Test Blu-Ray : Le Seigneur des Anneaux - La trilogie (version courte)

Retour sur la polémique et Qualité Vidéo

Synopsis

Le jeune hobbit Frodon Saquet hérite d'un anneau. Il s'agit de l'Anneau Unique, instrument de pouvoir absolu qui permettrait à Sauron, Seigneur des Ténèbres, de règner sur la Terre du Milieu et de réduire en esclavage ses peuples. Ainsi commence l'épique trilogie du Seigneur des Anneaux, disponible en intégralité dans ce coffret dans ses montages cinéma.

Retour sur la polémique du Coffret Blu-Ray Seigneur des Anneaux

Avant de délivrer nos impressions portant sur la qualité de chacun de ces trois transferts, revenons sur quelques points importants permettant de mieux comprendre l'origine de cette polémique générée autour de ce coffret Blu-Ray Seigneur des Anneaux. Tout d’abord, le choix éditorial des versions courtes ! Lamentable ! Bien évidemment puisqu’il est indéniable qu’un jour l’éditeur nous proposera les trois films dans leur version longue. Aussi déplorable que soit cette limitation à la seule version courte, ce choix marketing s'est rapidement transformé en mauvaise publicité. Des milliers d'internautes déçus se sont vite empressés, sans même avoir le disque en main, de critiquer la qualité offerte par ces trois Blu-Ray Disc sur les fiches correspondantes fournies par les web-marchands. Il était d'ailleurs parfaitement envisageable, compte tenu des capacités du support, que l’éditeur nous offre à la fois versions longues et courtes au sein d’un seul et même ensemble. Il n’y a qu’à prendre l’exemple de l’édition Blu-Ray de King Kong, que beaucoup considèrent être un Blu-Ray Disc de démonstration et qui a l'avantage de réunir les deux versions du film de Peter Jackson, pour se convaincre de la faisabilité d'un tel projet.

Blockbuster oblige, il était également à parier qu’une grande attention allait être dans un second temps accordée à l’égard de la qualité des transferts. Et pour le coup, toute la communauté internet s’est mise à analyser les prestations des trois disques, et parfois à la loupe. Tout le monde se souvient de l’édition Blu-ray Disc de Gladiator qui a généré un véritable buzz de protestation à l’échelle internationale. Et bien, la polémique du Blu-Ray du Seigneur des Anneaux semble avoir pris naissance de cette même source : l'Avsforum au sein duquel des comparaisons ont été effectuées entre les images proposées par l’édition Blu-Ray et les précédentes diffusions HDTV. Serait en cause sur ce coffret, et plus particulièrement sur le premier volet : l’utilisation d’un ancien master de qualité perfectible, déjà employé pour ces précédentes diffusions télévisées. On a parlé d’un transfert retravaillé auquel on aurait accolé un usage artificiel et abusif de DNR (Digital Noise Reduction), un artifice technique chargé de réduire le bruit de l’image.

Citons un fait très intéressant qui s’est ajouté à l'ampleur de cette polémique alors naissante : Warner a de son côté clamé avoir réalisé de nouveaux masters approuvés par le réalisateur, et cela pour chacun des trois films présentés dans ce présent coffret. Tout cela a été confirmé par les propos tenus par de hauts consultants (Voir notamment cette interview de Richard Taylor).

Alors qui croire devant ce cafouillage général et cette divergence d’opinions ?

La Communauté de l’anneau

Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 VC1 (Débit moyen de 23405 kbps)

Débutons par le transfert sans doute le plus controversé de l’histoire du format Blu-Ray : La communauté de l’anneau. Ne tombons pas dans le vice de l’exagération. Il ne s’agit pas d’un transfert totalement indigne du support. Il est juste clairement décevant. Il faut comprendre que le transfert reste propre, dénué de poussière voire de rayure pellicule. Les couleurs semblent avoir été correctement étalonnées. Les vives couleurs vibrantes de la Comté ne sont pas déplaisantes et s’accordent avec les choix artistiques appliqués originellement. Et le rendu reste bien mieux défini que sur les éditions DVD précédentes.... Alors pourquoi se plaindre ? Parce que l’image n’est absolument pas piquée. Si certains plans demeurent positifs, le piqué se veut très relatif, et de trop nombreuses séquences subissent brutalement des pertes de définition générant un rendu malheureusement fade et lissé. La granularité de l’image se veut elle aussi tenue en réserve mais de façon non naturelle. Les détails accolés aux différents costumes ne sont pas aussi nets et précis qu’escomptés. On est donc très loin d’être en face d’un transfert haute définition de haute facture. Au final : à vous de juger ! Mais clairement ce premier transfert se montre effectivement décevant. Certes la théorie du DNR tient la route. Mais on pointera surtout du doigt l’utilisation d’un master qui ne semble pas avoir été réalisé si récemment que ça... En somme, le discours officiel et l'approbation affichée par Peter Jackson à l'égard de ce premier coffret Blu-ray, semblent être bien difficiles à comprendre... en dehors de la seule logique marketing.

