Test 4K Ultra HD Blu-ray : Basic Instinct

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Une étrange relation, à la fois torride et sauvage, va unir l'inspecteur chargé de l'enquête et la principale suspecte d'une série de meurtres d'une rare violence, perpétrés au pic à glace...Thriller sulfureux, violent, chaud, torride, étourdissant, mené à 100 à l'heure, Basic Instinct a incontestablement marqué une nouvelle étape pour Hollywood. Le film qui a révélé au monde entier l'incroyable sensualité de Sharon Stone... Torride !

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Rappels Techniques et précédent Blu-ray

Incontournable dans le sous-genre du thriller érotique, Basic Instinct est sorti dans les salles de cinéma en 1992. Le tournage est alors réalisé à l'aide de caméras 35mm Panavision Panaflex Platinum. C'est à l'aube de son 30ème anniversaire, en 2019 et 2020, que le film a été restauré à partir d'un nouveau scan des négatifs originaux. Paul Verhoeven en personne a été supervisé lors de ce processus. Cette restauration ne fut pas une mince affaire puisque les scènes de la version du réalisateur (non censurées) ont vu leurs négatifs disparus et ont donc été restaurés à partir d'un internégatif. Un nouvel étalonnage HDR a été réalisé. Il est question sur ce vidéo disque d'une présentation en 2160p (HEVC) avec la technologie Dolby Vision.

Le précédent Blu-ray commercialisé en France n'était clairement pas folichon. Daté de 2008, il souffrait de nombreux défauts avec des contrastes faiblards. Et il présentait de nombreux artefacts de compression sous forme de troublantes lignes verticales. Pour l'occasion, nous avons re-mesuré le bitrate moyen de ce précédent Blu-ray français : 16968 Kbps en compression VC-1. C'était peu élevé. Le potentiel d'amélioration d'une édition 4K bénéficiant d'une compression HEVC était juste énorme.

 

Qualité Vidéo

L'apport de définition se confirme de manière évidente à l'écran lorsqu'on compare les deux masters. Nouveau scan il y a eu. Et les différences en termes de définition séparant les versions 2008 et 2021 sont criantes. Aucun débat possible. C'est en tout point le jour et la nuit. Et oui : même la scène la plus iconique du film - celle du décroisement de jambes de Sharon Stone - nous est restituée avec une précision décuplée... Points, rayures, et autres poussières pellicule qui entachaient le précédent master ne sont plus d'actualité. Ce sont là de très bonnes nouvelles. Notez que la densité du grain 35mm reste sur ce film assez fluctuante. Elle reste palpable sur la plupart des scènes de nuit ou tournées à l'intérieur, mais semble avoir été atténuée (DNR) sur une poignée de scènes en extérieur jour (la discussion avec le shérif vers 107mn).

Dans l'ensemble, force est de reconnaître que le nouvel étalonnage des couleurs HDR s'avère bien plus satisfaisant qu'autrefois avec des contrastes renforcés, des dérives magenta corrigées et des teintes chair revivifiées. Le recouvrement de détails dans les hautes lumières est parfois stupéfiant (voir ce plan avec les fenêtres à 77mn52). Et la scène iconique de l'interrogatoire a visiblement bénéficié d'une attention très particulière et possède un excellent rendu contrasté.

Cependant, les nouvelles propositions colorimétriques risquent d'alimenter des débats, c'est certain. L'éditeur affirme avoir pris pour référence de précédentes impressions 35mm du film. Cela se traduit par l'adoption d'une palette bien éloignée de celle exposée par les précédents vidéos disques. Des teintes complémentaires orange-brune & bleue-sarcelle marquent désormais d'une manière indélébile de nombreuses scènes du film avec un rendu disons très... californien. A titre subjectif, nous sommes restés quelques peu dubitatifs face à plusieurs éléments : les ciels (non plus bleus mais turquoises sur la terrasse de Catherine), la balance des blancs (certains murs neutres devenus verdâtres) et cette carnation brunâtre qui peut paraître excessive sur certains visages (Michael Douglas à 51mn17, Sharon Stone à 63mn12).

 
 

Partant de très loin avec le médiocre Blu-ray de 2008, cela reste une mise à niveau évidente et objectivement très appréciable.

En HDR10, le niveau de luminosité du pixel le plus lumineux de l'ensemble du flux (MaxCLL) s'élève à 931 nits mais n'a été atteint que lors du déploiement du logo Studiocanal. Il faut en réalité tabler sur un pic réel maximal de 805 nits et une valeur moyenne des pics de luminosité mesurée à 398 nits. Sur la globalité du long-métrage, 89.53% des plans sont composés de hautes lumières (avec une médiane de 158 nits). Concernant la compression vidéo HEVC, notez la supériorité de la version Dolby Vision : le bitrate moyen a été mesuré à 55999 kbps et 70073 kbps (avec surcouche DV).

 

Qualité Audio

Studiocanal a opéré une restauration sonore tout en conservant une spatialisation des effets en 5.1 pour la version originale. La VO bénéficie d'une présentation en DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit, 3171 kbps) contre du 16-bit sur le précédent Blu-ray. Basic Instinct n'est pas forcément un film mobilisant de manière permanente les enceintes surround. Très peu d'effets localisés à se mettre sous la dent. Cependant, la scène demeure ouverte et accorde un rôle important à la partition musicale de Jerry Goldsmith, à la fois mystérieuse et envoutante. La dynamique sonore a été améliorée. C'est palpable à plusieurs occasions : la scène sulfureuse de poursuite en voiture ainsi que la fameuse séquence de la boîte de nuit. La VF bénéficie également d'une mise à niveau puisqu'elle est désormais présentée en DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit, 3153 kbps) contre du DTS-HD High Resolution 5.1 (16-bit) sur le Blu-ray de 2008.

Bonus

- Disque Blu-ray (tiré du nouveau master 4K)
- Documentaire Sex, Death and Stone (52 min)
- Une bande originale intemporelle (16 min)
- Making of (25 min)
- Comparaison Storyboard-film (11 min)
- Essai des actrices (9 min)
- Autour de Basic Instinct (7 min)
- Commentaire audio de Paul Verhoeven et Jan de Bont
- Commentaire audio de Camille Paglia

Conclusion

Basic Instinct figure parmi ces films emblématiques des années 90 qui avaient véritablement besoin d'une cure de rafraîchissement. La restauration 4K supervisée par Studiocanal reste très appréciable avec des différences "jour-nuit" par rapport au précédent Blu-ray de 2008. Il y a eu des partis-pris lors de l'élaboration du nouvel étalonnage des couleurs HDR. Cela pourra déplaire. C'est ainsi... A noter que la version Dolby Vision jouit d'une compression HEVC plus solide et que le disque Blu-ray accompagnant cette édition bénéficie bien du nouveau master 4K restauré (2021). Avis aux amateurs...