sujet à polémique, l'apport de définition authentique devrait mettre tout le monde d'accord. Avec un grain 35mm dense et des textures fermes et précises (les magnifiques prises de vue de Los Angeles). Notez le léger recadrage (des plans légèrement resserrés) et une compression HEVC supérieure (Disney aurait néanmoins pu se montrer plus généreux avec un bitrate "très moyen" de 40630 kbps).

 

En HDR10, le niveau de luminosité du pixel le plus lumineux de l'ensemble du flux (MaxCLL) s'élève à 130 nits. Une valeur moyenne des pics de luminosité a été mesurée à un étonnant 49 nits. De même, sur la globalité du long-métrage, seulement 40.06% des plans sont composés de hautes lumières. Concernant la compression vidéo HEVC, le bitrate moyen a été mesuré à 40630 kbps.

 

Qualité Audio

On aurait souhaité un remixage en Dolby Atmos tant le film regorge d'ambiances urbaines au potentiel enveloppant et de séquences furieuses marquantes. Malheureusement, rien de bien nouveau à se mettre sous la dent sur cette édition UHD 2022. On récupère un mixage en DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit, 4222 kbps) qui s'illustre surtout par sa gamme dynamique (la scène de fusillade après le braquage totalement anthologique, la scène finale de l'aéroport). Bien moins insicive sur les impacts et coups de feu, la VF désormais en DTS mi-débit (768 kbps) n'offre elle-aussi ni renouveau, ni surprise authentique.

 
 

Bonus

- Commentaire audio du réalisateur Michael Mann
- Panel de questions-réponses avec Michael Mann (Festival International du Film de Toronto (2015)
- Panel de questions-réponses avec l’équipe du film organisé par l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences (2016)
- Making-of (3 parties)
- Scènes coupées
- Pacino et De Niro : la conversation
- Retour sur la scène du crime

Conclusion

Aussi discutable qu'elle puisse paraître sur certains registres, et sans forcément tirer profit d'une plage dynamique fondamentalement étendue, cette version UHD - dite "HDR" - reste certainement la plus solide proposée pour ce chef d'œuvre de Michael Mann. Mais on est loin de l'édition parfaite... En Blu-ray ou en UHD, cela reste un incontournable...