Les Deux Tours

Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 VC1 (Débit moyen de 22928 kbps)

Miracle ou simple magie associée à l’arrivée du Magicien Blanc, le transfert du second volet se montre bien plus percutant avec, à la clé, un piqué bien plus acéré que sur le premier titre. Clairement, les séquences se montrent beaucoup plus incisives, nettes, précises et détaillées. Les pertes désagréables de définition sont beaucoup moins à l’ordre du jour et on retrouve des contours beaucoup mieux scalpés. Vêtements, visages, armures et textures sont eux même bien mieux mis en relief. Et les différents flashbacks, reprenant des séquences entraperçues au cours du premier volet, permettent aisément de constater l’écart séparant les deux premiers films en termes de qualité de restitution. Les contrastes sont solides tout comme le niveau de noir et la colorimétrie sonne juste. S’agit-il pour autant d’un transfert irréprochable ? Pas encore. Du bruit peut être aisément aperçu sur de nombreuses séquences en basse lumière, et on suspecte à nouveau un usage de DNR plus ou moins inesthétique... Mais dans l'ensemble, pour un second film paradoxalement bien plus ténébreux que le précédent, cela reste tout de même un transfert visuellement solide.

Le Retour du Roi

Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 VC1 (Débit moyen de 19230 kbps)

Si le second film rehaussait déjà la note de ce coffret, le troisième volet s’en sort très franchement haut la main, et ce transfert s’inscrit aisément comme le meilleur des trois. Le master se montre effectivement de bonne facture, et ce serait vous mentir d’affirmer que nous n’avons pas pris plaisir à re-visionner ce long métrage en haute définition. On retrouve, pour aborder un point non souligné au cours des précédentes lignes : une compression qui tient parfaitement la route (MPEG-4 VC1). Les détails vestimentaires sont ici richement présentés et les grandes scènes de bataille, toujours aussi démesurées, tirent réellement profit de leur passage à une présentation en haute définition.

Reste que tout cela ne nous fait pas oublier la présence avérée de DNR parfois abusive sur les trois transferts, et l'idée que les masters employés ne sont pas si récents que l’on a voulu nous le faire croire. Au-delà de la qualité plus ou moins nuancée de ces trois disques, nous déplorons donc surtout l’absence d’homogénéité entre les pressages; ces trois films ayant été paradoxalement tournés simultanément et sortis en salle sous un délai respectif de 12 mois d'espacement.

Qualité Audio et Bonus

Audio : Anglais en DTS-HD Master Audio 5.1 ES (Débits de 4214-4074-4249 Kbps / Encodage 24-bit), Français en DTS HD Master Audio 5.1 (Débits de 2356-2496-2494 kbps / Encodage 16-bit)
Sous-titres : Anglais et Français

Si l’on peut reprocher de nombreux éléments à la section vidéo, on peut tout de même clairement affirmer que ces Blu-Ray Disc nous ont offert une expérience acoustique hors-du-commun. Metropolitan a eu la très judicieuse idée de nous offrir VO et VF en DTS-HD Master Audio (5.1 ES pour la VO) et cela pour les trois films. Et inutile d’aborder les trois volets un à un. C'est sans surprise que l’expérience acoustique - compte tenu de la qualité du mixage original et des bonnes habitudes éditoriales de Metropolitan - s’est voulue à la fois homogène et clairement optimale. Ici l’apport du son lossless s’est traduite par un apport en réalisme, en poids et massivité acoustique. Et quelle énergie ! S’agit-il d'une expérience anthologique ? Clairement : oui !

La dynamique se veut stupéfiante et il est bien difficile à ce niveau de reprocher ne serait-ce qu’un élément. Ouverte comme jamais, tirant profit d’une incroyable scène arrière qui s’impose avec des sonorités délicieusement agressives, une excellente dynamique et un placement toujours judicieux, la scène sonore se veut aussi large qu’intègre. La réponse en fréquence est idyllique. La zone aigue est surprenante. Les cris des nazguls presque glaciaux viendront vous arracher les timpans avec ces percées dans le haut du spectre venues d’outre-tombe. Le caisson de basse s’accorde lui-aussi d’énormes descentes. Rien à redire !

Il en résulte un rendu, aussi bien en VO qu’en VF, d’une solidité à toute épreuve, à la fois détaillé et robuste, aussi violent que séduisant. Une note sur la bande originale d’Howard Shore que l’on résumera en un mot : anthologique (aux bons souvenirs de la représentation de la Symphonie du Seigneur des Anneaux dirigée par Shore de 2004, à laquelle nous avions eu le bonheur d’assister). Dénuées de pertes compressives, ces deux pistes émerveillent, aussi bien en VO qu’en VF même si la version originale profite de deux éléments : un canal supplémentaire et une profondeur de signal 24-bit (contre 16-bit en VF). On peut tout de même parler d'une énorme expérience DTS-HD !

Conclusion et Screenshots HD

Conclusion

Reprenant les bonus des précédents DVD et se limitant à la seule version courte des trois films, ce premier coffret Blu-Ray Disc du Seigneur des Anneaux a fait beaucoup parler de lui. Sur le plan technique, c’est surtout l’absence d'homogénéité entre les trois transferts qui étonne et déçoit... Sans quoi les prestations, au-delà de la présence flagrante de DNR, se montrent tout à fait à la hauteur des standards actuels en ce qui concerne les deux derniers volets. De même, l’expérience audio offerte par l’éditeur se veut vraiment magistrale et on peut sur ce plan vous recommander ces disques tant il s'agit d'une section audio véritablement de démonstration. Alors que faire ? Difficile à dire. L’apport en haute définition (vidéo et audio) est indiscutable sans pour autant être parfait et l'éditeur s'est limité à la version courte des trois films. Il ne s’agit donc pas du coffret Blu-Ray que l’on était en droit d’attendre.

Tout est dit ! Faites désormais votre choix en votre âme et conscience...

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