Test Blu-Ray : Les Sentiers de la Perdition

Avec un casting éblouissant, une photographie exceptionnelle, et une bande originale très soignée, Sam Mendes a signé en 2002 avec Les Sentiers de la Perdition un long métrage sublime, proche à nos yeux de "l’inoubliable". Ce film est une adaptation de la bande dessinée éponyme de Max Allan Collins et Richard Piers Rayner. Il nous plonge au cœur de l’histoire de Michael Sullivan, un tueur professionnel travaillant pour une organisation mafieuse à Chicago durant les années 30. Témoin d’un meurtre perpétré par les membres du clan pour lequel travaille son père, le fils de Michael Sullivan est menacé de mort car le chef de cette mafia, John Rooney, décide d’éliminer tous les témoins potentiellement gênants. Michael, naturellement révolté par l’assassinat de sa famille, est contraint de fuir pour sauver son fils miraculeusement rescapé. Il décide alors de se retourner contre son ancien employeur qu’il considérait pourtant comme son père spirituel. Sa mission est double : se venger, tout en protégeant l’âme de son fils, tenté, en l'accompagnant dans cette mission, de suivre la même voie criminelle, le même sentier de la perdition.

Les Sentiers de la Perdition est un chef d’œuvre qui n’a peut-être pas été apprécié, à l’époque de sa sortie, à sa juste valeur. Un petit mot sur le casting totalement exceptionnel. On y retrouve un étonnant Tom Hanks, un formidable Paul Newman (qui interprétera ici son tout dernier vrai rôle), sans oublier Daniel Craig qui incarne dans ce film le fils de Newman et Jude Law dans le rôle du tueur Harlen Maguire. Les acteurs sont dans ce film pétris de talent et leur jeu respectif respire la maturité. Mature fut aussi la photographie de Conrad L.Hall, qui est considéré comme l’un des plus grands directeurs photo de tous les temps et qui signe ici, d’après les témoignages de bon nombre de ses pairs, son chef d’oeuvre. Les Sentiers de la Perdition, qui fut son dernier film, lui a valu à titre posthume son troisième Oscar. Et clairement, on ne se lasse pas de voir et revoir ce film marqué par l'intelligence de ses prises de vue et par une grande finesse de ses jeux de lumière. C'est un film qui se montre, rien que sur le plan visuel, au combien émotionnel et dramatique. En supplément, la superbe photo s'accompagne d'une sublime bande originale de Thomas Newman, aussi mémorable, dramatique que somptueuse. Que dire de plus ? Clairement, ce second long métrage de Sam Mendes est une œuvre que tout bon home-cinéphile se doit absolument de redécouvrir en Blu-Ray Disc.

Cette édition est signée Fox. En voici le test technique :

Caractéristiques

Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 AVC (Débit moyen de 22373 kbps) / Format 2.35
Audio : Anglais en DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit de 3803 kbps / Encodage 24-bit),  Français, Allemand en DTS 5.1 (768 Kbps / 24-bit), Hongros et Polonais en Dolby Digital 5.1 (448 kbps)
Sous-titres : Anglais, Bulgare, Tchèque, Néerlandais, Français, Allemand, Grec, Hongrois, Polonais, Portugais, Roumain, Serbe, Turc

Qualité Vidéo

Que les fans de Mendes, du directeur photo Conrad L.Hall ou encore de Paul Newman se rassurent : ce transfert est de très bonne qualité. Le master a été approuvé par le metteur en scène et il se montre à la hauteur du travail effectué par ce dernier. D’ailleurs, Sam Mendes effectue une petite introduction qu’il est possible de visionner avant l’entame du film et dans laquelle il accorde une grande valeur à ce pressage et au format Blu-Ray Disc. Et ce petit coup de pub ne manque pas forcément d’objectivité, tellement ce transfert s’impose remarquable. Même si quelques poussières pellicule peuvent être aisément aperçues, et cela tout au long du film, le master employé s’est montré jeune, accusant encore d'une vraie fraîcheur. Le rendu est par contre argentique au possible avec un grain pellicule que l’on retrouve certes vigoureux, mais très fidèlement reproduit. Le directeur photo, à l’aide de ses précieux dosages d’ombre, de lumière et d’ouverture, a offert à ce film un rendu d’une rare esthétique visuelle. Chaque plan - ou presque - est magnifique ! Clairement, la photographie demeure présentée de façon intègre et intacte. Les jeux effectués avec la profondeur de champ sont sublimes.

