Test 4K Ultra HD Blu-ray : Argo (2012)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Le 4 novembre 1979, au summum de la révolution iranienne, des militants envahissent l'ambassade américaine de Téhéran, et prennent 52 Américains en otage. Mais au milieu du chaos, six Américains réussissent à s'échapper et à se réfugier au domicile de l'ambassadeur canadien. Sachant qu'ils seront inévitablement découverts et probablement tués, un spécialiste de "l'exfiltration" de la CIA du nom de Tony Mendez monte un plan risqué visant à les faire sortir du pays. Un plan si incroyable qu'il ne pourrait exister qu'au cinéma...  

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Qualité Vidéo

Argo (2012) combine des plans captés en 35mm (optiques anamorphiques) et Super 35 (2-perf). Quelques plans ont été tournés en numérique à l'aide de la caméra Arri Alexa Plus pour ensuite être retravaillés en post-production (pour se conformer aux autres scènes du film). Un master intermédiaire 4K est évoqué. L'édition 4K Ultra HD Blu-ray (HDR10) est sortie initialement en 2016. Portée ici en comparaison, l'édition Blu-ray Disc date quant à elle de 2013.

Pas de clarté clinique numérique pour Argo (2012). Ce film baigne dans une atmosphère argentique assumée avec des "imperfections" volontaires et différents mélanges de style. L'occasion nous est redonnée d'admirer le talent de Rodrigo Prieto, directeur de la photographie d’Alexander et de Babel. Par exemple, les scènes de révolution iranienne sont associées à un style documentaire, avec un grain très rugueux, nous faisant ressentir toute l’énergie et la nervosité ambiante du moment et des lieux. Elles ont été captées en 35mm 2-perf. Les scènes des bureaux de la CIA ont été filmées en 35mm anamorphique et disposent d’un grain moins éprouvé et plus fin. Ce travail pouvait déjà être admiré par la solide édition Blu-ray Disc de 2013 qui tient encore la cadence. En comparaison, la version 2160p apporte un tout léger supplément de définition, visible surtout sur les scènes captées en 35mm traditionnel. Ceci dit, la restitution du grain est plus fidèle. Et le véritable étalonnage HDR qui a été réalisé apporte des différences bien plus significatives. D'abord, des tons chair un peu plus rougeoyants. Les blancs apparaissent surtout nettement moins crémeux qu'en SDR avec, fait assez rare plus être signalé, la présence de plusieurs pics de 10000 nits et des pics réguliers au-dessus des 2000 nits. Plus étincelants et nuancés, ces blancs moins laiteux permettent aux zones les plus lumineuses d'exprimer d'importantes nuances et contrastes (les fenêtres à contre-jour, les ciels, sols et surfaces réfléchissantes).

 

En HDR10, le niveau de luminosité du pixel le plus lumineux de l'ensemble du flux (MaxCLL) s'élève un solide 10000 nits. Une valeur moyenne des pics de luminosité a été mesurée à 690 nits. De même, sur la globalité du long-métrage, 86.69% des plans sont composés de hautes lumières (avec une médiane mesurée à 188 nits). Concernant la compression vidéo HEVC, le bitrate moyen a été mesuré à 48490 kbps.

 

Qualité Audio

On retrouve une identique version originale en DTS-HD Master Audio 5.1 (3738 kbps, 24-bit). Ceux possédant l'édition Blu-ray de 2013 n'ont donc rien à attendre de supplémentaire. Notre avis reste inchangé. Il s’agit d’une bande son vive et contrastée, et faisant preuve de transparence. Agitée, l’entame du long-métrage frappe fort en nous plongeant au coeur d’une foule de révolutionnaires. La scène surround possède une énergie et une présence de premier ordre, avec des cris de manifestants parfaitement mis en scène. Accélérations de rythme, mise en danger et sentiment d’urgence sont palpables. Durant ces instants les plus agités, le canal de basse joue un rôle important et accentue le poids et l'intensité des actes, entre les foules enragées, les coups de feu et autres activations de grenades lacrymogènes. L’une des scènes finales (l’échappée en avion) propose également une belle portion d’effets directionnels. Le reste du film demeure plus calme, avec des scènes de dialogue en huis-clos. On retrouve aussi la même VF en Dolby Digital 5.1 (640 kbps).

 
 

Bonus

- Commentaires audio du réalisateur Ben Affleck et de l’écrivain Chris Terrio
- S’échapper de Téhéran : Nous y étions
- Argo : Un réalisme absolu
- Argo : La CIA et Hollywood font équipe
- S’échapper d’Iran : l’option d’Hollywood

Conclusion

Dommage que la section sonore reste inchangée. Cependant, le film de Ben Affleck se distingue par son étalonnage HDR authentique (une moyenne de pics lumineux de 690 nits), une restitution fidèle du grain image et par une compression vidéo solide. Argo (2012) trouvera naturellement son chemin dans votre vidéothèque 4K...