Test Blu-Ray : Cloverfield

Publié le par la Rédaction



Test Blu-Ray : CloverfieldCloverfield constitue sans aucun doute un « film évènement » et cette qualification englobe plusieurs significations.

Tout d'abord, il s'agit d'un film plutôt révolutionnaire en soi. Il surprend par le style véritablement original de J.J Abrams, un producteur à qui l'on doit pour seul exemple la célèbre série fantastique Lost.

Cloverfield constitue également un film qui s'inscrit dans l'ère de son temps, se basant sans nul doute sur l'évènement désormais historique du 11 septembre, des peurs affiliées aux souvenirs terribles de cette catastrophe controversée, tout en associant ce contexte à une véritable histoire de monstre à la Godzilla : un mélange explosif et plutôt singulier en soi.

Cette édition haute définition symbolise également le grand retour de Paramount sur le terrain du Blu-Ray Disc s'agissant du premier film disponible sur le marché français en Blu-Ray cette année de la part de l'éditeur. Rappelons que ce dernier défendait le format HD-DVD de façon exclusive avant de subir l'abandon du format concurrent du Blu-Ray par Toshiba en février dernier.

Enfin, Cloverfield est sorti le 08.08.08, une date sans aucun doute symbolique et mystérieuse, jugée idéale pour lancer sur le marché français un tel projet.

Qu'en est-il de cette première édition Blu-Ray Disc 2008 signée Paramount Home Entertainment ?

Voici notre test de Cloverfield…

Caractéristiques

Vidéo : Transfert 1080p MPEG 4 / VC-1
Audio : Anglais en Dolby TrueHD 5.1, Allemand, Français, Italien et Espagnol DD5.1.
Sous-titres : Multiples
Bonus : Mode Enquête Spéciale, Commentaire du réalisateur Matt Reeves, Document 18.01.08 : le Making Of de Cloverfield, Cloverfield effets spéciaux, Je l'ai vu ! C'est Vivant ! C'est énorme !, Clover Fun, Scènes Coupées, Fins Alternatives

Résumé


Cloverfield plonge le spectateur dans la consultation d'une cassette retrouvée après une catastrophe ayant touché la ville de New-York émanant du caméscope de Rob. Ce dernier fête avec ses amis son grand départ au Japon, une occasion pour Hud son ami et vidéaste d'occasion, de prendre en main le camescope numérique et de récolter les témoignages de l'ensemble des membres participant à cette fête.

Malheureusement, un évènement surprenant va bouleverser le déroulement de cette dernière. Une violente secousse est entendue et conduit Rob et ses amis à se réfugier directement sur le toit de l'immeuble pour constater les dégâts. Une fois en haut, de violentes explosions surgissent et c'est la panique. La tête de la statut de la liberté s'écrase en pleine rue, des immeubles s'écroulent : les new-yorkais revivent alors l'évènement du 11 septembre …en pire.

Lorsque Rob, Hud et Marlena partent secourir Beth, l'amour secret de Rob, ils surprennent l'armée diriger des attaques à l'encontre d'un véritable monstre gigantesque, détruisant la ville par ses grandes enjambées.

Analyse


Si un seul mot pouvait résumer le projet Cloverfield, nul doute que « révolutionnaire » serait le meilleur et ce sur bien des points. Le producteur a emprunté la figure et le concept de Godzilla, créature nippone née de la peur suscitée par les bombes atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, et destinée à figurer et à représenter dans la conscience collective populaire la peur des radiations atomiques alors contemporaines. Cloverfield effectue une opération similaire mais portant son intérêt sur le dernier évènement traumatisant de ces dernières années, à savoir le 11 septembre 2001. La ville de New-York, les prises de vue amateurs, l'ampleur de la catastrophe : Cloverfield est une œuvre figurant l'évènement 911 sans l'ombre d'un doute. Il parvient ainsi à trouver facilement son public et son intérêt, l'évènement en question ayant marqué l'entame du 21ème siècle et dessiné ses principaux traits : la peur, le terrorisme et le souci de maintenir l'ordre.

