Test Blu-Ray : Speed Racer

Publié le par la Rédaction



Test Blu-Ray : Speed RacerSorti en 2008, Speed Racer est la toute dernière réalisation des frères Wachowski depuis la trilogie Matrix qui a fait le succès et la reconnaissance d’Andy et de Larry. Adapté d’une série animée nippone intitulée Mach Go Go Go, Speed Racer est l’un des films qui, pour une fois, respecte parfaitement les arguments promotionnels habituels liés au cinéma à grand spectacle consistant chez le producteur à affirmer que le film à promouvoir développe des idées et une expérience visuelle « Never Seen Before » (comme jamais vues auparavant). Et bien pour une fois, cet argument commercial s’accorde à la lettre au style visuel de cette récente réalisation : Speed Racer sort bel et bien des sentiers battus !

Fans de la série animée, les frères Wachowski sont allés bien plus loin que de nous proposer une adaptation, en langage cinématographique, des dessins originaux produits par Tatsuo Yoshida. Ils ont tout simplement créé un nouveau style : le « Live Action Cartoon ». Le spectateur est ainsi plongé dans une bande dessinée animée sur grand écran, un concept hybride entre le cinéma classique et le concept des animes nippones, qui peut certes étourdir, mais qui a le mérite de nous surprendre à la fois artistiquement parlant mais surtout sur le plan visuel. Alors le film a été négligé par la presse lors de sa sortie. Speed Racer reste et restera pourtant un concept plutôt innovant et peut-être annonciateur d’un nouveau style pour le cinéma à grand spectacle. Après tout… pourquoi pas ?

Passons donc en revue cette édition Blu-Ray Disc signée Warner Home Vidéo.

Caractéristiques

Vidéo : Transfert 1080p MPEG 4 VC-1 / 2.40
Audio : Anglais, Français, Castillan, Allemand, Italien, Suèdois en DD 5.1
Sous-titres : Multiples
Bonus : Sprittle au plus près de la compétition, Speed Racer : Découverte des voitures et des circuits du film, Speed Racer : Car-Fu, Speed Racer : La création de l'univers incroyable du film

Résumé


Speed Racer est un génie du volant, plongé dans l’univers des grosses cylindrées depuis sa tendre enfance. Il faut dire que Pops Racer, est lui-même le concepteur de la voiture de course Mach 5 et toute la famille partage cette passion de la course automobile. Speed Racer, a d’ailleurs perdu son grand frère Rex, décédé lors d’un accident de voiture mystérieux mais les membres de la famille sont tout de même parvenus, avec les années passées, à faire leur deuil.

Le talent de Speed Racer va vite être reconnu par la société Royalton Industries qui lui offre l’opportunité de piloter des voitures réputées. Mais Speed a le courage de refuser un contrat pourtant financièrement alléchant préférant perpétuer l’aventure familiale. Il va là comprendre que toutes les grandes courses automobiles sont en réalité truquées dans le but d’accroître le profit de grands hommes d’affaires.

Speed se lancera alors un ultime défi : battre les voitures Royalton au cours d’une course mythique et prouver au monde entier que le talent, la persévérance, et la passion l’emportent toujours sur les manigances financières.

Analyse


Difficile de ne pas être intrigué devant Speed Racer qui, il est vrai, peut en dérouter plus d’un. Car la mise en scène est franchement singulière. Les frères Wachowski nous offrent de la bande dessinée interactive sur grand écran, un concept unique et difficile à décrire. Tournés en haute définition sous fonds verts, seuls les acteurs et certains accessoires sont bien réels. Au lieu d’incruster sur les fonds des matt-paintings et autres compositions permettant de générer un environnement qui sera considéré réel (avec une interaction environnements-acteurs acceptée au final par le public et donc plausible aux yeux du spectateur), les réalisateurs font tout simplement le contraire : l’environnement entourant les acteurs devient complètement artificiel, propre à un univers de bande dessinée, c'est-à-dire intégralement virtuel.

Le montage également adopte une structure particulière, avec des séquences incrustées dans d’autres séquences, le tout en mouvement. Mieux que d’enchaîner une à une la lecture des dessins d’une bande dessinée, les réalisateurs les fusionnent de façon aléatoire. Cette scène où Speed se remémore la mort de son frère est un bon exemple de ce style de montage. Les différentes couches de l’image sont mobiles et varient en quelque sorte selon l’état d’âme, paroles, pensées, et souvenirs du personnage principal. Le passé, le présent et le futur apparaissent mêlés au sein d’une même image toujours en mouvement.

La narration, essentiellement visuelle, devient par ce procédé complètement spectaculaire. On pense même que les réalisateurs, auraient pu pousser ce seuil d’interactivité encore plus loin, avec pourquoi pas (rêvons-le) la possibilité de consulter des séquences en visionnage multi-angles personnalisables - à l’image de ce qu’offrent certaines séquences vidéo de Metal Gear Solid 4 où le joueur peut, en enclenchant une simple touche, consulter la scène, ou les souvenirs de Snake sous un autre angle (première personne, seconde personne)...

