Officialisation du Dolby Vision 2 ! Le HDR réinventé ? Premières tentatives de décryptage

Publié le par la Rédaction



C'est officiel. En cette rentrée 2025, Dolby Laboratories lève le voile sur le Dolby Vision 2. Qualifiée d'évolution révolutionnaire par le groupe, cette nouvelle spécification promet d'adapter et d'améliorer l'expérience HDR sur les nouvelles générations de téléviseurs, avec des répercussions attendues tant pour les créateurs de contenus que pour le grand public. Plongeons au-delà des déclarations officielles pour décrypter ensemble la signification de cette V2, à la lumière des premiers communiqués.

Le contexte 

Depuis près de dix ans, le Dolby Vision s'est imposé comme un standard HDR premium incontournable. Son avantage majeur repose sur l'utilisation de métadonnées dynamiques, qui fournissent au téléviseur HDR des informations cruciales, scène par scène, pour optimiser le processus de tone mapping (mappage des tons).

Pour rappel, ce processus est indispensable lorsque les capacités de l'écran (en termes de luminosité et de couleur) sont inférieures à celles du signal source HDR. Le téléviseur doit alors "compresser" intelligemment la large plage dynamique mobilisée dans le signal vidéo pour afficher l'image le plus fidèlement possible, en préservant les détails dans les hautes et basses lumières.

Cependant, le marché des téléviseurs évolue constamment. Et avec l'avènement de téléviseurs capables d'atteindre des pics lumineux plus élevés, la problématique s'est complexifiée. Comment adapter un même contenu pour un parc d'écrans aussi diversifié ? C'est l'un des défis que le Dolby Vision 2 entend relever.

L'innovation technique qui interroge : Le mappage tonal bidirectionnel !

A la lecture des premières spécifications, on comprend qu'au cœur du Dolby Vision 2 se trouve une technologie clé : le mappage tonal bidirectionnel.

Traditionnellement, la diffusion en Dolby Vision reposait sur une adaptation descendante : une source HDR, calibrée sur un moniteur professionnel de 1000 à 4000 nits, était transposée aux capacités plus limitées des téléviseurs grand public. Les métadonnées dynamiques jouaient ici un rôle clé, assurant une restitution optimale même sur des écrans plafonnant à 400 nits de luminance maximale.

Demain : Le mappage bidirectionnel. La nouvelle approche semble promettre non seulement d'adapter le signal à des écrans moins performants, mais aussi d'exploiter dynamiquement, avec de nouvelles informations transmises et de l'IA, le potentiel des écrans dont les capacités lumineuses excèdent celles du contenu. Un “mode lumineux” repensé, plus intelligent, qui intensifie l’éclat là où l’écran le permet.

Pour les créateurs, cela signifie de nouveaux outils de contrôle pour s'assurer que leur vision artistique soit respectée sur toute la gamme d'écrans, des modèles intermédiaires aux fleurons technologiques plus avancés. Intuitivement, on comprend que cette spécification introduira des métadonnées plus complexes, que seuls les appareils compatibles Dolby Vision 2 pourront interpréter. Et c'est là que résidera certainement la clé du dispositif marketing de Dolby.

 

 

"Content Intelligence" : L'IA au service de l'image

Pour parfaire l'expérience, Dolby annonce intégrer une suite d'outils d'optimisation à base d'intelligence artificielle, baptisée "Content Intelligence". L'objectif est de combler le fossé entre la vision artistique et le rendu final dans votre salon, tout en s'adaptant à votre environnement et au type de contenu.

  • Precision Black :  Elle ajoute de nouvelles informations sur les conditions d'éclairage du studio de référence où le contenu a été créé, puis ajuste l'image en fonction des caractéristiques du téléviseur.
  • Light Sense : Version vraisemblablement évoluée du Dolby Vision IQ, ce module ajuste dynamiquement la luminosité de l'image en se basant non seulement sur la lumière ambiante détectée dans la pièce, mais aussi sur les données de référence de l'œuvre elle-même.
  • Sports and Gaming Optimization : Des optimisations spécifiques du point blanc, de la colorimétrie et de la gestion du mouvement sont prévues pour répondre aux besoins des retransmissions sportives et du jeu vidéo.

Le Dolby Vision 2 introduit  enfin une innovation particulièrement intrigante : la technologie "Authentic Motion". Si elle relève de la compensation de mouvement – une fonction souvent décriée pour dénaturer le rendu filmique aux yeux des cinéphiles et des réalisateurs –, la grande nouveauté réside dans le contrôle. Désormais, le créateur du contenu, le réalisateur, peut décider d'activer ou de désactiver en amont cette fonction de manière granulaire, plan par plan. Cela lui permet d'atténuer les saccades sur des mouvements spécifiques, comme un travelling, sans compromettre l'intention artistique.

Une segmentation qui interroge : Dolby Vision 2 vs. Dolby Vision 2 Max

Côté matériel, et pour rendre un écosystème déjà complexe encore plus labyrinthique, le Dolby Vision 2 sera proposé en deux déclinaisons, instaurant une nouvelle segmentation du marché.

  • Dolby Vision 2 : La version standard, conçue pour les téléviseurs grand public. 
  • Dolby Vision 2 Max : Réservée aux téléviseurs les plus performants, cette version ajoute les fonctionnalités premium supplémentaires, pour exploiter la pleine capacité des écrans haut de gamme.

Cette stratégie à double tranchant favorisera une adoption plus large de la technologie, mais elle risque aussi de semer la confusion chez le consommateur, qui devra être vigilant pour savoir de quel niveau d'expérience il bénéficiera réellement.

Des questions en suspens

Plusieurs zones d'ombre demeurent. L'annonce des premiers partenaires (Hisense, MediaTek, CANAL+) est un bon début, mais quid de l'adoption par les autres géants du secteur (LG, Sony, Panasonic) et par les plateformes de streaming ? Et surtout, la question qui taraude nos lecteurs : le format physique 4K Ultra HD Blu-ray sera-t-il capable de suivre cette évolution et d'intégrer cette nouvelle génération de signaux Dolby Vision, s'il y a ?

Eclaircissements prochainement...