Test Blu-Ray : Return To Forever - Returns

Publié le par la Rédaction



Test Blu-Ray : Return To Forever - ReturnsReturn to Forever, groupe mené par Chick Corea au début des années 1970, reste largement méconnu de la scène grand public. Avec un dernier album studio enregistré en 1977, il est clair que ce groupe de jazz n’a pas été le plus productif du 20ème siècle. Mais qu’importe ! Le mythique Return To Forever, pionnier du jazz-fusion, un courant musical associant rock, jazz et funk, s’est reformé après 25 ans sans tournée, pour une série de concerts des plus éclectiques. La scène jazz la plus emblématique à l’échelle internationale restant celle de Montreux, qui accueille comme chaque année le festival de Jazz, quoi de plus normal pour Return to Forever d’effectuer son come-back en terre suisse. Le résultat donne Return to Forever – Returns, un évènement 2008 qui nous est proposé cette année en Blu-Ray Disc.

Bien qu’ayant subi de très nombreux changements, la composition du groupe est toujours aussi impressionnante avec Chick Corea aux claviers, Stanley Clarke à la guitare basse et à la contrebasse, Al Di Meola aux guitares électrique et acoustique et enfin Lenny White à la batterie. Le line-up de rêve refait donc surface après une dissolution d’une vingtaine d’années, avec des titres certes difficiles d’accès mais techniquement sublimes comme Vulcan Words ou encore El Bayo de Negro.

Revenons brièvement sur la carrière de ces artistes en débutant par Chick Corea. Le pianiste commença à faire parler de lui dans les années 70 en collaborant avec de grands noms du jazz tels que Blue Mitchell, Herbie Mann ou encore Stan Getz. A la suite de cela, il intègrera le groupe de Miles Davis en 1968. Notre pianiste va découvrir le piano électrique auquel il portera un très grand intérêt. Il formera d’abord le groupe Circle avant de créer Return to Forever avec le bassiste Stanley Clarke, bassiste reconnu et très respecté, ayant appliqué le slap de Larry Graham au jazz (il nous expose d’ailleurs son impressionnante facilité pour cette technique dans un solo prodigieux sur ce live). On doit à Chick Corea d’avoir remporté à ce jour 10 Grammy Awards; ce qui n’est pas rien.

N’oublions pas Lenny White qui en 1973 s’installera derrière les fûts de Return to Forever et y restera plusieurs années. Ce batteur autodidacte a la particularité de jouer en gaucher sur une batterie disposée en droitier. Sa technique de pied lui permet de jouer la grosse caisse très rapidement, donnant un effet de double pédale : en bref : que de la maîtrise. Lenny White affirma son style au sein de Return to Forever et se fera une réputation bien forgée d’excellent batteur de fusion.

Voilà de quoi nous mettre en appétit! Le groupe qui s’est reformé en 1983 sera à nouveau séparé jusqu’en 2008 : période de cette nouvelle tournée dont fait partie le Live at Montreux édité chez Eagle en Blu-Ray. La prestation musicale et le test technique de cette édition sont à suivre en page suivante…

Caractéristiques


Vidéo : Transfert 1080i MPEG-4 AVC / Format 1.78
Audio : DTS-HD Master Audio 5.1, Dolby Digital 5.1 (640 Kbps), et LPCM 2.0
Bonus : Bonus Tracks

Prestation musicale


Prestation musicaleLe concert commence par un morceau appelé Hymn To The Seventh Galaxy sous les roulements de Lenny White. Les quelques accords des autres membres permettent de lancer très vite un beat fusion syncopé. Les passages techniques sont effectués avec précision sur des rythmiques parfois très difficiles à ressentir. Mais l’effet et la complicité émanant de cette interpretation sont saisissants !

Vient ensuite Vulcan Words durant lequel le beat est bien frappé. Notons le passage clavier/batterie, un régal pour les oreilles où Chick Corea montre qu’il est un ingénieux interprète au feeling percussionniste. Le solo d’Al Di Meola y est aussi remarquable en finesse technique. Stanley Clarke s’amuse comme un fou, les slaps vont bon train et son interprétation est parfaitement calée sur la batterie.

L’ambiance devient complètement mystique sur le titre suivant, Sorceress, où Corea introduit le morceau avec des effets de synthétiseur. Une fois lancé sous les baguettes de White, c’est un véritable plan groovy que le groupe nous propose avec un passage particulièrement apprécié au tempo plus lent mais qui fera bouger les fesses des plus réticents. Di Meola excelle véritablement sur son solo, en mélangeant jazz et blues, avec des marques impressionnantes de vitesse. Puis Clarke s’offre une partie mélodique magnifique avant de laisser une grande place à Chick Corea.

S’en suit : Song To The Pharaoh Kings débuté par le claviériste sur un son de percussion où les figures rythmiques s’enchaînent parfaitement. Corea passera ensuite sur ses autres claviers dont un qui lui est cher, le Rhodes. Al Di Meola emboîte le pas, avant que tout le monde entre en scène sur un rythme syncopé (superbe groove de White) pour aboutir sur un passage asymétrique mené par Corea. Vous l’aurez compris, Song To The Pharaoh Kings est synonyme de rythmique très variée qu’il est difficile de transposer à l’écrit ! White est lui-même purement incroyable : polyrythmie parfaite, indépendance, contrôle et technique... Merveilleux...

