
Test 4K Ultra HD Blu-ray : Flow, le chat qui n'avait plus peur de l'eau (2024)
Publié le par la Rédaction

Synopsis
Un chat se réveille dans un univers envahi par l'eau où toute vie humaine semble avoir disparu. Il trouve refuge sur un bateau avec un groupe d'autres animaux. Mais s'entendre avec eux s'avère un défi encore plus grand que de surmonter sa peur de l'eau ! Tous devront désormais apprendre à surmonter leurs différences et à s'adapter au nouveau monde qui s'impose à eux.
Test effectué depuis l'édition (import IT) signée CG Entertainment.
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
.jpg)
.jpg)
🐈⬛⛵
Il y a des films qui racontent. D’autres qui murmurent. Flow (2024), lui, respire. À la surface d’un monde submergé, dans les remous d’une mémoire engloutie, le film de Gints Zilbalodis s’impose comme une odyssée sans mots, une traversée sensorielle où l’eau devient langage, et le silence, territoire de l’émotion. Dès les premiers instants, le vide parle. Pas de dialogues, pas de voix humaines : seulement des ruines, des statues aux yeux clos, des maisons désertées où flotte encore l’écho des vivants. Une humanité disparue, sans cause ni témoin, remplacée par une montée des eaux aussi brutale qu’inexpliquée. Ce n’est pas la fin du monde, mais la lente sédimentation d’un monde oublié.
Et puis, il y a l’eau. Elle n’est pas décor. Elle est protagoniste. Elle monte, ronge, avale, révèle. Tantôt berceuse, tantôt tsunami. Elle sculpte le récit comme elle façonne les reliefs. L’eau de Flow n’est pas qu’un élément : elle est souvenir, menace, passage. Une matière vivante, presque divine, qui englobe et qui pousse à la dérive. Au cœur de ce monde liquide, un être fragile : un chat noir, solitaire, maniaque, farouche. Son univers, un îlot de routine soigneusement agencé, est balayé par la crue. Ironie mordante : le félin déteste l’eau, et c’est pourtant elle qui le pousse en avant. Son embarcation de fortune devient son unique salut. Et avec elle, une direction. Un mouvement. Un flow.
Sur cette barque bringuebalante, il n’est pas seul. Un capybara paisible, un lémurien accapareur, un labrador solaire, un oiseau sagittaire blessé : autant d’alter ego, d’archétypes mouvants, qui peuplent cette arche sans destination. Pas de mots échangés, mais des regards, des tensions, des gestes. Chaque interaction devient un acte. Chaque rapprochement, une victoire sur l’instinct de repli. Flow n'humanise pas les animaux — il les respecte, les observe, les laisse être, avec leurs forces, leurs limites, leurs contradictions. La cohabitation est rude. La peur de l’autre affleure. Mais petit à petit, dans le balancement du radeau, quelque chose émerge : un pacte implicite, une trêve muette face à l’immensité. Le bateau devient microcosme : territoire de conflits, d’apprentissages, d’épiphanies. Une communauté fragile naît de la nécessité. Une solidarité organique, imprévisible, mouvante comme l’eau qui les entoure.
Visuellement, Flow (2024) est un enchantement de tous les instants. Le trait est à la fois précis et vaporeux, comme si les formes flottaient entre rêve et souvenir. Les paysages semblent submergés par le temps autant que par l’eau : des cités affaissées, des statues de pierre aux allures totémiques, des temples oubliés envahis de végétation. La caméra flotte, glisse, s’arrête. Elle épouse le rythme liquide du monde, alternant plans contemplatifs et séquences de survie haletantes. On ne regarde pas Flow : on s’y immerge. Et il y a ces visions. Cette baleine étrange, presque divine, qui apparaît sans prévenir. Ce pilier immense que les animaux gravissent, comme un mont sacré. Ce final où le temps semble se diluer, suspendu entre deux mondes. Flow ne donne pas de réponse. Il suggère. Il invoque. Il invite à interpréter.
Qualité Vidéo
Entièrement réalisé avec le logiciel open-source Blender et rendu en 4K, Flow (2024) témoigne d’une démarche artisanale à la fois singulière et ambitieuse. La production, entamée en 2019, s’est étalée sur plusieurs années sous la direction du scénariste et réalisateur Gints Zilbalodis, qui a opté pour une méthode de mise en scène aussi libre que novatrice. Aucun storyboard n’a été mobilisé durant le processus créatif. À la place, Zilbalodis a conçu un vaste environnement en 3D dans lequel il a disposé les animaux, explorant les scènes à l’aide de caméras virtuelles qu’il manipulait de manière libre et instinctive. Cette approche donne naissance à une narration fluide, riche en plans-séquences et en mouvements de caméra continus, renforçant l’immersion et l’impression d’un périple ininterrompu.
