Test 4K Ultra HD Blu-ray : Possession (1981)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Après un long séjour à l'étranger, Marc retourne à Berlin pour y retrouver sa femme, Anna, et son fils Bob. Mais il réalise très vite que son épouse a changé. Il apprend notamment que celle-ci a un amant, un certain Heinrich. À cause de cela, les rapports du couple se dégradent rapidement. Marc décide alors d'engager un détective privé afin qu'il suive Anna, souvent absente du foyer. Un jour où Marc va chercher son garçon à l'école, il se rend compte que l'institutrice est le portrait craché de sa femme. Le détective, quant à lui, découvre avec effroi qu'Anna entretient une liaison avec… une « chose » monstrueuse.

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Qualité Vidéo

Sorti en 1981 dans les salles de cinéma, Possession est le fruit d'un tournage réalisé à Berlin à l'aide de caméras Arriflex (35mm). L'œuvre pour le moins déstabilisante d'Andrzej Zulawski fête en 2021 son 40ème anniversaire. Le film a fait l'objet d'une restauration 4K supervisée par l'éditeur Le Chat qui Fume. A cela s'est ajoutée la réalisation d'un nouvel étalonnage (SDR). Le film est présenté en 2160p (flux 10 bits / BT.709) avec une compression HEVC et le ratio 1,66: 1 respecté.

Les comparaisons avec l'édition Blu-ray britannique signée Second Sight (2013) permettent dans un premier temps de mettre en évidence l'apport du nouveau scan 4K. La présence d'un léger recadrage nous fait profiter de fines portions latérales inédites à l'écran. Capricieux sur l'édition Blu-ray britannique, le défilement des images est beaucoup plus stable. La restauration entreprise a permis d'éliminer bon nombre de poussières pellicules. Le gain pur de définition saute aux yeux dès les premières scènes tournées à Berlin, avec un affinement observable des textures urbaines, visages et vêtements. Le piqué reste malgré tout assez doux sur ce titre, sans tentative grossière d'accentuation (Edge Enhancement) ce qui est un bon point. Le grain 35mm est reproduit beaucoup plus finement qu'autrefois et les hautes valeurs de bitrate (mesuré à une moyenne de 81956 Kbps) reflètent une compression vidéo sans fausse note observable.

Des partis pris semblent avoir été assumés en matière d'étalonnage. Ils peuvent nourrir des débats. Des différences majeures séparent ainsi cette version supervisée par Le Chat qui Fume de la précédente édition Blu-ray britannique. Avec certes des dérives corrigées mais surtout l'application d'une température de couleur froide, très froide. L'aspect vient renforcer la dimension glaçante du récit ("une jeune femme assiégée par des forces venues d'outre-tombe"), et met en exergue la beauté froide de l'iconique Isabelle Adjani. Cela amène une forme de cohérence narrative et contribue à plonger le spectateur dans une ambiance pétrifiante du début à la fin de cette tragédie. Le visage pâle de l'héroïne retiendra dans tous les cas votre attention par sa beauté et justesse. Mais, en contrepartie, certains visages paraissent bien moins chaleureux qu'auparavant (avec une impression mitigée sur le visage de Sam Neill - presque bleuté - sur certains plans en extérieur). Dotées d'un pouvoir symbolique fort, les zones d'ombre tirent un grand bénéfice du travail effectué avec un gain certain en lisibilité (la scène d'enlacement avec le monstre est une bonne illustration). On émet l'hypothèse qu'un étalonnage supervisé en HDR aurait pu être profitable (l'écrêtage des hautes lumières est discutable sur cette version). Cela reste une belle et honnête mise à niveau.

Qualité Audio

Possession profite sur cette édition de quatre pistes DTS-HD Master Audio : VFF et VO 1.0 et 2.0 (sous 16-bit toutefois). Des sous-titres français accompagnent le vidéo disque. Un visionnage en VOST reste recommandé pour profiter des performances originales d'Isabelle Adjani. Les voix restent beaucoup moins caverneuses en version originale qu'en VF...

Bonus

- Interview d'Andrzej Żuławski (36 min)
- Interview d'époque d'Andrzej Żuławski et des acteurs Sam Neill et Heinz Bennent (25 min)
- De l'autre côté du mur, "POSSESSION": Histoire d'un film (52 min)
- Les sons de "Possession", avec le compositeur Andrzej Korzyński (19 min)
- Notre ami de l'Ouest, avec le scénariste Christian Ferry (10 min)
- Une cité divisée : les lieux de tournage de "Possession" (7 min)
- Repossédé : le remontage de "Possession" (13 min)
- Basha, analyse d'une affiche (6 min)
- Petite anatomie de la rupture, analyse du film "Possession" (15 min)
- Scènes coupées (3 min)
- Rencontre avec la productrice Marie Laure Reyre , Dominique Schneidre et Daniel Bird (42 min)
- Le remontage de POSSESSION en version intégrale (1h17, non sous-titré)
- La restauration de Possession (25 min)
- Commentaire audio d'Andrzej Żuławski et Daniel Bird (non sous-titré)
- Piste musique et effets isolée
- Leçon de cinéma d'Andrzej Żuławski (1h43)
- Films annonces

Conclusion

L'éditeur français Le Chat qui Fume délivre une mise à niveau honorable de l'œuvre d'Andrzej Żuławski. A l'exception de l'absence de HDR plus ou moins légitime, c'est une chance de pouvoir redécouvrir cette œuvre dans de telles conditions restaurées. Avis aux amateurs...