Malgré l'emprunte de ce projet déjà exploité auparavant pour représenter les peurs associées aux évènements du passé, Cloverfield surprend par son style visuel. L'utilisation de la caméra subjective confère un degré de réalisme époustouflant. Mais elle est surtout associée à la réalisation d'effets spéciaux numériques, une combinaison unique en son genre et jamais vu auparavant. Le style peut déranger certains spectateurs par le fait qu'il ne permet pas d'admirer le travail de minutie effectué par l'équipe de post-production (instabilité permanente de la caméra oblige), mais nul doute que ce style a le pouvoir de nous plonger littéralement au cœur de l'adrénaline. Le spectateur devient ainsi à la place des protagonistes, partage leurs émotions, leurs remarques, leurs peurs, leurs gestes : l'immersion est la première qualité du film. L'anonymat des acteurs aide également le spectateur à s'immiscer au cœur de l'évènement. A cet aspect s'ajoute un travail scénaristique très original mêlant tout : présentation habile des protagonistes, justesse des dialogues, humour (au travers de la fascination de Hud pour la jeune Marlena notamment) émotions, et effets spéciaux. A cela s'ajoute l'absence de bande originale renforçant ce côté naturaliste.

Cloverfield marque ainsi un tournant dans l'univers cinématographique. Bien que les films usant de la caméra à l'épaule aient déjà existé par le passé (on pense à 28 jours/semaines plus tard (voir test Blu-Ray)) que les films à petit budget tels que le Projet Blair Witch étaient connus du grand public, ce film de J.J Abrams et M.Reeves a su surprendre avec un vrai scénario, des effets spéciaux usés avec parcimonie, et surtout un réalisme comme jamais vu auparavant pour un film de genre : Monstre et Catastrophe. Cloverfield reste et restera donc un projet innovant.

Qualité Technique : Vidéo


Cloverfield est tellement particulier stylistiquement parlant qu'il est bien difficile de juger la qualité visuelle de cette édition. Car le film a été tourné pour le petit écran et ne constitue vraisemblablement pas un film perdant de sa plus-value en SD. Cette version Full-HD 1080p est pourtant efficace dans son registre. Le film a été filmé à l'aide d'une Handycam HD. Le rendu est propre, détaillé mais peine toutefois à venir concurrencer une œuvre professionnelle tournée en 35 mm ou en numérique professionnel. Les noirs apparaissent toutefois suffisamment profonds dans leur ensemble et les arrières plans détaillés (on notera la possibilité de lire les messages déroulant en bas des écrans télévisés consultés par les protagonistes, et les détails de la décoration de la salle de fête de Rob).

Les explosions bénéficient d'un rendu contrasté et dynamique. Le grain est présent. Les plans réalisés en extérieur bénéficient d'un éclairage environnemental efficace nous laissant la possibilité d'entrevoir certains détails des rues New-Yorkaises. La qualité varie malgré tout selon les scènes. Les noirs souffrent par exemple dans les plans de métro, ces derniers manquant d'éclairage.

La qualité, compte tenu du style visuel volontairement amateur et brouillon de Cloverfield, est bel au bien au rendez-vous par le fait que l'ensemble bénéficie d'un niveau de contraste très positif. Ce film peut toutefois très bien se regarder en SD mais l'apport de la Haute Définition est notable et renforce le confort visuel, si confort il peut y avoir pour un film exploitant de tout son long mouvements non-contrôlés de la caméra.

Qualité Technique : Audio


Paramount parvient sur le plan audio à nous aider à juger sur le plan technique cette édition Blu-Ray, particulière par le style de l'œuvre. Cloverfield est en effet véritablement spectaculaire avec un rendu 5.1 assez éloigné d'une production amateur sur laquelle surfait pourtant le concept du film. Ici, en privilégiant la version originale présentée en Dolby TrueHD 5.1, ce n'est que du bonheur. Le film débute par un léger vrombissement des basses nous donnant une indication des effets sonores à venir.

Le début du film est pourtant assez calme, seule l'entame de la soirée et de la musique ambiante vient nous secouer jusqu'à l'évènement tant attendu : la première secousse suivie des explosions au rendu sonore très immersif.