Dans tous les cas, Speed Racer adopte un concept assez intrigant et qui nécessite tout de même un temps d’adaptation pour que le spectateur puisse s’immerger pleinement dans cet univers animé et perpétuellement en mouvement. On peut donc clairement affirmer que cette réalisation est artistiquement avant-gardiste et que l’intérêt pour cette dernière sera peut-être plus important durant les prochaines années, lorsque le cinéma ou Home-Cinéma aura davantage évolué (c’est une possibilité). On peut remarquer la présence au montage de Roger Barton que l’on retrouve dans une autre réalisation également très avant-gardiste à savoir Star Wars 3 – la Revanche des Sith, où le tournage sous fonds verts fut lui aussi prépondérant.

Malgré tout, ce style a tout de même ses limites dont notamment un trop plein d’informations qui ne facilite pas toujours l’attention visuelle, une remarque qui sans doute déroute le spectateur habitué à consulter un film doté d’un montage plus classique. Au-delà de ces considérations techniques, Speed Racer reste un film purement familial qui s’adressera aussi bien aux adultes qu’aux plus jeunes. Les sujets abordés demeurent certes simplistes (Hommes d’affaires vs Entreprise Familiale) mais il ne faut pas non plus en demander trop pour un film qui justement s’appuie sur une série animée destinée aux plus jeunes. Intrigant certes, sortant des sentiers battus aussi, Speed Racer reste un film nous offrant une expérience visuelle aujourd’hui sans réelle équivalence.

Qualité Technique


Vidéo

Warner Home Vidéo délivre ici un somptueux transfert vraiment dénué de défaut. Offert en 1080p encodage VC1, l’image impressionne par une palette colorimétrique stupéfiante. Les couleurs percutantes, primaires, vives et énergiques sont parfaitement retranscrites grâce à ce transfert haute définition. Certes la remarque est propre au style voulu par les réalisateurs, mais force est de constater que les couleurs sont ici sublimées sur ce transfert 1080p. Sur ce point, ce Blu-Ray peut logiquement devenir un disque de démonstration.

Les noirs quant à eux bénéficient d’une solidité sévère. Le grain vidéo est totalement absent de ce transfert. Enfin le niveau de détails est tout simplement exemplaire. Les arrières plans sont incroyablement détaillés avec une profondeur de champ de haut niveau conférant une sensation de relief et de 3-dimensions irréprochables. Warner nous livre pour résumer une excellente expérience visuelle.

Audio

Malheureusement, l’éditeur n’offre, disque simple couche oblige, aucune piste son non compressée. Il faudra se contenter de pistes en Dolby Digital 5.1 (640 Kbps). Si l’ambiophonie 5.1 se montre tout de même à la hauteur de ce spectacle, on n’est malheureusement pas forcément ébahi.

La scène arrière est par exemple bien active. On y perçoit à de nombreux instants certains effets surround classiques (cris des spectateurs, rugissement des moteurs, nombreux passages de véhicules..) mais l’auditeur ne sera à aucun moment littéralement percuté. Le mixage reste tout de même agressif et l’acoustique ouverte avec la présence d’effets environnementaux décelables sur tous les canaux. Sans faire nécessairement la promotion des pistes son non compressées, l’immersion sonore reste ici tout de même assez décevante.

Bonus


Quelques bonus viennent compléter cette édition, mais il faut dire que Warner n’a pas poussé sur ce disque l’interactivité à son plus haut niveau :

Sprittle au plus près de la compétition (SD - 14.34 min)

Petite featurette à l’ambiance complètement enfantine. On y retrouve en premier plan l’acteur Paulie Litt, qui se rattrape de ne pas avoir pu en placer une lors de la conférence de presse : tout cela étant bien sûr scénarisé.

Speed Racer : Découverte des voitures et des circuits du film (SD - 15.43 min)

Ce petit document revient sur les voitures et différents circuits du film avec une présentation détaillée des pilotes de la ligue WRL.

Speed Racer : Car-Fu (SD - 27.38 min)

Davantage technique, cette vidéo est la seule qui se détache de ce petit ensemble de bonus. Elle revient sur le travail de pré-production, la conception extraordinaire des effets spéciaux. Il s’agit en quelque sorte d’un petit making-of.

Speed Racer : La création de l’univers incroyable du film (SD - 9.58 min)

Lorsqu’un bonus démarre par la déclaration « Never Seen Before », c’est généralement mauvais signe. On retrouve dans ce supplément rien de bien intéressant si ce n’est un regard très marketing et promotionnel de Speed Racer. Est également narrée  l'histoire du film par les acteurs qui reviennent également à l'image de Matthew Fox sur certaines thématiques développées (globalisation notamment).

Conclusion et Screenshots HD


Cette édition Blu-Ray reste positive à certains égards et plus décevante sur d’autres. Speed Racer constitue en effet un Blu-Ray visuellement d’exception qui se rangera parmi les plus beaux transferts de l’année 2008, grâce à des couleurs, et un niveau de détail complètement stupéfiants. Par contre, l’absence de piste audio HD, de commentaire audio, d’interactivité Bonus-View ou encore BD-Live et la présence de suppléments présentés exclusivement en SD déçoivent quelque peu. Cette édition Blu-Ray reste tout de même à recommander, car certes visuellement attirante, elle permet de découvrir un film qui artistiquement se veut plutôt surprenant et sans doute avant-gardiste. Speed Racer fera peut-être d’ailleurs davantage parler de lui dans les années à venir…

ScreenShots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)

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