Test Blu-Ray : Batman

Publié le par la Rédaction



Test Blu-Ray : BatmanPremier film de la franchise sous l’ère Warner Bros, le tout premier Batman réalisé en 1989 restera sans doute le plus intrigant de la saga (jusqu'à l'ère plus récente de B.B. et T.D.K de Christopher Nolan). Dirigé des mains du maître de la fantaisie lugubre à savoir Tim Burton, ce film n’a pas souffert de son budget : trente cinq millions de dollars ; ni d’ailleurs de sa photographie dirigée à l’époque par le génialissime Anton Furst. Mais Tim Burton est surtout parvenu à revisiter l’univers du Comic Book en insufflant son style et son originalité de réalisateur à la fois romantique et funèbre.

Batman, ce super-héros aimé des foules nous est pour la première fois à l'écran présenté comme un être humain fragile, prisonnier de sa double personnalité. Il est aussi présenté comme un homme très peu habile avec les femmes, dominé par un manque de solidité intérieure et de maturité relationnelle. Il se veut même représenté comme un homme replié sur lui-même, sombre et complexe, à l’image du réalisateur Tim Burton.

Le réalisateur joue constamment sur un rapport de force mêlant trois principaux personnages : Batman, le Joker et le peuple de Gotham City. Les deux protagonistes cherchent à définir leur rôle dans Gotham, une ville dont le peuple apparaît malheureusement prisonnier des apparences, des médias et du monde de l’ « image ». Batman a besoin du Joker pour s’affranchir de son masque et ainsi aborder avec plus d’aisance sa relation amoureuse. On peut parler d'une complémentarité historique et symbolique tenue avec le Joker. Les deux personnages ne font qu’« un » dans l’univers de Burton ; l’un donne du sens à l’existence de l’autre et vice-versa (« Tu m'as fait Batman » dira l’un - « Non, c’est toi qui m’a fait » répliquera l’autre). Ces deux personnages partagent d’ailleurs de nombreux points communs, qui loin de les opposer les réunissent sur le plan symbolique. Repliés sur eux-mêmes, ils jouent tous deux de la richesse matérielle pour tenter d'amadouer les foules. Les collections luxueuses présentes dans le manoir de Bruce Wayne, les billets jetés des mains du Joker jusqu’aux publicités de cosmétiques démoniaques de ce dernier sont trois éléments partageant cette même fonction d’envoutement collectif ; Une fonction qui est très chère au réalisateur.

C’est par l'intermédiaire de ce jeu constant d'oppositions et d'apparences que Tim Burton tente de générer finalement une représentation de l'univers psychologique d'un être romantique. Batman et le Joker sont deux facettes d'une même personnalité amoureuse. Le masque de notre héros en quête de séduction représente la réalité intérieure de l’antihéros et vice-versa. On retrouve ainsi dans cette représentation un mélange déséquilibré de tendresse, de désir, de joie, de tristesse et de violence qui sont le propre de l'idéal-type d'une personnalité tragico-romantique. L’équilibre psychologique de Bruce Wayne est mise à mal par cette rencontre avec Vicky. Cette relation nous est aussi dépeinte très fragile. Elle ne tient - pour reprendre l’image de la scène finale du film - qu’à un fil. Tim Burton nous représente en bon poète romantique, en jouant sur les subtilités des personnages et de leurs situations, toutes les facettes d’un même et unique personnage amoureux doué d'une âme très sensible : l'isolement de Batman, son passé bien obscur se mélange ainsi subtilement à l'amour de l'art, du beau et du rêve du Joker. La valse amoureuse à laquelle on assiste devient logiquement délirante, dangeureuse et violente. L’univers de Gotham City était en tout cas devenu en 1989 à la fois poétique et romantique grâce à la touche très personnelle de Tim Burton.

Batman est le premier film d’une tétralogie disponible depuis peu en Blu-Ray Disc chez Warner Home Vidéo. Le test technique de ce premier film est à suivre en page suivante…

Caractéristiques

Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 VC-1 (Débit moyen de 22338 Kbps) / Format 1.85
Audio : Anglais en Dolby TrueHD 5.1 (Débit moyen de 1694 Kbps) et Dolby Digital 5.1 (640 Kbps), Français, Allemand, Italien Japonais et Espagnol en Dolby Digital 2.0 (192 Kbps), Portugais en Dolby Digital 1.0 (192 Kbps)
Sous-titres : Multiples
Bonus : Commentaire du réalisateur Tim Burton, Sur le plateau avec Bob Kane, Les Légendes du Chevalier Noir : l’Histoire de Batman, L’Ombre de la Chauve-souris : la Saga du Chevalier Noir, Au-delà de Batman,  Batman : Les Héros, Batman : Les Méchants, La création de Robin, Bandes-Annonces et Clips Vidéo

Qualité Technique


Vidéo

Batman nous est présenté dans un transfert 1080p et un encodage VC-1. Compte tenu des années écoulées, ce transfert reste globalement positif avec quelques réserves à émettre tout de même. Il faut tout d’abord rappeler que Tim Burton nous a toujours accoutumé à des environnements mêlant obscurité et poésie et ce Batman ne fait pas exception à cette règle et s’éloigne logiquement de l’atmosphère haute en couleur des séquences filmées plus récemment par Nolan en IMAX. L’image ne brille pas d’une colorimétrie très expressive, style du réalisateur oblige. Les teintes sont donc volontaires fades, l’atmosphère joliment obscure et embrumée. La palette de couleurs est assez restreinte. Ces dernières manquent sans doute de fraîcheur mais la photographie respectée de Tim Burton et les années écoulées n’aident pas forcément à limiter cet aspect.