En France, Flow (2024) n’est pour l’instant disponible qu’en édition Blu-ray Disc chez UFO Distribution. Pour découvrir ce film sans dialogue dans une qualité encore plus noble, il faut se tourner vers l’Italie, où l’éditeur CG Entertainment propose une édition 4K Ultra HD Blu-ray. Une version équivalente est aussi attendue en Grande-Bretagne dès le 30 juin 2025. Cette édition, encodée en HEVC, respecte le ratio original 2.00:1 et bénéficie d’un étalonnage HDR (option unique en HDR10).
Flow (2024) mobilise les capacités techniques de Blender non pas pour tendre vers l’hyperréalisme, mais pour incarner une vision singulière de l’animation : intuitive, indépendante, cohérente dans sa simplicité mais puissamment évocatrice. Le choix du moteur de rendu Eevee — qui privilégie la fluidité du temps réel à la précision photoréaliste — joue un rôle essentiel dans l’identité visuelle de l’œuvre. On y perçoit un contraste entre de magnifiques décors 3D texturés et des animaux à l'aspect plus sommaire et volontairement imparfait. Et pourtant, le film trouve en 4K Ultra HD Blu-ray un incroyable terrain d’épanouissement. Le gain en définition est spectaculaire sur ce titre, avec un affinement des contours, un enrichissement des textures, et une granularité bien mieux retranscrite. Autant d’éléments qui confèrent à la version UHD une incontestable supériorité. Les screenshots comparatifs seront suffisamment explicites.
La version étalonnée en HDR, spécifique pour le moment à cette édition italienne, contribue également à transcender Flow, en ouvrant son champ de lumière et de couleurs exploitables. Ici, le contraste devient flux, un va-et-vient entre ombres profondes et éclats lumineux qui creusent la profondeur des images. Les ténèbres des fonds aquatiques et la végétation luxuriante s’épaississent, devenant plus riches, plus vibrantes. En contrepoint, les sources de lumière — reflets dansants à la surface de l’eau, rayons solaires filtrant à travers le feuillage — irradient avec une pureté bien plus éclatante. La palette, largement étendue grâce au Wide Color Gamut (P3), révèle une riche panoplie de nuances supplémentaires : des bleus profonds aux verts de végétation éclatants, en passant par d’innombrables teintes subtiles qui enveloppent les silhouettes des créatures plus sommairement stylisées. En HDR, c’est tout l’univers de Flow qui reprend vie, sans excès dans les intensités, avec une moyenne de pics lumineux plutôt modeste mesurée autour de 204 nits.
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
Qualité Audio
Flow (2024), dépourvu de paroles, s’appuie entièrement sur son sound design et sa musique pour transmettre émotion, action et atmosphère. Un travail remarquable a été accompli dans ces domaines. Flow nous plonge dans un paysage sonore d’une richesse et d’une précision exceptionnelles. Les cris et vocalisations des animaux sont non seulement d’une clarté cristalline, mais aussi positionnés avec une exactitude spatiale saisissante. Qu’il s’agisse du piaillement lointain d’un oiseau ou du grondement menaçant d’un prédateur tout proche, chaque son animalier contribue pleinement à l’immersion. Le panoramique et la gestion fine des niveaux permettent de percevoir avec justesse le mouvement et la distance des créatures, renforçant ainsi la sensation d’être immergé dans un environnement sauvage. Les bruits de la nature — bruissement des feuilles, craquement des branches, souffle du vent, écoulement de l'eau — sont autant d’éléments subtils mais essentiels qui enrichissent cet univers sonore. Ces détails, souvent relégués au second plan dans des films dialogués, prennent ici toute leur importance, mixés avec une délicatesse qui révèle leur formidable potentiel immersif.
Sur cette édition, la version originale (sans dialogue) est restituée en DTS-HD Master Audio 5.1 (16-bit, 2270 kbps). L'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à 19.5 LU.
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
Bonus
- Animatique
- Interview du réalisateur
- Aqua (Court-métrage)
- Priorités (Court-métrage)
- Chat poussant Oscar
- Galerie & Bandes-annonces
Conclusion
L’absence d’édition 4K Ultra HD Blu-ray française pour Flow (2024) est d’autant plus regrettable que le film exploite pleinement les qualités du format pour magnifier son rendu. La finesse de l’image, la compression optimisée et l’étalonnage HDR en font une présentation d'un tout autre niveau. Les amateurs les plus exigeants se tourneront sans hésiter vers l’import : en italie ou en Grande-Bretagne dès le 30 juin.