
De la VOD Premium : De grands réalisateurs s’y opposent
Publié le par la Rédaction
Alors qu’aux Etats-Unis, les majors du cinéma commencent à proposer aux USA des offres VOD Premium permettant aux consommateurs de visionner à la maison des films peu de temps après leur sortie en salles, des réalisateurs protestent. DIRECTV aux Etats-Unis vient de lancer une offre baptisée Home Premiere. Au tarif de 29.95$, le film Just Go For It avec Adam Sandler peut-être visionné en famille à la maison alors même qu'il est sorti en salles début février aux USA.
Dans une lettre ouverte, d’importants et illustres metteurs en scènes au nom desquels on peut retrouver par exemple James Cameron, Peter Jackson, Guillermo Del Toro, Michael Mann, Roland Emmerich, ou encore Robert Zemeckis ont protesté contre le lancement de ce type d'offres Home VOD Premium. A la clé d’importants arguments.
Selon eux, en tant qu’artistes et créateurs de contenus, ce type d’offres VOD Premium ne peut qu’endommager les modes de financement de l’industrie cinématographique. Rappelons qu’actuellement, les films sortent en vidéo disque et vidéo à la demande 4 mois après leur sortie en salles. Les majors souhaiteraient pouvoir proposer aux consommateurs, pour la somme de 30$ la séance, de visionner à la maison, en famille, les films à peine 60 jours après leur sortie.
« Nous sommes les artistes et professionnels faisant en sorte que le business du septième art soit rentable. Nous produisons et réalisons des films. Mais avant toutes choses, nous sommes des grands fans de cinéma. »
« En tant qu’élément moteur d’un business qui a rapporté l’an dernier près de 32 milliards de dollars en vente de tickets de cinéma, nous réalisateurs, la communauté créative, pensons qu’il est temps pour les studios et autres cablo-opérateurs de reconnaître qu’une fenêtre de diffusion VOD Premium empiétant sur l’exploitation en salles ne peut qu’endommager de façon irrévocable les modes de financement de notre industrie cinématographique.»
« L’histoire a montré que les prix ne sont pas maintenus dans le domaine de la vidéo : ce qui se commercialise aujourd’hui à 30 dollars peut tomber à 9.99 en quelques-années. La cannibalisation des revenus en salles, en faveur d’une fenêtre de sortie en vidéo prématurée, pourrait mener à la perte de centaines de millions de dollars chaque année. Certaines salles seront contraintes de fermer. La concurrence entre les salles qui resteront ouvertes sera de plus en plus importante, pour finalement exclure tous les films au-delà des plus commerciaux. »
Les metteurs en scènes précités souhaitent avoir leur mot à dire et porter leurs arguments dans le cadre d'un débat avec les majors. Reste à savoir si leurs arguments seront suffisants...
Et vous qu'en pensez-vous ?