Test 4K Ultra HD Blu-ray : La Reine Margot (1994)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Poussé par sa mère Catherine de Médicis, Charles IX contraint sa sur Marguerite à épouser Henri de Navarre. Ce mariage vise à apaiser le climat de tension qui règne en France, pays déchiré par les guerres de religion. Margot déteste son époux et aime avec passion son amant, La Môle. Les luttes entre catholiques et protestants prennent un tour sanglant, qui culmine avec le massacre de la Saint-Barthélemy.

Test effectué depuis l'édition 4K Ultra HD Blu-ray disponible en import (Allemagne). Cette édition a le mérité d'intégrer une VF DTS-HD Master Audio 5.1.

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Qualité Vidéo

La Reine Margot (1994) a été tourné en 35mm avec des caméras et optiques Panavision. Le film de Patrice Chéreau a fait l'objet d'une édition Blu-ray Disc chez Pathé en 2014. Cette édition avait le mérite de s'appuyer sur un scan 4K (effectué en 2013). Il faut se tourner vers le marché allemand pour se procurer cette première édition 4K Ultra HD Blu-ray (2021) de l'adaptation du roman d'Alexandre Dumas. Elle est signée de l'éditeur Capelight Pictures. En prime : une présentation en 2160p tirée d'un master 4K. Le film est présenté avec les technologies HDR10+ et Dolby Vision.

Portée par une superbe photographie signée Philippe Rousselot (qui fut récompensé d'un César en 1995), La Reine Margot (1994) respecte un cadrage strictement identique à l'édition Blu-ray de 2014. L'édition s'appuie sur la même base (des négatifs 35mm scannés en 4K). Le master est propre et soigné. Même s'il reste ici et là quelques poussières parasites qui n'ont pas été totalement épurées. En matière de définition pure, l'apport est plus relatif qu'escompté. C'est dit. Mais l'édition Blu-ray Disc de Pathé était plutôt positive à ce niveau, révélant, avec une minutie certaine, l'incroyable travail effectué sur les costumes. Rappelons que Moidele Bickel (costumière) fut elle-aussi récompensée d'un César en 1995. Le grain cinéma 35mm respire avec une belle et forte densité. Et sans pépin de compression. On avoisine sur ce titre les 67 Mbps de moyenne.

L'étalonnage des couleurs Dolby Vision procure de vives différences de rendu. Ces différences sont radicales. L'étalonnage a été totalement repensé. Les contrastes sont beaucoup plus vifs, avec une luminosité poussée dans de plus hauts retranchements (des pics lumineux réguliers supérieurs à 800 nits). Les visages profitent d'une bouffée d'oxygène intense. Sujets à plus d'éclat lumineux, ils respirent avec plus de fraicheur (Isabelle Adjani qui incarne Marguerite de Valois). Ceci dit, l'écrêtage des hautes lumières est délicat (des zones souffrant de surexposition) et certaines des lumières originelles de Chéreau, volontairement douces et tamisées, perdent de leur subtilité avec une brillance exacerbée. En revanche, on gagne énormément en lisibilité générale, y compris lors du massacre de la Saint‑Barthélémy. L'apport est flagrant sur les scènes tournées en basse luminosité avec des regards et visages bien plus lisibles qu'autrefois. C'est d'autant plus significatif que de nombreuses scènes de La Reine Margot se déroulent la nuit, dans des extérieurs plongés dans une forme de semi-pénombre ou en intérieur dans un huis-clos oppressant. Ici, les ombres déterrées et les hautes lumières plus intenses renforcent le sentiment d'accroche visuelle.

 

En HDR10, le niveau de luminosité du pixel le plus lumineux de l'ensemble du flux (MaxCLL) s'élève à 1148 nits. De nombreux pics lumineux ont aussi été observés au dessus des 800 nits. Une valeur moyenne des pics de luminosité a été mesurée à 622 nits. De même, sur la globalité du long-métrage, 93.69% des plans sont composés de hautes lumières (avec une médiane de 179 nits). Concernant la compression vidéo HEVC, le bitrate moyen a été mesuré à 65715 kbps et 66819 kbps (avec surcouche Dolby Vision).

 

Qualité Audio

Cette édition allemande profite d'une version originale française similaire à la précédente édition Blu-ray Pathé. Soit une piste présentée en DTS-HD Master Audio 5.1 (16-bit, 2124 kbps). C'est un mixage efficace. Il fait la part belle entre les dialogues, retranscrits avec transparence, et des atmosphères réalistes. Le chaos pendant le massacre de la Saint-Barthélemy tire son épingle du jeu. Mention spéciale également à la bande-originale et les choix audacieux adoptés par le compositeur serbe Goran Bregovic. Pas de Dolby Atmos en revanche.

Cette édition allemande profite aussi d'une version doublée en allemand en DTS-HD Master Audio 5.1 (16-bit) et de sous-titres allemands.

 
 

Bonus

- Livret de 24 pages
- Bandes-annonces
- Making-of
- La Nuit de la Saint-Barthélemy : Conversation entre Danièle Thompson et Patrice Chéreau
- Documentaire : Les Nuits de la décision
- Comparaison film storyboard
- Scènes coupées

Conclusion

Une édition 4K Ultra HD Blu-ray forte de propositions nouvelles en matière d'étalonnage des couleurs (pour un rendu bien plus vif et lumineux). S'appuyant sur le même scan 4K que l'édition Blu-ray restaurée de 2014, l'apport de définition est plus relatif. C'est un import qui reste recommandable, grâce à la présence d'une VF DTS-HD Master Audio.