Test Blu-Ray : Hôtel Woodstock

Publié le par la Rédaction



Test Blu-Ray : Hôtel WoodstockAvec 'Hôtel Woodstock', Ang Lee s'est attaqué à un évènement culturel majeur : Woodstock 1969. Mais loin de l'ambiance hollywoodienne de son adaptation d''Hulk', le réalisateur semble, dans ce film, s'être complètement détourné de la dimension blockbuster qui pouvait être associée à certains de ses précédents films. Ce détournement semble tellement avéré qu'il est parvenu, avec le titre qui nous intéresse aujourd'hui, à réaliser un film de Woodstock dans lequel l'évènement socio-culturel de 1969 est quelque part un simple contexte secondaire. Hymne à la liberté, à l'amour sans limite et à la musique, 'Hôtel Woodstock' ne reprend presque de Woodstock que ses grands traits sociologiques : conflit générationnel, contexte anti-guerre, utopisme social ambiant...

C'est un long-métrage, mi-documentaire, mi-film, qui s'attache à déconstruire un mythe. Ang Lee effectue aussi un superbe parallélisme entre deux histoires. Celle de son personnage principal qui, en tant que jeune homosexuel, intente une libération normative, est quelque part le reflet même de l'évènement culturel de Woodstock. En cherchant inconditionnellement à réaliser paix, amour et liberté, il se confrontera, en tant qu'être humain et organisateur, aux limites intrinsèques des visions utopiques.

Caractéristiques

Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 VC1 (Débit Moyen de 27908 Kbps) / Format 1.85
Audio : Anglais en DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit Moyen de 3357 Kbps / Encodage 24-bit), Français et Espagnol en DTS 5.1 (768 kbps)
Sous-titres : Anglais, Français et Espagnol
Bonus : Commentaires du réalisateur Ang Lee et l’écrivain James Shamus, Scènes supprimées, Peace, Love and Cinema, No audience required : The Earthlight Players

Qualité Vidéo

'Hôtel Woodstock' est un titre qui, présenté en haute définition, risque d’alimenter quelques débats. Car de la photographie d’Eric Gautier, au tournage de fausses d’images d’archives, aux choix liés à l’étalonnage des couleurs, beaucoup d’éléments évoquent une volonté de s’éloigner d’un rendu à la fois piqué et conventionnel des images. Avec ce transfert, qui respecte les choix rigoureux d’une équipe, on est en face d’images affichant une certaine douceur. Mais cette douceur, éloignée des canons de la haute définition, a du sens car non seulement elle est évocatrice d’une époque, du film musical Woodstock de Michael Wadleigh, et surtout d’une ambiance innocente qui semble bien aujourd’hui révolue. Alors le niveau de définition de ce transfert issu d’un master 2K n’est pas toujours « sensationnel » au premier sens du terme. Correct dans son ensemble, le piqué varie de passable à convaincant, selon les scènes et leur atmosphère. Certains plans d’extérieur jour sont totalement précis et détaillés, alors que d’autres peineront à emballer vos sens par leur rendu beaucoup moins chirurgical. Mais ce piqué au niveau relatif sert davantage le film - et la nostalgie qu’il suscite - qu’il ne le dessert.

La palette des couleurs n’est quant à elle jamais hermétique. Elle semble même ouverte aux couleurs vivifiantes et tire profit d’un étalonnage véritablement sophistiqué. Certaines couleurs, cantonnées à des portions localisées de l’image, semblent avoir été volontairement mises en avant, comme ces verts printaniers pleins de jeunesse qui inondent toute l’atmosphère du film d’une dimension presque surréaliste. Il en sera de même pour ces fantaisies colorimétriques qui abondent de primaires éclatants l’expérience psychédélique d’Elliot, un protagoniste qui par le biais d’une liberté sensuelle et sensorielle retrouvée, parviendra à se libérer d’une emprise égotique rigide de complexes sociaux assimilés. A croire que le réalisateur ait cherché à nous vendre les bienfaits d’un trip de LSD ! L’équilibre d’'Hôtel Woodstock' est ainsi délicat et se positionne à la frontière du rendu documentaire brut de source, à un œuvre artistique au travers laquelle les couleurs réétalonnées produisent du sens…

En supplément, le film mélange des séquences studieuses tournées de façon très rigoureuse à des scènes plus expérimentales, plus libres de contraintes académiques, et qui ont été montées en « split screen », façon Woodstock. Et ce rendu « proche du terrain », documentaire voire « non professionnel » des images, est particulier. Il parvient dans tous les cas à immerger le spectateur dans l’époque du film tout comme certains merveilleux plans séquences. En bref, malgré un piqué presque volontairement anti-chirurgical et un mélange singulier de couleurs aux tonalités différentes, le transfert se montre très convaincant car il restitue le film comme il a été pensé originellement. L’image étant dénuée d’artefacts compressifs, autres détritus argentiques et conservant une très belle profondeur de champ, on peut résumer les choses par l’idée d’un pressage très rigoureux !