Pas de DNR ou d’Edge Enhancement à noter. C’est un rendu très filmique, naturel et argentique. La définition est également très raffinée avec un niveau de détail tout à fait actuel. Contexte des années 30, la palette des couleurs se veut naturellement limitée, compte tenu aussi des choix artistiques revendiqués par Mendes et Hall ("une palette proche du noir et blanc"). Les contrastes sont doux et l’encodage MPEG-4 AVC ne déçoit aucunement avec un débit moyen mesuré par nos soins à 22373 kbps. Il en résulte un rendu aux textures et à l’atmosphère très cinéma qui ne pourra qu'envier les cinéphiles que vous êtes.

Qualité Audio

La version originale est présentée en DTS-HD Master Audio 5.1. Elle a été encodée sous une profondeur 24-bit et présente un débit de 3803 kbps. C’est une superbe piste, très ample et généreuse dans la diffusion des jolies nappes musicales de Thomas Newton. Celles-ci viennent perforer aussi bien l’axe frontal que la scène surround et elles se montrent vivantes, très dramatiques. Discrète parfois, la scène arrière dispose tout de même d’une présence étonnante, certes dans le relais musical, mais aussi au travers les nombreuses ambiances. L'activité de la scène arrière nous a fait tourner la tête à plusieurs reprises notamment durant cette scène où, par exemple, le jeune Michael Sullivan Jr apprend à conduire et tente d’échapper à un tracteur stoppé sur la voie. Les voix sont claires, superbement centrées et le rendu demeure très aéré. Le caisson, de façon assez surprenante, est joliment sollicité, y compris durant les instants purement musicaux. C’est donc une jolie piste DTS-HD.

La VF se limite certes à du DTS (768 kbps). Mais nous lui avons trouvé des atouts. D’abord, et curieusement, les basses fréquences sont très profondes sur la VF; presque davantage que sur la VO. Mais le sentiment de spatialisation est plus relatif et les nappes musicales de Thomas Newton sonnent beaucoup plus libres et expansives via le codec DTS-HD Master Audio 5.1 exploité sur la VO. Il en demeure donc une VF inférieure, mais tout à fait acceptable et au rapport bitrate/rendu convaincant.

Bonus

Commentaire audio et Introduction de Sam Mendes (HD – 1.17 minutes)

Sam Mendes présente cette édition Blu-Ray et se fait le témoin des avantages du support haute définition.

L’art et l’influence de Conrad Hall (HD – 26.37 minutes)

C’est un document entièrement consacré à la carrière de Conrad Hall, qui a opéré en tant que directeur de la photographie sur Les sentiers de la perdition, long métrage que beaucoup considèrent comme son chef d’œuvre. Plusieurs grands directeurs photo fourniront à leur tour un témoignage : Roger Deakins ou encore Janutz Kaminski. C’est un magnifique document pour tous les amateurs de cinéma.

La bibliothèque : une exploration en profondeur sur le monde des sentiers de la perdition

C’est un document interactif, sorte de bibliothèque numérique où on vous invite à en découvrir davantage sur le processsus créatif (décors, réalisme et évènements historiques) du film.

Scènes inédites (avec ou sans commentaire de Sam Mendes) (SD – 22.09 minutes)

Il y en a sept au total et sont présentées en Standard Definition.

HBO Special : Le making of les sentiers de la perdition (SD – 25.03 minutes)

Vrai making-of complet, bien qu’un brin promotionnel. Personnages, mise en scène, photographie sont abordés tour à tour. Toute l’équipe est congratulée mais heureusement, c’est à juste titre. Cela reste un bon document.

Conclusion et Screenshots HD

Conclusion

S'il y a bien un film en Blu-ray, en ce mois de juin 2010, qu'il ne faut pas louper compte tenu de ses rares qualités esthétiques, c'est bien Les Sentiers de la Perdition. Ce film, visuellement et musicalement magnifique, a réussi son passage à la haute définition. Le transfert est de qualité, la VO DTS-HD Master Audio tout autant, et la VF, même si présentée en DTS conventionnel, demeure convaincante. Les bonus sont présents et en HD  - pour certains documents. Le Blu-ray a été approuvé par Sam Mendes en personne.

Donc voilà clairement une édition à ne pas louper !

Commandez Les Sentiers de la Perdition en Blu-Ray Disc sur Amazon.fr

Screenshots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)