
Un éminent critique, Roger Ebert, cite 9 raisons de détester la 3D
Publié le par la Rédaction
Si la 3D relief semble avoir conquis le cœur de plus d’un cinéphile, tout le monde n’a pas succombé au charme de l’immersion stéréoscopique, y compris certains des plus grands. Si Christopher Nolan n’est pas forcément fan de la 3D ni des tournages effectués à l’aide de caméras numériques, un autre grand nom du septième art ne semble pas se réjouir ni de la 3D relief ni de la manière par laquelle Hollywood s’approprie actuellement cette innovation en tant que nouveau mode de vie.
Roger Ebert, critique ciné particulièrement reconnu aux Etats-Unis, a récemment publié un article dévastateur sur Newsweek au sein duquel il cite 9 bonnes raisons de détester la 3D. Le titre de l’article est d’ailleurs on ne peut plus significatif : « Pourquoi je déteste la 3D (et vous devriez en faire autant). »
Voici les 9 arguments qu'il met en avant et qui auront peut-être le mérite d’entretenir de riches débats constructifs :
1) C’est une perte de dimension
Roger Ebert rappelle que c’est notre cerveau qui exploite le principe de perspective afin de nous offrir cette profondeur et que l'on retrouve déjà pleinement lorsque l'on consulte une oeuvre en 2-Dimensions. Ajouter cette profondeur de façon artificielle peut s’avérer beaucoup moins convaincant selon lui.
2) Cela n’apporte rien en termes d’expérience
Les grands films du 20ème siècle n'ont pas eu besoin de la 3D relief, rappelle Ebert.
3) La 3D ou une simple distraction
Roger Ebert rappelle avec justesse que les réalisateurs jouent avec la mise au point pour retenir l’attention du spectateur soit sur les premiers, arrière-plans ou portions délimitées de l’image. Avec la 3D, la technologie suggère que la profondeur de champs se doit d’être systématiquement nette voire maximisée. La 3D priverait en ce sens les réalisateurs de la faculté de jouer de la mise au point sélective pourtant chargée de retenir notre attention.
4) Cela peut entraîner des nausées et des maux de tête
5) Baisses flagrantes de luminosité
6) Il y a de l’argent à faire en vendant de nouveaux projecteurs numériques
Certains studios auraient fait pression sur les exploitants de salle en proposant la formule suivante : des films exclusivement disponibles pour ceux ayant investi en systèmes de projection 3-D alors même qu'il y avait une opposition des exploitants face à l'énorme coût associé à l'acquisition des nouveaux équipements.
7) Les salles de cinéma augmentent le prix des billets
A cela s’ajoute pour Ebert le scandale de la fausse 3D à la Choc des Titans…
8) Tous les films ne s’y prêtent pas
Ebert cite des oeuvres dramatiques telles que Démineurs ou Up in the air
9) C’est lorsqu’Hollywood se sent menacé, que de nouvelles technologies s’imposent : son, couleur, widescreen, cinerama, 3D, …
Avec l’arrivée des Blu-Ray Disc, de la Haute Définition et de la vidéoprojection dans les foyers, l’écart séparant le Home-Cinéma du cinéma était trop étroit et il fallait qu'Hollywood réagisse.
Roger Ebert rappelle qu’il n’est pas contre la 3D en tant qu’option artistique. Il semble critiquer la manière par laquelle Hollywood tente de s’approprier cette innovation en tant que mode de vie, c'est-à-dire en des termes purement et exclusivement marketing. L’article qui malheureusement fait l'impasse sur les aspects positifs de l'innovation de la 3D stéréoscopique, a tout de même le mérite de sortir des sentiers battus. Il est disponible ici.
Et vous que pensez-vous des arguments proposés par Roger Ebert à propos de la 3D relief ?