Qualité Audio et Bonus


Qualité Audio

Le film est présenté en DTS-HD Master Audio 5.1 dans sa version originale. Le rendu acoustique d’'Hôtel Woodstock' est quelque part similaire à l’aspect visuel du film. Encodée en 24-bit et présentant un débit moyen de 3357 Kbps, cette piste est tout sauf une piste spectaculaire aux élans démonstratifs. Car ce long métrage n’est pas un film sur le spectacle de Woodstock. Il se concentre seulement sur les coulisses du spectacle. Même la musique semble, en ce sens, se cantonner à une stéréophonie frontale éloignée d’un hypothétique rendu 5.1 associé à une grande scène de plein air qui aurait été libérée de contraintes spatiales. Et pour un film à l’intitulé "Woodstock", cela a de quoi surprendre.

Premier point : n’hésitez pas à ajouter quelques décibels dès l’entame du film. Austère en apparence, le mixage du film se concentre sur la scène frontale. Celle-ci reste précise, détaillée et évoque des effets purement liés au cadre des scènes de manière disons… authentique. L’énergie déployée n'est pas décevante, et les quelques passages d’hélicoptère donneront un peu plus de cœur à un ensemble qui de prime abord semblerait monotone. Moteur et rotors d’hélico se chargeront à quelques reprises de déployer une charge dynamique consistante et davantage démonstrative sur le plan acoustique.

La scène surround semble dans ce contexte éteinte. Elle paraît même indigente par son inactivité et son manque de présence. Mais heureusement, ses rares sollicitations ont eu l’avantage d’être significatives. Exploitée par exemple au chapitre 15, durant l’expérience et l’avant expérience psychédélique du protagoniste, elle se verra à ce moment sollicitée avec beaucoup plus de tenue. Durant cette fabuleuse scène sensuelle et sensorielle 100% LSD durant laquelle Elliot participe à une expérience fusionnelle, l'activité de la scène surround, venant rompre la monotonie de début de film, renforcera l’idée d’un affranchissement du personnage déjà visuellement évoqué. Mais on peut reprocher tout de même que ce moment de dérèglement acoustique ne soit pas encore plus euphorique; car toute la scène s’y prêtait !

Cela donne une piste assez conventionnelle avec un rendu frontal prioritaire. Elle parvient tout de même à se montrer originale sur le plan 5.1 en servant le film à la fois dans son rendu volontairement documentaire (austérité et quelques ambiances…) et dans ses moments disons plus inspirés et forts d’une liberté surround - partiellement - retrouvée. La VF est proposée en DTS 5.1. Elle perd quelque peu en charge expressive mais pas de quoi non plus crier au scandale. Les prestations restent proches. On préfèrera de toute façon l’expérience de la version originale bien plus adaptée et fidèle au contexte du film c'est-à-dire à l’envers du mythe de Woodstock.

Bonus

Commentaires du réalisateur Ang Lee et l’écrivain James Shamus
Mauvaise nouvelle : il n’y a pas de sous-titre français sur ce disque.

Scènes supprimées (HD – 11.08 minutes)
Il y a six scènes supprimées proposées dans cette section.

Peace, Love and Cinema (HD – 19.22 minutes)
On revient dans ce document sur le phénomène Woodstock. Le document reprend le style split screen de Michael Wadleigh, ce qui est amusant. Personnages, décors et figurants sont abordés dans ce petit document. Ce qui se dégage : c’est toute la vie des arrière-plans (énorme boulot des figurants...)

No audience required : The Earthlight Players (HD - 3.55 minutes)
Cette featurette traite de la petite troupe de théâtre anti-conformiste qui répète dans la grange du protagoniste : les Earthlight Players. Oh Yeah !

Conclusion et Screenshots HD


Conclusion

'Hôtel Woodstock' est un film sympathique qui nous rendrait nostalgiques à l'égard de cette époque (1969) et de toute cette jeune génération anti-guerre. En termes de prestations techniques, Universal nous offre un très joli transfert, qui a l'avantage de respecter les choix artistiques du réalisateur. Il ne faut pas s'attendre en ce sens à un rendu ultra-chirurgical des images et quelque part : c'est tant mieux. Les bonus sont par contre un peu maigres. Mais on s'en contentera d'autant plus que le disque bénéficie d'une interactivité BD-Live qui permettra à l'avenir d'offrir des suppléments bonus additionels aux spectateurs ayant acquis ce disque. Cela reste une belle édition et un joli film qui n'a pas eu peur de sortir des sentiers battus.

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ScreenShots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)

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