C'est surtout le chapitre 6 qui est particulièrement dynamique : il s'agit du fameux épisode du pont. On y notera une utilisation des voies surround véritablement efficace (son des hélicoptères notamment), suivi par des basses profondes associées à l'arrivée de la bête.

L'entame du chapitre 8 est d'ailleurs également pour le moins explosif et les effets surround nombreux.

Dans l'ensemble, il va s'en dire que les pistes son renforcent le réalisme et le sentiment d'immersion propres au projet Cloverfield. L'expérience sonore 5.1 se révèle donc particulièrement efficace.

Bonus - Partie 1


Commentaire Audio du réalisateur Matt Reeves

Le premier Bonus présent au sein de cette édition Blu-Ray n'est autre que le commentaire audio de Matt Reeves, à qui l'on d'avoir réalisé Cloverfield. Ce dernier revient sur de nombreux éléments ayant entouré la genèse de ce projet et l'expérience plutôt unique associée. On y retrouve tout d'abord l'origine de l'idée Cloverfield issue d'un voyage du producteur au Japon, l'idée étant, tout comme Godzilla, d' « avoir un monstre bien à nous ». Le réalisateur aborde également le côté thriller de ce film catastrophe, le style conféré par l'utilisation de l'handycam, et aussi les effets spéciaux. Sont abordés par ailleurs les plans tournés en studio et raccordés aux scènes tournées en réel ainsi et surtout que les difficultés entourant ce projet à faible budget.

Mode « Enquête Spéciale »

Voilà un mode plutôt singulier et inédit proposé par l'éditeur. Il vous est possible effectivement durant la lecture même du film d'accéder à un écran de contrôle à partir duquel vous serez en mesure de suivre l'évolution et la situation géographique des protagonistes dans New-York. Outre cette carte, des informations de nature diverse apparaissent à l'écran et vous informent sur les personnages, monstres, et soldats.

Document 1.18.08 : Le Making-Of de Cloverfield

Sous un style proche du concept du film, on a ici accès à une pièce retrouvée sur le sol de New-York qui n'est autre bien évidemment que le making-of du film, présenté sous un style à nouveau original. Proposé en haute définition, on retrouve : interviews du réalisateur, du producteur et autres acteurs. On profite ici de plans « behind the scene » révélant d'où et par qui furent effectuées les prises de vue. Les plans exploitant l'usage d'animatroniques sont également expliqués, les scènes tournées sur fond vert, et autres trucages. Il s'agit d'un documentaire complet et à nouveau plaisant par ce style volontairement brouillon, à regarder.

Bonus - Partie 2 et Conclusion


Les effets visuels de Cloverfield (22.32 minutes)

Comme l'indique l'intitulé même de ce supplément, ce dernier aborde logiquement la partie « visual effects » de Cloverfield. Ce document se subdivise en plusieurs sous-parties : la première attaque, le pont de Brooklyn tourné sur fond vert, les parasites du métro, le toit, gare grand central, la zone d'atterrissage, jusqu'à la scène de confrontation directe au monstre.

Je l'ai vu, c'est vivant, c'est énorme (5.53 minutes), Clover Fun (3.56 minutes), Scènes inédites

Une featurette dans un premier temps aborde la genèse des créatures présentes dans Cloverfield. S'en suit un bétisier relativement classique et un ensemble de quatre scènes inédites coupées du montage final.

Fins Alternatives

Deux fins alternatives sont proposées avec l'option de pouvoir profiter des commentaires du rTest Blu-Ray : Cloverfieldéalisateur Matt Reeves. On regrette l'absence de la bande annonce originale qui avait pourtant contribué au succès de la promotion marketing de la production de J.J Abrams et M.Reeves.

Conclusion

Ce premier Blu-Ray Disc de l'année 2008 proposé par Paramount Home Entertainment constitue dans l'ensemble une vraie réussite. Le film est proposé sous une qualité technique efficace, en termes audio et vidéo. Les bonus sont complets et parviennent à satisfaire notre besoin d'en savoir plus à l'égard de cette production unique en son genre. Pour un disque marquant le retour de l'éditeur sur le marché du Blu-Ray, il s'agit d'une grosse réussite même si le style du film reste grandement à l'origine de cette prestation.