The Hobbit : La technologie HFR (48 fps) ne fait pas l'unanimité

Publié le par la Rédaction




Nous vous l'annoncions il y a quelques jours : Peter Jackson a profité du CinemaCon 2012 pour présenter 10 minutes de son nouveau film : Le Hobbit - Un Voyage inattendu. Vous n'êtes pas sans savoir que Le Hobbit sortira le 12 décembre prochain et qu'il sera présenté en 3D HFR. Le film a effectivement été réalisé à l'aide de caméras numériques Red Epic 5K, à la fréquence de 48 images par seconde (pour chaque oeil).  

Petite surprise émanant des retours de la presse américaine ayant pu assister à l'évènement qui s'est tenu à Las Vegas, au mythique casino Caesar's Palace. Les premières minutes de The Hobbit ont déçu ! Plus précisément, l'emploi de la technologie High Frame Rate a semble-t-il considérablement divisé le public. Après la 3D, le nouveau débat qui risque de s'imposer d'ici la fin de l'année : la technologie HFR est-elle réellement nécessaire ? 

Il faut dire que le passage de 24 à 48 images par seconde a de quoi décontenancer le cinéphile. Le standard 24 ips est utilisé depuis près d'un siècle. Il fait partie intégrante de la fabrique cinématographique, de son illusion et de sa magie.
Les films réalisés en HFR sont enregistrés quant à eux à une fréquence de 48 images par seconde voire supérieure (James Cameron aimerait tourner la suite d'Avatar en 60 ips). Réduction du flou de mouvements, accentuation de la fluidité et de la netteté, plus grande impression de réalisme dans les scènes sont quelques-uns des principaux arguments des défenseurs de la technologie. Mais la question a le mérite d'être posée : l'excès de réalisme ne risque-t-il pas de compromettre l'illusion cinématographique que chérissent de nombreux cinéphiles ? La technologie HFR ne peut-elle pas paradoxalement atténuer le degré d'immersion des spectateurs dans les scènes ? 


C'est ce que reflètent en tout cas les premiers témoignagnes de la presse américaine. Collider se prononce par exemple en ces termes : 

"La mauvaise nouvelle est que le 48 fps est si choquant que je ne suis pas sûr que les cinéphiles occasionnels apprécieront. Même si je pense que la qualité de l'image peut être améliorée grâce au 48fps, c'est comme regarder la vie réelle sur un écran de cinéma et, pas dans le bon sens du terme. Il n'y a plus de flou de mouvement. Je ne suis pas sûr de vouloir visionner tout le film en 48 images par seconde." 

Badass Digest est plus encore plus critique : 

"L'extrait en 48 fps auquel j'ai assisté était horrible. C'était complètement non-cinématographique. Les décors ressemblaient à des décors. ... tout cela ressemblait à une vidéo portant sur les coulisses du film. L'illusion et la magie du cinéma sont complètement dépouillées." 

Le Los Angeles Times rapporte le témoignage d'un projectionniste:  "Cela ressemblait à un film réalisé pour la télévision." Et les critiques s'enchaînent, SlashFilm résumant la situation de la manière suivante : 

"J'ai vu 10 minutes de The Hobbit en 3D 48 fps. C'est très exitant, mais je suis très réservé au sujet de la fréquence d'images. Les films en 48 fps vont probablement diviser les cinéphiles. Je m'attends même un rejet très violent, plus violent qu'avec la 3D." 

En somme, à la sortie de cette première projection, les avis se sont révélés extrêmement mitigés.