Les noirs sont relativement solides sans afficher pour autant une profondeur exceptionnelle. Le niveau de détail est modéré. Certes le rendu haute définition est bien présent, mais on nous a accoutumé désormais avec la HD à des contours davantage ciselés et un piqué plus percutant. Certains plans larges de Gotham nous sont présentés avec un manque de précision cruel mais la remarque reste ici anecdotique. Le grain d’époque est présent sans être dérangeant. Warner nous offre donc un pressage très correct pour un film de 1989 mais sous doute pas aussi percutant qu’escompté.

Audio

Cette édition ne nous offre qu’une seule piste en 5.1 : celle en version originale qui pour le coup adopte le format Dolby TrueHD. Pour la VF, il faudra se contenter du Dolby Digital 2.0 qui ne présentera que peu d’intérêt. A l’écoute, la version originale Dolby TrueHD 5.1 reste assez décevante et peine à susciter quelconque enthousiasme. La spatialisation est vraiment très limitée, jamais éblouissante en termes de profondeur et cantonnée essentiellement à la façade frontale.

Seules les valses délirantes des scènes démentes du Joker dominées par les chansons du chanteur Prince, exploitent avec plus de vigueur la scène arrière, bénéficient d’une largeur plus expressive et offrent globalement plus de dynamisme. La scène sonore se montre donc essentiellement frontale et le souffle ainsi que la dynamique quelque peu limités. Le canal de grave se limite lui aussi à une utilisation assez minorée. Quelques effets stéréophoniques plus expressifs que d’autres sont à noter mais le sentiment d’ambiophonie est globalement restreint. Les voix bénéficient d’une clarté heureusement rarement mise en défaut. Batman accuse donc l’ancienneté de son mixage et le Dolby TrueHD n’assure malheureusement aucun miracle en matière d’immersion et d’expressivité acoustique.

Bonus


Commentaire du réalisateur Tim Burton

Sans doute un excellent commentaire mais Warner ne nous offre que deux types de sous-titrage : japonais et coréen. Sans commentaire !

Sur le plateau avec Bob Kane (SD – 2.33 minutes)

Petite featurette portant sur Bob Kane le créateur de Batman – la bande dessinée originale.

Les Légendes du Chevalier Noir : l’Histoire de Batman (SD – 40.39 minutes)

Un très intéressant document revenant sur la genèse de Batman en tant que figure héroïque ; en somme le chemin que le personnage a du parcourir pour devenir le phénomène mondial qu’il est aujourd’hui. La naissance du Comic Book est mis en relation avec le contexte historique des années 30, la forme d’art représentée à l’époque par la bande dessinée, et les attentes du public dans un contexte de guerre et de fragilité historique. La relation entre Batman et Bob Kane est également traitée ainsi que tous les personnages de la saga dans leurs subtilités : du Joker, au Pingouin en passant par l’épouvantail. Le tout baigne dans de constantes illustrations hautes en couleur. Il s’agit d’un excellent document destiné aux amoureux de la saga.

L’Ombre de la Chauve-souris : la Saga du Chevalier Noir

Il s’agit d'un important making-of subdivisé en trois rubriques :

- En route pour Gotham City (SD – 17.45 minutes) : Est traitée ici la genèse de cet important projet qui a nécessité pas moins de 10 ans d’efforts. On aborde principalement les difficultés liées à convaincre les studios. La constitution de l’équipe à l’origine du film clôt cette première partie.

- L’Orage fédérateur (SD – 22.59 minutes) : Tim Burton aborde dans un premier temps les points de caractère qu’il partage avec le personnage de Batman. On revient ensuite sur l’abandon du personnage de Robin, et surtout sur le choix de Michael Keaton qui fut assez controversé à l’époque sans oublier l’investissement de Jack Nicholson, de Kim Bassinger et des personnages secondaires.

- La Légende renaît (SD – 30.59 minutes) : Sans doute la plus grosse partie du making-of. Elle s’attache à recouvrir toute la période de tournage dominée par ses impressionnants décors de Gotham City.

Au-delà de Batman

Tout simplement l’envers du décor : création des décors et du design, de la Batmobile, des gadgets sans oublier la musique.

- Vue d’ensemble de Gotham : le Design de Batman (SD - 10.25 minutes)
- La Construction de la Batmobile (SD – 9.24 minutes)
- Les gadgets de Batman (SD – 6.02 minutes)
- Création du costume de Batman (SD – 6.57 minutes)
- Le Passage de Jack au Joker (SD – 10.39 minutes)
- La Musique de Batman (SD – 7.05 minutes)

Batman : Les Héros (SD – 12.35 minutes)

Le document nous présente chaque personnage héroïque en détail de Batman, à Vicki Vale, en passant par Alexander Knox, le Commissaire Gordon jusqu’à Harvey Dent.

Batman : Les Méchants (SD – 7.21 minutes)

Le Joker et Bob sous la forme du document précédent.

La création de Robin (SD – 4.24 minutes)

Extrait des storyboards originaux où l’on retrouve les scènes de Robin, finalement rejetées du projet.

Bandes-Annonces et Clips Vidéos (de Prince)

Conclusion et Screenshots HD


Conclusion

Batman de Tim Burton est sans doute le meilleur volet de la tétralogie originale. On y retrouve l'atmosphère obscure et le souffle poétique du réalisateur Tim Burton comme jamais. Cette édition Blu-Ray Disc n'est pas dénuée de défauts sur le plan technique mais se rattrape par la richesse de ses suppléments bonus. Dommage que l'éditeur n'ait pas encore géré le problème de sous-titrage français sur les commentaires audio. La suite prochainement avec le test de Batman Returns...

ScreenShots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)

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