
Vers une hausse des tarifs de la VOD en France ?
Publié le par la Rédaction
En tant que simples consommateurs, on s'accorde tous sur le principe. Les tarifs actuels des offres de vidéo à la demande sont beaucoup trop élevés pour changer véritablement nos habitudes de consommation vidéo domestique. Peut-on réellement préférer dépenser 4.99 euros pour consulter un film pendant 48 heures en VF, sans bonus, en son stéréo, avec les limitations compressives que l'on connaît, alors que des services de location de disques physiques nous permettent pour quelques euros à peine de louer des films sur disques Blu-ray, sans délai de retour imposé ?
Pourtant, même à des tarifs jugés déjà élevés, les syndicats du cinéma français sont inquiets du succès croissant des offres de vidéo à la demande. Ils proposent, dans une lettre de quatre pages adressée aux décideurs politiques français, d'augmenter les tarifs des films proposés en VOD et SVOD sur le marché français. Car oui, la VOD en France ne serait pas assez chère !
Les trois syndicats professionnels de producteurs de cinéma à l’origine de ce texte, l’APC, le SPI et l’UPF, ont effectivement fait approuver par vote auprès de leurs adhérents une série de réformes destinées à freiner les pertes de revenus engendrées par la révolution numérique et l'évolution rapide des nouveaux modes de consommation des oeuvres cinématographiques. Ce que les producteurs de cinéma craignent par dessus tout : la disparition du système de soutien à la création qui mettrait à mal la subvention des futurs films français.
Il faut avouer que les producteurs de cinéma français ont tout de même de solides arguments, mais des arguments qui s'opposent du tout au tout à ceux du consommateur.
Le rôle des distributeurs dans le dispositif de financement du cinéma français est important. "17% de l’investissement annuel dans la création cinématographique française provient des entreprises privées de distribution d’œuvres cinématographiques". Or, les principaux profits des distributeurs ne sont pas réalisés par l'exploitation des films en salles, mais par les activités vidéo, notamment les ventes de disques physiques. Les marges dégagées par les distributeurs n'étant pas les mêmes entre les disques physiques (8 euros en moyenne) et la VOD (2.30 euros), les syndicats y voient un manque à gagner de 5.70 euros. La réforme qu'ils souhaitent mettre en place : "que soit fixé par décret un prix minimum de reversement aux ayants droits de 4 euros par transaction". Une mauvaise nouvelle pour le consommateur qui verrait le tarif des films à louer en VOD augmenter de façon significative.
Le virtuel plus cher que le réel ? C'est peut-être pour bientôt, allez savoir...