Le morceau No Mystery bénéficie d’un tempo entraînant et une mélodie envoûtante ce qui nous rappelle combien le groupe met de l’importance à ce que leurs parties respectives soient en parfaite harmonie. Notons positivement Lenny White et son jeu de balais, ainsi que Stanley Clarke qui se permet de jouer sa contrebasse avec un archer !

Nous arrivons maintenant à un morceau intitulé Chick’s Solo et vous l’aurez compris par cet intitulé : Chick Corea va se livrer à un solo et s’en donner à coeur joie ! Outre sa déconcertante facilité, il se permet de jouer le piano à queue directement sur les cordes. Enchaînons sur The Romantic Warrior, morceau issu des périodes un peu expérimentales des années 70, comprenant à la fois jazz, fusion et musique ethnique. Clarke s'attelle une fois de plus au jeu avec archer et Lenny White semble chanter sa partie de batterie. C’est efficace et féerique.

Sur ce Blu-Ray figure un morceau appelé El Bayo De Negro, qui est en fait un solo de Stanley Clarke à la contrebasse. Il fait preuve d’une maîtrise parfaite de l’instrument. Les parties techniques sont aussi impressionnantes que les mélodiques qui nous font parfois penser à des oeuvres classiques. Lenny White passera aussi à la casserole avec un solo nommé Lineage. White commence par un jeu balai/baguette sur des figures rythmiques studieusement interprétées. La concentration est au rendez-vous et on comprend pourquoi lorsque notre batteur ose des plans d’indépendances excellemment ressentis. Appréciez le groove et ne vous y trompez pas. Malgré un premier abord assez repoussant et une musique peu commerciale : Lenny White est un maître !

Avec un line-up de cette qualité, il fallait s’attendre à voir les choses en grand.

Qualité Technique


Vidéo

Ce Blu-Ray tire profit d'une image encodée en 1080i, sous un transfert AVC, le tout au format natif de tournage à savoir 1.78:1. Les images offertes par cet évènement jazz-fusion sont très satisfaisantes et le rendu HD est bien présent, même si un côté doux se fait parfois ressentir à certains instants. La mise en scène est plutôt riche, ce qui nous permet de découvrir Return to Forever sous différents angles. La fluidité est bien gérée sans flou notable ni saccade. La palette colorimétrique se montrera assez diversifiée. La scène profite d'une alternance de couleurs riches et tape à l’œil avec des valeurs primaires évidentes. Les gros plans sont excellents, et les contours (instruments, musiciens) sur ces plans rapprochés très bien ciselés. Naturel, le transfert tire profit finalement de noirs solides. La présentation est donc efficace et le rendu se montre finalement similaire aux autres Blu-Ray Disc Live at Montreux de l’éditeur…

Audio

On retrouve un trio de pistes : LPCM 2.0, Dolby Digital 5.1 et DTS-HD Master Audio 5.1. Première remarque : le mixage 5.1 offert ici tire profit d’une dynamique globale très positive. L’expressivité de chaque instrument est au rendez-vous avec un découpage d’une précision assez remarquable dans l’espace sonore. Chaque instrument trouve ici un emplacement et n’est jamais délaissé. L’atmosphère jazz-fusion quasi mystique de Return to Forever s’appuie sur une présence surround de tous les instants : une présence toujours très enveloppante. Si l’on prend l’exemple du solo de batterie Lenny White « Lineage » il est amusant de constater comment les sons émanant des fûts, cymbales, et autres percussions sont répartis sur toute la largeur de l’espace sonore. L’effet d’immersion est amusant. Tous les titres ne sont toujours aussi agréablement découpés toutefois et l’aération vascille sans jamais décevoir. L'essence musicale de RTF est restituée, les nombreuses subtilités instrumentales tout autant : en bref, on n’est pas déçu !

Listing, Conclusion et Screenshots HD


Listing

1) Introduction
2) Hymn Of The Seventh Galaxy
3) Vulcan Worlds
4) Sorceress
5) Song To The Pharaoh Kings
6) Al s Solo
7) No Mystery
8) Chick s Solo
9) Romantic Warrior
10) El Bayo de Negro (Stanley s Solo)
11) Lineage (Lenny s Solo)
12) Romantic Warrior (conclusion)

Bonus

1) Lineage (Lenny s Solo)
2) Al s Solo
3) Friendship (Chick s Solo)
4) El Bayo de Negro (Stanley s Solo)
5) Duel of the Jester and the Tyrant

Conclusion

Return To Forever signe ici une oeuvre impérissable, mélange d’inventivité, de maîtrise et de finesse instrumentale. Le public connaisseur semble avoir été conquis car les orfèvres ont excellé une fois de plus, démontrant leur talent et inscrivant leur nom dans l’histoire de la musique jazz fusion. Voilà encore un bel évènement musical que nous propose de découvrir en HD Eagle Rock !

ScreenShots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)

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